TOP

Agenda danse – Avril 2019

En avril, entre deux dernières giboulées, place à de belles soirées néo-classiques entre le Boston Ballet, Hans van Manen à l’Opéra de Paris, la reprise de La Bête et la Belle à Toulouse, une nouvelle création de Jean-Christophe Maillot à Monaco ou la  São Paulo Dance Company à découvrir. Et côté danse contemporaine, les festivals de printemps qui continuent, Jiří Kylián à Lyon ou un peu de tango du côté de Mulhouse. 

 

Les spectacles de danse à Paris et sa région

Soirée Jiří Kylián/William Forsythe par le Boston Ballet

Sous la direction de Mikko Nissinen, le Boston Ballet est aujourd’hui l’une des troupes les plus séduisantes des États-Unis, au répertoire marqué bien sûr par George Balanchine, mais aussi résolument tourné vers l’Europe. Preuve en est avec ce programme réunissant Wings of Wax de Jiří Kylián et deux pièces de William Forsythe, devenu chorégraphe associé de la compagnie. Il propose d’abord Pas/Parts 2018, dans une nouvelle version faite pour le Boston Ballet (l’oeuvre a été créée en 1999 pour le Ballet de l’Opéra de Paris), puis une création, qui verra le jour tout juste un mois plus tôt à Boston. L’occasion de voir trois chorégraphies denses, portées par les magnifiques interprètes du Boston Ballet, dont l’Étoile internationale Misa Kuranaga ou la Principal française Anaïs Chalendard

Lire la chronique du spectacle

Du 9 au 11 avril au Théâtre des Champs-Élyses dans le cadre de la saison TranscenDanses

Playlist(EP) de William Forsythe – Boston Ballet

Programme León-Lightfoot/Van Manen par le Ballet de l’Opéra de Paris

Soirée néo-classique pour la suite du programme. Le duo León-Lightfoot, soit Sol León et Paul Lightfoot, est l’un des piliers du NDT, dont les chorégraphies s’arrachent un peu partout en Europe. Et avec raison : leurs oeuvres néo-classiques très théâtrales sont souvent magnifiques et riches. Le duo propose deux entrées au répertoire : Sleight of Hand et Speak for Yourself. À cela se rajoute la très beau Trois Gnossiennes de Hans van Manen, chorégraphe majeur de la danse néo-classique européenne, et curieusement absent de l’Opéra de Paris jusqu’alors. Une soirée en soi plutôt prometteuse, mais qui s’inscrit dans une saison déséquilibrée.

Du 18 avril au 23 mai au Palais Garnier

 

Soirée Rodovalho/Goecke/Bouvier par la São Paulo Dance Company

De plus en plus connue en France car y venant régulièrement, la São Paulo Dance Company est une belle troupe de danse néo-classique, portée par de jeunes interprètes débordant d’énergie. Le programme proposé pour cette venue parisienne est alléchant : le bel Oiseau de feu de Marco GoeckeMelhor Único Dia d’Henrique Rodovalho et une création de la toujours surprenante Joëlle Bouvier.

Du 18 au 20 avril au Théâtre de Chaillot

 

Pasionaria de Marcos Morau par La Veronal

C’est le retour en fanfare de Marcos Morau et sa troupe La Veronal qui font souffler un vent de créativité sur la danse espagnole. Pasionaria, leur nouvel opus, promet son pesant d’images fortes et de mouvements enflammés. “Nous voulons allumer la flamme afin que le spectateur ravive une passion intérieure et ainsi lui faire découvrir quelque chose qu’il ne connaît pas de lui et du monde !“, explique le chorégraphe.

Du 4 au 6 avril au Théâtre de Chaillot

Pasionaria – Marcos Moreau (La Veronal)

Welcome de Patrice Thibaud

C’est un grand mélange des genres que Welcome, avec de fortes personnalités du théâtre, de la musique, et Fran Espinosa et Joëlle Iffrig pour la chorégraphie. Pour l’auteur, la scène sera “une sorte de purgatoire où on évoquera sa vie, ses joies, ses peines, ses regrets, sa quête pour convoquer sa conscience et tenter d’accéder à l’extase, ou pas“. Tout un programme !

Du 6 au 13 avril au Théâtre de Chaillot

 

Les Journées de la danse du CNSMDP

L’un des rendez-vous que l’on aime beaucoup de la saison : les portes ouvertes des classes de danse classique et contemporaine du CNSMDP. Pendant deux jours, les élèves investissent leur grand studio et la petite salle de spectacle du Conservatoire pour montrer un aperçu de leur classe : les fondamentaux cours de danse classique et contemporaine, mais aussi des cours de danse jazz, de caractère, de danse contact, de pas de deux, etc. Une belle occasion de voir le haut niveau des différentes filières. Un spectacle, reprenant le travail du Ce qui est à l’œuvre venu un peu plus tôt, termine en général ces deux journées riches de découverte.

Les 12 et 13 avril au CNSMDP

 

ÉtuDiANSE op. 10 par les classes de danse du CNSMDP

Le deuxième programme de la saison pour les élèves de danse classique et contemporaine d’ÉtuDiANSE. Pour ce programme de printemps, place à des oeuvres de Fabio Lopez (jeune chorégraphe néo-classique grandi chez Thierry Malandain, Stéphane Phavorin (devenu maître de ballet et professeur dans de grandes compagnies), Chang Ho Shin, et Roy Assaf.

Du 30 avril au 4 mai au CNSMDP

 

Le Bain de Gaëlle Bourges

Gaëlle Bourges, artiste associée du Théâtre de la Ville, présente cette fois-ci un spectacle conçu pour le jeune public. Inspiré par deux tableaux du XVIe siècle, une Diane au bain de l’École de Fontainebleau et Suzanne au bain du Tintoret, la chorégraphe a tout simplement intitulé sa pièce Le Bain. Sur scène, trois danseuses-chanteuses, trois jeunes femmes d’aujourd’hui, jouent avec des poupées, des objets de toilette pour raconter les mille et une histoires reliées à ces deux peintures fameuses. Gaëlle Bourges y fait entendre la richesse de son point de vue descriptif sur les scènes des tableaux tout en y injectant des anecdotes personnelles, des analyses aiguisées, des associations d’idées ou d’images. 

Du 3 au 7 avril à l’Espace Pierre Cardin

 

Passo d’Ambra Senatore

En 2010, Ambra Senatore signait avec Passo sa première pièce de groupe, après plusieurs travaux en solo. Elle reprend aujourd’hui cette pièce fondatrice, alors qu’elle a changé de statut en huit, passant de jeune découverte à directrice du CCN de Nantes. On y retrouve sa signature : une danse-théâtre espiègle, non dénuée d’humour et tombant parfois dans l’absurde pour un résultats qui sait séduire par son originalité.  

Du 10 au 13 avril au Théâtre des Abbesses.

 

Goat de Ben Duke par le Ballet Rambert

Le Ballet Rambert se revendique compagnie nationale britannique et ne cesse d’inviter les créateurs les plus novateurs du pays. Par exemple, le très prolifique Ben Duke, auteur de Goat, un hommage à Nina Simone, où la musique, interprétée live, conditionne le moindre geste de seize fêtards venus s’éclater sur les chansons de la chanteuse, dont sa fameuse version de Feelings, donnée au festival de Montreux, en 1976. Face à la chanteuse Nia Lynn et aux musiciens, la foule se livre à des rituels de plus en plus proches du Sacre du printemps.

Du 16 au 26 avril au Théâtre des Abbesses

 

Arc – Chemin du jour de Sankai Juku

Fondée en 1975 par Ushio Amagatsu, la compagnie japonaise Sankai Juku vient régulièrement en France, avec le Théâtre de la Ville ou la Maison de la Danse. Son genre est le théâtre Butô, forme d’art scénique japonaise apparu dans les années 1960, comme une expression des traumatismes d’une génération née après la guerre. Ses interprètes sont exclusivement masculins, toujours sur scène à nu et poudrés de blanc. Leur démarche artistique peu désarçonner, tant notre regard d’Européen.ne n’est pas habitué à ce genre. Mais il faut laisser son esprit se laisser prendre au jeu et partir en voyage avec les danseurs, tant le chemin est beau. 

Du 29 avril au 4 mai au Théâtre des Champs-Élysées

 

La Biennale de la Danse du Val-de-Marne

La 20ème édition de la Biennale de danse du Val-de-Marne prend place à la belle Briqueterie et dans 26 autres lieux en Île-de-France. Au programme : 64 représentations par 42 compagnies, dont huit créations et deux premières française, ainsi qu’un livre anniversaire retraçant 40 ans de Biennale. On ne manquera pas la jeune et percutante Oona Doherty, qui vient pour plusieurs spectacles, tout comme la bluffante funambule Chloé Moglia, l’étonnant Alessandro Sciarroni ou le grand classique May B de Maguy Marin. Une programmation volontairement et résolument tournée vers l’Europe. “À l’heure du Brexit et des élections européennes, l’art a plus que jamais besoin d’une ambition à l’échelle de l’Europe. La danse est cet art du partage du sensible, indispensable et nécessaire, qui peut servir de ciment entre les peuples dans une polyphonie des expressions“, comme l’écrit Daniel Favier, directeur de La Briqueterie.

Du 21 mars au 19 avril en Ile-de-France

20e Biennale de la Danse du Val-de-Marne

Festival Séquence Danse

Avec sept éditions au compteur, le festival Séquence Danse du 104 a trouvé ses marques. Danse contemporaine, hip hop, performances… Ce rendez-vous se veut un mélange de ce qui fait la création aujourd’hui. On y retrouve ainsi aussi bien les grands noms chorégraphiques – Angelin Preljocaj, Olivier Dubois, Kaori Ito – tout comme de jeunes talents à suivre. Au total, voilà une quinzaine de pièces aux tons très différents, lorgnant aussi bien sur les arts visuels, le théâtre ou la musique.

Du 13 mars au 21 avril au 104

 

 

Les spectacles de danse à Lyon et sa région

Jiří Kylián par le Ballet de l’Opéra de Lyon

Le Ballet de l’Opéra de Lyon continue sa redécouverte et mise en valeur du répertoire de Jiří Kylián, démarrée il y a deux ans avec plusieurs entrées au répertoire. Un premier programme regroupe l’arrivée de Falling Angels (créée en 1989), 14’20’’ (créée en 2015) et le chef-d’oeuvre Petite mort, régulièrement dansée par la compagnie lyonnaise. Le deuxième programme propose les entrées au répertoire de Wings of Wax (créée en 1997) et Gods and Dogs (créée en 2008), entourée par un autre chef-d’oeuvre Bella Figura, avec ses longues robes rouges emblématiques. Un programme de haut vol.

Programme 1 du 4 au 6 avril au Toboggan ; Programme 2 du 16 au 19 avril à l’Opéra de Lyon

Petite mort de Jiří Kylián – Ballet de l’Opéra de Lyon

Festival International Jeunes Ballets

Le Festival International Jeunes Ballets propose de découvrir cinq compagnies junior, mettant en scène de jeunes danseurs et danseuses de 18 à 22 ans qui se lancent dans la vie professionnelle. Au programme de cette édition 2019 : l’excellent National Youth Ballet of Germany (sous la houlette du Ballet de Hambourg), le tout nouveau Ballet Preljocaj Junior, mais aussi l’Area Jeune Ballet, le réputé Ballet Junior de Genève et le groupe Verve, dernier cycle de la très bonne Northern School of Contemporary Dance en Grande-Bretagne. Outre les spectacles, le festival propose des master-class et des auditions pour intégrer ces différents Jeunes ballets. 

Du 4 au 6 avril à Genève

 

1968 – 2018 par le CCN Ballet de Lorraine

Voilà donc un demi-siècle que le Ballet de Lorraine fait danser Nancy. Et le reste du monde puisque la troupe ne cesse de tourner, en témoignent leurs tout prochains voyages à Saint-Pétersbourg ou Bruges. Pour célébrer l’évènement comme il se doit, ses deux directeurs, Petter Jacobsson et Thomas Caley, ont concocté un programme tout en réjouissances, composé de Happening Birthday de Petter Jacobsson et Thomas Caley, RainForest de Merce Cunningham et Cela nous concerne tous de Miguel Gutierrez, en collaboration avec les artistes du CCN – Ballet de Lorraine. 

Lire la chronique du spectacle

Les 8 et 9 avril à la Maison de la Danse

 

 

Les spectacles de danse dans le Sud-Ouest

La Bête et la Belle de Kader Belarbi par le Ballet du Captiole

Créé en 2013, ce ballet narratif néo-classique s’est fait une place dans le répertoire du Ballet du Capitole, repris régulièrement depuis. L’inversion du titre du conte si connu de La Belle et la Bête est le signe de sa réinterprétation : la Bête est le révélateur de l’animalité qui sommeille en nous, tandis que la Belle surmonte sa répulsion pour trouver le chemin du coeur et du corps.

Du 25 au 28 avril au Théâtre du Capitole

La Bête et la Belle de Kader Belarbi – Ballet du Captiole

 

Les spectacles de danse dans l’Est

Maria de Buenos Aires de Matias Tripodi par le Ballet de l’Opéra du Rhin

C’est un tout autre projet qui attend la troupe pour le printemps, et qui montre aussi sa facilité à passer de style en style. Place ici à un opéra-tango et à la musique d’Astor Piazzolla. Indépendante et libre, Maria se donne avec ivresse à la ville, à la poésie, à la danse et aux hommes, elle qui, comme l’a décrit Ferrer, serait née “un jour où Dieu était ivre mort“. Le tango de Matias Tripodi se mélange avec de la danse contemporaine, une association qui marche en général très bien. Sa présence au Ballet du Rhin n’est pas une surprise : il a déjà collaboré avec Incidence chorégraphique, l’ancienne troupe de Bruno Bouché, et a été le scénographe du programme Danser Bach au XXIe siècle, récemment dansé par le Ballet du Rhin. Un programme plutôt séduisant sur le papier, qui devraient proposer d’autres tonalités de danse.

Du 26 au 28 avril à la Filature de Mulhouse

 

 

Les spectacles de danse dans le Sud-Est

Soirée Jean-Christophe Maillot/Goyo Montero par les Ballets de Monte-Carlo

Le programme de printemps de la compagnie sera placé sous le signe de la création, avec une nouvelle pièce de Jean-Christophe Maillot et une autre de Goyo Montero. La première s’intitule Core meu et fait échos à une autre création du chorégraphe, réalisée pour la F(ê)aites de la danse en 2017 avec le compositeur italien de tarentelle Antonio Castrignanò. La deuxième, Atman, part de la la philosophie hindoue où ce mot signifie “le moi” ou “l’âme”. Ce concept a entrainé Goyo Montero dans une réflexion traitant de l’individu au sein de la société. Le chorégraphe a ensuite transposé cette réflexion à la compagnie des Ballets de Monte-Carlo en tant que groupe de solistes qui travaillent ensemble à la manière d’éléments fluides.

Du 25 au 28 avril au Grimaldi Forum

 

Programme Stevenson/Petit/van Manen par le Ballet Nice Méditerranée

Faut-il encore présenter L’Arlésienne de Roland Petit ? Ballet court mais intense, il montre la folie qui s’empare petit à petit de Frédéri. Une oeuvre majeure indispensable du répertoire qui offre deux beaux rôles aux interprètes. Hans van Manen est le pilier de la danse néo-classique néérlandaise, boudée à tort en France. Voici sa pièce efficace Five Tangos, ou la rencontre de la danse classique et de la musique de tango de Piazzola. Place enfin à Trois Préludes de Ben Stevenson, un duo néo-classique exigeant sur une rencontre amoureuse.

Du 12 au 21 avril à l’Opéra Nice Côte d’Azur

 

Poster un commentaire