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Rencontre avec Noëllie Coutisson et Nolwenn Collet pour leur vidéo “Floor Barre in Biarritz”

​​Lors du premier confinement, la danseuse et professeure de danse Noëllie Coutisson vous avait proposé sur DALP de nombreux cours de danse en direct en vidéo, pour continuer à s’entraîner pendant cette période si étrange. Noëllie Coutisson a ensuite continué ses vidéos de danse, proposant une riche chaîne Youtube avec de nombreuses vidéos de barres et exercices. Avec la pianiste de danse Nolwenn Collet, elle lance pour l’été un joli projet : Floor Barre in Biarritz. L’idée ? 15 exercices de barres au sol filmés à Biarritz, au plus près de l’océan et de la superbe nature de la côte Basque, sur des musiques composées pour l’occasion par Nolwenn Collet. Et pour chaque achat (24,90 euros pour l’album de la musique et la vidéo des exercices), deux euros sont reversés à l’association Te mana o te moana, qui œuvre à la sauvegarde des tortues marines en Polynésie Française. Un beau projet permettant à la fois de s’entraîner, de s’évader et de soutenir une belle cause. Pour DALP, Noëllie Coutisson et Nolwenn Collet nous expliquent “Floor Barre in Biarritz” et leur jolie complicité artistique.

“Floor Barre in Biarritz”

Noëllie Coutisson, avant de monter “Floor Barre in Biarritz”, vous avez lancé une chaîne Youtube depuis d’un an. Pourquoi avez-vous eu envie de faire des vidéos de cours ?

Noëllie Coutisson – Tout est venu avec la crise sanitaire, même si j’y avais déjà pensé avant mais le temps m’avait manqué. Dès le premier confinement, j’ai voulu très rapidement faire des vidéos pour mes élèves, sans forcément soigner la forme. La qualité d’image était d’ailleurs mauvaise, mais cela ne devait être que pour mes élèves. Puis ma mère, aussi professeure de danse, m’a demandé si elle pouvait les utiliser pour ses élèves, et j’ai finalement mis ces vidéos en ligne pour tous ceux et celles qui le souhaitaient. Les idées sont ensuite venues et cela a aussi occupé mon temps pendant le confinement – à ce moment-là nous n’avions pas encore lancé les cours par Zoom, nous pensions tous que la crise ne durerait que quelques semaines.

 

Et vous Nolwenn Collet, comment “Floor Barre in Biarritz” est arrivé dans votre confinement ?

Nolwenn Collet – Je suis musicienne free-lance en Irlande depuis plus 13 ans. En tant que pianiste-accompagnatrice, j’ai tout de suite été exclue des cours de danse en ligne, c’était bien trop compliqué. Je me suis retrouvé sans rien… et cela m’a donné du temps pour des projets. Quand je suis arrivée en Irlande, je me suis rendu compte que la place du pianiste en cours de danse était très faible : il y en avait très peu et ils ne jouaient que pour les examens, sans travail de création et d’improvisation. La majorité des structures sont des écoles de danse privées qui n’ont pas forcément les moyens d’avoir un.e pianiste. J’ai donc commencé à faire des CDs de danse, j’en ai 15 désormais. Au moment du premier confinement, j’avais envie de trouver un nouveau partenaire. J’ai regardé sur les réseaux sociaux et le travail de Noëllie m’a tout de suite sauté aux yeux : c’était sérieux, bien fait, structuré et l’on sentait à la fois la danseuse et la professeure. Ses vidéos étaient aussi bien pour les étudiant.e.s en danse que pour les adultes amateurs, ce que j’ai apprécié. J’ai regardé ses vidéos et j’ai fait ses barres au sol qui sont vraiment très bien. Cette pratique n’existe quasiment pas en Irlande et cela m’a donné envie de composer pour ce type de cours, ce que je n’avais encore jamais fait. J’ai donc contacté Noëllie en mars-avril 2020, au tout début du confinement.

 

Comment le concept de “Floor Barre in Biarritz”, un album de musique et un cours de barre au sol filmé en plein air à Biarritz, est né ?

Nolwenn Collet – J’ai soumis quelques idées à Noëllie. En discutant ensemble, je lui ai dit qu’elle vivait dans un endroit magnifique : Biarritz. J’ai ainsi eu l’idée de faire un beau projet artistique, en hommage à cette ville, où l’on prend le temps d’écrire pour la danse, l’adulte et l’élève. Je connais bien Biarritz, j’y viens souvent. Et j’ai déjà écrit un morceau sur cette ville dans mon album Attitude, A Night in Biarritz. J’étais sur la plage, le soir, je buvais un verre… Il y avait cette chaleur venant de l’océan, cette magie, cela m’avait énormément inspirée. Et j’ai aussi toujours adoré la mer, plusieurs de mes albums en sont inspirés.

Noëllie Coutisson – Au début, on avait pensé filmer dans des endroits emblématiques de la ville : la Gare du Midi, l’aquarium, etc. Mais les différents confinements sont passés par là, avec notamment l’impossibilité de filmer en intérieur. Et puis l’on s’est dit que filmer en extérieur serait super, d’autant que c’est quelque chose qui ne se fait pas pour les vidéos de cours de danse.

“Floor Barre in Biarritz”

Concrètement, de quoi se compose “Floor Barre in Biarritz”

Noëllie Coutisson – Pour 24,90 euros, l’élève achète un CD et MP3 de 33 minutes de musique, contenant le lien vers la vidéo qui dure une heure, sur cette même musique. Dans la vidéo, je propose 15 exercices de barre au sol, un vrai cours. À chaque fois, j’explique en détail l’exercice, puis je le refais en entier. L’idée est donc de bien apprendre les exercices, de les revoir plusieurs fois, et l’élève peut ensuite les enchaîner, en utilisant uniquement la musique, par exemple. Nous ciblons particulièrement les adultes amateurs, même ceux qui ne connaissent pas la barre au sol. Mais la vidéo peut intéresser n’importe quel élève qui a envie de progresser.

 

Où et comment avez-vous filmé finalement ?

Noëllie Coutisson – Nous avons filmé les 15 exercices sur une journée, du lever au coucher du soleil. On s’est posé en bas du port de Biarritz, à la plage du Miramar pour voir le phare, à la Grande plage, aux crampottes, à la Côtes des Basques… On a fait tout un trajet sur la côte. Nous avons tourné en novembre, je trouvais ça intéressant de filmer hors saison. Les couleurs sont magnifiques, il n’y avait personne sur la plage, d’autant que nous étions à ce moment-là de nouveau confinés. Même si nous voyons les surfeurs qui avaient le droit de s’entraîner ! Pendant un exercice, on aperçoit d’ailleurs une surfeuse s’échauffer derrière moi. Filmer en plein air est plus compliqué qu’en intérieur. Rien que pour avoir les autorisations, il fallait connaître nos dates de tournage… Mais cela dépend de la météo, du beau temps, qu’il y ait de jolies couleurs ! Les services de la ville de Biarritz ont toutefois été très efficaces.

Toute la vidéo est filmée par un cameraman professionnel, je tenais à proposer un vrai travail de qualité. Celui que nous avions choisi n’avait jamais filmé pour la danse, il n’était pas danseur. Mais il a compris notre projet : il ne fallait pas juste que l’on me voie danser, il devait aussi y avoir toute une atmosphère avec la mer. Nous avons ensuite fait tout un travail de montage, notamment pour avoir un bon son au niveau de ma voix.

 

Nolwenn, vous parliez plus haut de vos inspirations. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour cette musique ?

Nolwenn Collet – J’ai créé cette musique uniquement pour cette vidéo de barre au sol. Je me suis inspirée de l’océan, du lieu, du passé de la ville à la grande époque, aussi de tous ces étrangers qui peuvent y passer, la foule, l’insouciance des vacances… Un morceau est aussi inspiré par mon grand-père décédé, qui venait de Sicile, et qui avait donc un rapport particulier avec la mer.

C’est la première fois que je compose une musique pour un cours de barre au sol. Je m’y suis sentie plus libre dans le style que pour un cours de danse classique. Et la discipline a aussi des besoins particuliers musicalement parlant. Dans un cours de barre au sol, les muscles profonds sont quasiment tout le temps sollicités, ce qui n’est pas tout le temps le cas dans des exercices de danse classique où on a besoin d’air et de rebond, comme dans le grand allegro par exemple. Pour la barre au sol, il y a le besoin de sentir le support en permanence des muscles profonds. Et dans la musique, il faut donner cette dimension, ce qui était nouveau pour moi. Et puis les exercices sont parfois longs, dans la répétition, mais la musique ne peut pas l’être : il faut au contraire porter les danseurs et danseuses jusqu’à la fin de l’exercice.

 

Comment s’est faite la collaboration entre la professeure de danse et la pianiste ? La musique était créée pour les exercices ou l’inverse ?

Noëllie Coutisson – Au début, je disais à Nolwenn ce que je voulais comme atmosphère pour tel ou tel exercice, ou la structure quand je voulais quelque chose de bien particulier. Mais pour certains exercices, je ne savais pas encore quoi faire. J’ai donc demandé à Nolwenn de me proposer quelque chose et je montais mon exercice à partir de ses créations. J’aime bien aussi m’inspirer de la musique pour créer mes exercices. Et les propositions de Nolwenn me plaisaient à chaque fois !

Nolwenn Collet – J’aime beaucoup, dans les exercices de Noëllie, sa façon de changer les dynamiques, de combiner différents mouvements. Ce qui doit se sentir dans la musique. Écrire de la musique pour quelque chose de très chorégraphié, c’est toujours super. Plus on a de contraintes et plus ça devient intéressant et créatif ! Quand j’ai enregistré la musique, Noëllie n’avait donc pas filmé ses exercices, il fallait que je les imagine. Elle m’avait tout montré et j’avais aussi fait cette barre au sol pour la sentir dans mon corps. Quand on joue pour la danse, on a besoin de nos danseurs et danseuses. Quand on enregistre un CD, l’on n’a plus nos danseur.se.s devant nous. Il faut donc avoir comme une deuxième partition dans la tête, avoir la danse dans la tête pour respirer avec elle. Pendant que j’enregistrais la musique de l’exercice des abdos, je le sentais dans mon corps (rires).

“Floor Barre in Biarritz”

Pour chaque achat de la vidéo “Floor Barre in Biarritz”, deux euros sont reversés à l’association Te mana o te moana, qui œuvre à la sauvegarde des tortues marines en Polynésie Française. Pourquoi cette envie ?

Nolwenn Collet – Cette association est très isolée, symbole un peu de l’isolement que nous avons vécu. Elle protège les tortues marines, symbole de longévité. Et pour la petite histoire, j’ai sauvé une tortue marine en Nouvelle-Calédonie, où j’ai passé toute mon enfance. On a besoin de faire le lien avec notre planète, aussi en tant qu’artiste d’avoir ce message, d’être engagé et de partager.

 

Avez-vous d’autres projets ensemble ?

Noëllie Coutisson – Nolwenn est une machine à idées ! Nous n’avons pas encore tout à fait fini “Floor Barre in Biarritz” – une version anglaise devrait arriver en septembre – que l’on a déjà d’autres projets en tête. Nous pensons à la suite, une deuxième vidéo avec un deuxième album de musique dans la continuité de “Floor Barre in Biarritz”. À suivre…

 

Et quels sont vos projets pour cette rentrée, après des mois de cours en intermittence ?

Noëllie Coutisson – C’est encore difficile de se projeter. Je reprends mes cours au Conservatoire Maurice Ravel Bayonne Côte Basque et dans mon association où je donne mes cours adultes. Certains de mes élèves passent le concours national de la CND à la Toussaint après de beaux résultats en régionales cette année. Et nous allons travailler avec Nolwenn pour notre deuxième projet.

Nolwenn Collet – La danse fait maintenant partie des apprentissages de l’école primaire en Irlande. J’ai donc monté un projet pour aider les professeurs à reconnaître les différentes danses : la polonaise, la valse, le fox-trot, etc. Nous avons des master-class cet été avec des instituteurs et institutrices pour créer ensemble des outils permettant d’enseigner plus facilement ces danses. Cet outil pourra aussi servir aux professeur.e.s de danse voulant élargir leurs connaissances.

“Floor Barre in Biarritz”

Noëllie est à Biarritz, Nolwenn est en Irlande… Avez-vous réussi à vous rencontrer durant ce projet ?

Nolwenn Collet – Oui ! (rires). Je devais enregistrer à Toulouse, puis mon avion a été changé et la compagnie aérienne m’a fait passer par… Biarritz. On en a donc profité ! En rencontrant Noëllie, j’ai eu l’impression de la connaître depuis toujours. On avait tellement travaillé ensemble et échangé ! Notre journée ensemble a été extra.

 

Cours de barre au sol “Floor Barre in Biarritz” – Un CD de musique de danse composé par Nolwenn Collet et une vidéo d’exercices montés par Noëllie Coutisson – 24,90 euros, dont 2 euros reversés à l’association Te mana o te moana.

 



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