Agenda Danse – Mai 2024
Cela sent le printemps dans les salles de spectacles ! Qui sont plus ou moins en ponts en début de mois avec une programmation Danse un peu plus absente. Puis les choses reprennent de plus belle, avec les beaux festivals de printemps, une création attendue, de nombreux événements avec le public ou d’importantes compagnies étrangères en tournée. Voici notre sélection de dix-huit spectacles de danse à ne pas manquer au mois de mai, un peu partout en France.
Giselle de Jean Coralli et Jules Perrot – Ballet de l’Opéra de Paris
Du 2 mai au 1er juin au Palais Garnier – Paris – Danse classique – Ballet – Répertoire
S’il y a bien une série à ne pas manquer cette saison au Ballet de l’Opéra de Paris, c’est bien Giselle. Parce que la compagnie se glisse comme personne dans ce ballet romantique, si emblématique de son école et de son répertoire. Et que l’on ne se lasse pas de Giselle, aux multiples possibilités d’interprétations encore aujourd’hui. Les distributions seront aussi marquantes. D’un côté Myriam Ould-Braham y fera ses adieux à la scène le 18 mai, dans ce qui est sûrement le rôle qu’elle a le plus marqué de son empreinte. De l’autre, l’immense Étoile argentine Marianela Núñez sera artiste invitée, les 25 et 27 mai. Il ne faudra pas manquer cette rare occasion de voir en France l’une des Étoiles les plus brillantes de sa génération.
Gros plan sur les distributions de Giselle
Giselle de Jean Coralli et Jules Perrot – Ballet de l’Opéra de Paris
Ink de Dimitris Papaioannou
Du 13 au 15 mai au Théâtre de la Ville Sarah Bernhardt – Paris (75) – Danse contemporaine
Deux hommes, deux corps, deux âges, une pieuvre et un nouveau-né. Entre apocalypse et érotisme, s’engage une lutte entre l’ancien et le renouveau, entre nature et culture… Avec Ink, Dimitris Papaioannou ose une métaphore torrentielle de l’existence, un condensé de son théâtre chorégraphique. Si cette pièce, vue à la Biennale de la Danse, nous avait un peu perdus en route, on aime suivre le parcours de ce chorégraphe grec iconoclaste. À découvrir donc, avec une œuvre qui a forcément évolué au fil des mois.
La GöteborgsOperans Danskompani
Du 14 au 18 mai à la Maison de la Danse – Lyon (69) – Danse contemporaine
On aime beaucoup chez DALP la GöteborgsOperans Danskompani, compagnie d’excellence de danse contemporaine venue de Suède. Qui vient avec un programme rassemblant les incontournables Hofesh Shechter et Sharon Eyal. Le premier présente sa dernière création, Wild Poetry, dont la première a eu lieu en novembre, toujours portée par son énergie brute. La seconde propose Saaba, où elle explore la forme la plus primitive du mouvement. Le tout porté par des interprètes au sommet.
Lire la chronique de Saaba de Sharon Eyal par la GöteborgsOperans Danskompani
GöteborgsOperans Danskompani
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
Du 13 mai au 15 juin en Seine-Saint-Denis (93) – Festival – Création – Danse contemporaine
28 équipes artistiques dans 21 lieux du 93 pour cinq semaines intensives de spectacles et rencontres, mêlant les écritures chorégraphiques les plus diverses, c’est le pari toujours réussi des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, autre temps fort de ce printemps. On y croise cette année l’incontournable Alessandro Sciarroni, l’attendue création Juste Camille de Gaëlle Bourges ou le culte Drumming Live d’Anne Teresa de Keersmaeker repris en version XXL avec 70 interprètes.
Passages Transfestival
Du 10 au 26 mai à Metz (57) – Festival – Multidisciplinaire – Danse contemporaine – Performance
Le festival Passages Transfestival, porte un projet artistique naturellement transdisciplinaire, plaçant la création, innovante et multiforme à la première place. Pour cette édition 2024, ce sont plus de 40 propositions artistiques (spectacles, concerts, installations, rencontres, ateliers) à découvrir sur toute la ville de Metz. Pour les spectacles, place à la formidable conférence dansée Giselle… de François Gremaud & Samantha van Wissen, les iconoclastes Marlene Monteiro Freitas et La Ribot ou Lia Rodrigues et son superbe Encantado. Et entre deux spectacles, rendez-vous au QG pour se retrouver, se détendre, flâner à la librairie, écouter un concert… ou danser bien sûr.
Giselle… de François Gremaud & Samantha van Wissen
Juliet & Romeo de Ben Duke – Compagnie Lost Dog
Du 14 au 18 mai au Théâtre des Abbesses – Paris (75) – Danse contemporaine – Danse Théâtre
Ben Duke est déjà venu à Paris cette saison, avec le Ballet Rambert, qui permettait de se familiariser avec le travail de ce chef de file de la danse-théâtre anglaise. Le voici de retour avec sa propre troupe, s’emparer du mythe – so British ! – de Roméo et Juliette. Que se passerait-il si les plus célèbres amoureux du monde avaient vécu jusqu’au bout leur histoire, jusqu’à la fin de leur amour et leur séparation ? À la quarantaine, Juliette et Roméo reviennent sur les traces de leur passion perdue, cherchant à comprendre pourquoi elle leur a échappé. Leur drame, c’est que toutes les pièces de théâtre, toutes les notes de musique et tous les ballets en leur nom les renvoient à l’amour absolu qu’ils incarnent aux yeux de tous.
Lire la chronique de la soirée Ben Duke par le Ballet Rambert
Paysages intérieurs – Ballet du Capitole
Du 15 au 18 mai au Théâtre de la Cité – Toulouse (31) – Ballet – Danse classique – Danse contemporaine
Déjà dansé la saison dernière, le programme mixte Paysages intérieurs fait déjà son retour au Ballet du Capitole, suite à une saison 2023-2024 qu’il a fallu boucler dans des conditions difficiles. Cela n’en reste pas moins un choix cohérent, autour de deux chorégraphes que le Ballet du Capitole connaît bien. Thierry Malandain propose son très beau Nocturnes, l’une de ses pièces phares, où la danse se mêle à la musique de Chopin pour un ballet faussement abstrait. Carolyn Carlson amène If To Leave Is To Remember porté par la musique de Philip Glass et son récent Wind Women. Un programme sûr et efficace.
Requiem(s) d’Angelin Preljocaj – Ballet Preljocaj
Les 17 et 18 mai au Pavillon Noir – Aix-en-Provence (13)
Du 23 au 31 mai à la Villette – Paris (75)
Création – Danse contemporaine
Une création d’Angelin Preljocaj est toujours un événement. Pour cette nouvelle pièce, Requiem(s), place à une grande forme : 1h30 de danse portée par 19 interprètes de sa compagnie, sur les Requiems emblématiques de Verdi, Mozart, Ligeti et Fauré. “Avec cette pièce, je voudrais évoquer les sentiments complexes que l’on ressent à la perte d’un être cher. Ce n’est pas toujours uniquement triste et dévastant, il y a presque des moments de joie, où l’on se remémore des souvenirs formidables avec la personne, qui nous régénèrent, nous revigorent. Il y a aussi l’idée de la vie elle-même, le miracle qu’est la vie, qui nous est donnée comme quelque chose d’extraordinaire”, explique le chorégraphe.
Le 8e Festival
Du 21 au 29 mai à la Maison de la Danse et dans le 8e arrondissement – Lyon (69) – Festival – Danse contemporaine – Avec le public
Pour sa première programmation à la tête de la Maison de la Danse, Tiago Guedes y lance un nouveau temps fort : le 8e Festival. Soit une grosse semaine mêlant spectacles, rencontres ou ateliers, prenant place dans différents lieux du 8e arrondissement de Lyon où est implantée la Maison de la Danse, soucieux de se tourner vers son public de proximité. Sur scène, place à l’incontournable Mehdi Kerkouche et sa pièce Portrait ou l’une des figures incontournables de la danse contemporaine française Régine Chopinot. Ces deux artistes proposeront aussi des ateliers et cours de danse pour tous publics. Autre temps fort : la journée autour de l’équipe de France de Breaking, avec conférence sur le hip hop, moment de rencontres de rencontre, projection, ateliers et battle. D’autres performances, bals, ou déambulations sont proposés durant ces huit jours de danse dans tout l’arrondissement, interrogeant le collectif et le plaisir d’être ensemble.
June Events
Du 22 mai au 8 juin à l’Atelier de Paris – Paris (75) et sa région – Festival – Création – Danse contemporaine – Performance
June Events est toujours un moment particulier dans la saison en Île-de-France. Il clôt à la fois la saison et lance celle des festivals d’été. Il pousse la curiosité avec des noms souvent hors des circuits habituels ou des artistes émergents. Cette année, le festival a porté “une attention particulière portée à des œuvres entrelaçant mémoires individuelles et mémoires collectives, le plateau se fait autant l’écho de nos histoires intimes que de la grande Histoire“. On y suivra la dernière création de Pierre Pontvianne ou Idio Chichava pour ouvrir cette édition, la performance impressionnante de Vania Vaneaude mêlant danse et art visuels ou Tendre Carcasse d’Arthur Perole.
From England with Love de Hofesh Shechter – Shechter II
Le 22 mai à la Faïencerie – Creil (60)
Le 24 mai à l’Espace Germinal – Fosses (95)
Le 26 mai au Figuier Blanc – Argenteuil (95)
Re-création – Danse contemporaine – Compagnie junior
Créé pour le NDT il y a quelques années, From England with Love de Hofesh Shechter est repris cette saison par la formidable compagnie junior du chorégraphe. Sur scène, huit artistes en costumes de collégiens et collégiennes anglais – blazer et cravates – semblent évoquer la grande image d’Épinal de l’Angleterre, musique de Henry Purcell inclus. Mais les choses se durcissent, s’enflamment. “With love”, vraiment ? Voilà plutôt le portrait d’une jeunesse aussi joyeuse que déchirée, tout autant ironique qu’angoissée, dans une pièce mêlant la danse percutante de Hofesh Shechter à quelque chose plus proche de la danse-théâtre qu’on ne lui connaissait pas forcément.
From England with Love de Hofesh Shechter – Shechter II
Lucinda Childs / Bruno Bouché / William Forsythe – Ballet du Rhin
Du 22 au 25 mai au Théâtre de la Ville – Paris (75) – Danse classique – Post-Modern Dance – Danse contemporaine
Le Ballet du Rhin aime jongler avec le répertoire du XXe siècle basé sur le langage académique. En voici un bel exemple avec cette soirée mixte. Songs from Before de Lucinda Childs, au répertoire de la troupe mais pas repris depuis 2009, est un bel exemple d’une danse post-modern tout en harmonie, portée par la musique de Max Richter. Enemy in the Figure de William Forsythe, pièce qui a plus de 30 ans, est toujours aussi savoureuse, d’une richesse percutante dans un savant et réjouissant chaos organisé. Enfin le directeur de la troupe Bruno Bouché propose son duo Bless-ainsi soit-IL, inspiré du récit biblique de la lutte entre Jacob et l’Ange et l’une de ses pièces signatures.
Lire la chronique des pièces de Lucinda Childs et William Forsythe
Programme Ayelen Parolin / Maud Le Pladec – Ballet de Lorraine
Du 23 au 25 mai à l’Opéra national de Lorraine – Nancy (54)
Ce dernier programme de la saison a un goût particulier pour le Ballet de Lorraine, signant le départ de Petter Jacobsson, qui dirigeait la compagnie avec enthousiasme depuis 2011. Place à une création, celle de Malón d’Ayelen Parolin, pièce pour l’ensemble de la troupe cherchant à concilier précision, rigueur, amusement et lâcher-prise. Puis la troupe reprend l’une de ses œuvres emblématiques de ces dernières années : l’enivrant Static Shot de Maud Le Pladec. Comme un trait-d’union avec la chorégraphe qui prendra les rênes du Ballet le 1er janvier prochain.
Primavera, Jour De Danse
Le 25 mai au CCN – Nantes (44) – Création – Danse contemporaine – Avec le public
Primavera s’accorde encore une fois à l’humeur toute printanière et invite à un samedi en mouvements, dans la chapelle et la cour du CCN de Nantes. On commence par un atelier de danse parents-enfants. On continue avec la création Proches d’Ambra Senatore (qui dirige le lieu) qu’elle mène avec l’ensemble Stradivaria. On enchaîne avec un bel pour toute la famille et on termine par la performance Moche05, un “solo portrait chorégraphique” de Laurent Cebe.
1km de danse
Le 25 mai au Centre national de la Danse – Pantin (93)
Le 25 mai au Théâtre Molière, scène nationale archipel – Sète (34)
Le 1er juin à l’Échangeur CDCN – Château-Thierry (02)
Le 1er juin au Mille Plateaux CCN – La Rochelle (17)
Festival – Multidiscipline – Avec le public
En 2022, le Centre National de la Danse de Pantin lance sa journée 1km de danse. Après la crise du Covid, près de 7.000 personnes se rassemblent autour du canal de l’Ourcq, où se multiplient des scènes ouvertes pour les écoles de danse locales – tous styles confondus – les conservatoires, les artistes et les amateur-rice-s. L’édition 2023 s’agrandit avec 10.000 personnes rassemblées. Pour 2024, le CND réitère l’expérience, avec des échauffements collectifs, un bal renaissance et de nombreuses performances… Tandis que l’expérience 1km de danse s’exporte ce même week-end, et sur le même modèle, à Sète, Château-Thierry ou La Rochelle. Un moment festif pour passionné-e-s et néophytes de la danse.
Le Boston Ballet
Du 27 au 30 mai au Théâtre des Champs-Élysées – Paris (75) – Danse classique – Danse contemporaine
Dans le cadre de la saison TranscenDanses
Le brillant Boston Ballet fait son retour en France. La troupe danse aussi bien les pièces du répertoire que des œuvres néo-classiques. Notamment avec William Forsythe, qui a travaillé étroitement avec la compagnie ces dernières années. Le Ballet vient ainsi avec son Blake Works III, créée en mars 2022 et la suite du Blake Works I monté à l’Opéra de Paris en 2016. Le chorégraphe revient aux fondamentaux de la danse académique en s’amusant comme jamais de ces codes pour trouver de nouvelles façons d’amener le mouvement. Le programme se complète du classique Bella Figura de Jiří Kylián, pas donné à Paris depuis huit ans, et Bach Cello Suites de Jorma Elo, chorégraphe résident de la compagnie.
Blake Works I de William Forsythe – Boston Ballet
Les Saisons de Thierry Malandain – Malandain Ballet Biarritz
Du 29 au 31 mai au Grand-Théâtre – Bordeaux (33) – Danse classique
Dernière création de Thierry Malandain, Les Saisons mêle en quatre actes la célébrissime partition d’Antonio Vivaldi à celle méconnue de Giovanni Guido, composée à la même époque. Le chorégraphe livre une création virtuose, composant une série de superbes ensembles complexes pour une compagnie irréprochable techniquement, portée par le soliste charismatique Hugo Layer qui illumine la scène. Musicien remarquable, Thierry Malandain parvient à se jouer de la collision entre deux partitions qui détonnent et propose une ode à la nature sublimée par la très belle scénographie de Jorge Gallardo.
Lire la chronique du spectacle
Événements passés
Sweet Mambo de Pina Bausch – Tanztheater Wuppertal Pina Bausch
Du 23 avril au 7 mai au Théâtre de la Ville Sarah Bernhardt – Paris (75) – Danse Théâtre – Répertoire
Après avoir donné Liberté Cathédrale de son nouveau directeur Boris Charmatz, le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch continue sa tournée parisienne avec cette fois-ci une pièce de répertoire, Sweet Mambo, créé en 2008 par Pina Bausch peu de temps avant sa mort. Sur scène, six femmes mènent la danse. Elles révèlent leurs tourments et espoirs, désirs, fureurs et déceptions… Car après tant de rencontres manquées, comment ne pas se sentir seule ?