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[Dossier] Sur la route des festivals 2023

De Marseille à Paris, d’Avignon à Montpellier, des créations aux pièces de répertoire, du ballet à la danse contemporaine en passant par le cirque : le tour des différentes chroniques de DALP lors des festivals d’été 2023. 

Montpellier Danse

[Montpellier Danse 2023] Black Lights de Mathilde Monnier

Créé à Montpellier Danse puis présenté au Festival d’Avignon, Black Lights de Mathilde Monnier est un uppercut. La chorégraphe met en scène neuf textes racontant la violence systémique dont sont victimes les femmes. Elle y ajoute la danse, tout ce que le corps peut raconter et que les mots ne peuvent pas forcément : le sous-texte, les émotions décuplées, l’espoir sous les histoires de violence, la puissance derrière les récits d’asservissement. Un spectacle dressant le portrait de neuf femmes – vous, moi, elle – d’une grande violence parfois, d’une magnifique beauté aussi, en tout cas d’une intensité qui laisse le souffle court.

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[Montpellier Danse 2023] Dominique Bagouet, Jean-Claude Gallotta… Le temps des reprises

La 43e édition de Montpellier Danse s’est refermée avec trois reprises luxueuses de pièces qui ont marqué l’histoire de la danse de ces 40 dernières années. Fidèle à Dominique Bagouet, le directeur du festival Jean-Paul Montanari a programmé Déserts d’amour qui avait ouvert l’édition 1984. Jean-Claude Gallotta a pour sa part revisité Ulysse, une pièce fondatrice de son parcours et qui continue de l’accompagner. Enfin Boris Charmatz et Dimitri Chamblas ont à nouveau revêtu pantalons et tee-shirts blancs pour danser À-bras-le corps, duo d’adolescence qui, 30 ans après sa création, conserve une énergie juvénile. Trois pièces de styles différents, comme une petite histoire de la danse contemporaine française et une interrogation sur la place et le rôle du répertoire.

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[Montpellier Danse 2023] Angelin Preljocaj – AnnonciationTorpeurNoces

La 43e édition de Montpellier Danse se veut être à la fois un territoire de création – ce que l’on attend d’un festival – et le lieu du répertoire contemporain – principe bien plus rare dans ce genre de programmation. Angelin Preljocaj, un habitué du festival, ouvrait cette session 2023 avec un programme illustrant on ne peut mieux cet adage : une création Torpeur et deux pièces de répertoire, Annonciation (créé en 1995) et Noces (1989). Et c’est bien cette dernière pièce, saisissante et percutante, qui emporte tout sur son passage. Une chorégraphie puissante, et physiquement très engageante pour les danseurs et danseuses, raconte le drame des mariages forcés de très jeunes filles. Plus de 30 ans plus tard, Noces n’a rien perdu de sa férocité implacable. À côté, Torpeur paraît presque trop harmonieux, même si la danse n’en est pas moins virtuose, mais d’une autre façon. Beau duo féminin, Annonciation garde encore tout son mystère et sa beauté, malgré deux interprètes cherchant encore un peu le chemin de la pleine incarnation.

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Noces d’Angelin Preljocaj – Ballet Preljocaj

[Paris l’été 2023] Marina Otero/ Le groupe Wauhaus/Mélissa Von Vépy/Elle Sofe Sara

Après une splendide ouverture dans l’un des plus beaux lieux de la  capitale (Le Louvre), Paris l’été a repris ses quartiers ancrés au Lycée Jacques-Decour. DALP a vu par la suite quatre spectacles où cohabitent des esthétiques diverses qui confortent ou bousculent. Marina  Otera a proposé avec Fuck Me, dernier volet de sa trilogie autobiographique. Au chapitre des découvertes, deux spectacles venus du nord de l’Europe : Fluids du groupe Wauhaus qui explore la danse sur surface ultra-glissante, et la norvégienne Elle Sofe Sara qui nous transporte dans un monde de légendes avec The Answer is Land, un spectacle généreux et enthousiasmant. Enfin à la Monnaie de Paris, la circassienne franco-suisse Mélissa Von Vépy dialogue dans Piano Rubato avec le clavier jazzy de Stéphan Oliva. 

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[Festival d’Avignon 2023] The Romeo de Trajal Harrell – Inventions par Mal Pelo

À l’occasion de la 77e édition du Festival d’Avignon, DALP a choisi de s’arrêter sur deux pièces. D’abord, The Romeo de Trajal Harrell, créée en avril 2023 et présentée dans la Cour d’honneur du Palais des Papes. Une pièce en forme de jeu de piste censé dévoiler une danse imaginaire aux origines mystérieuses, très éloignée de la tragédie shakespearienne vers laquelle son titre nous entraînait. Présente depuis les débuts du collectif espagnol Mal Pelo, la relation à la musique de Bach a servi une nouvelle fois de fil rouge à Inventions, avant-dernier volet d’un tétralogie initiée en 2004. Lumineuse, malgré ses accents sombres, cette pièce a trouvé magnifiquement sa place dans la grande cour carrée du lycée Saint-Joseph.

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[Vaison Danses 2023 ] Alice de Po-Cheng Tsai – Compagnie B.Dance

Au festival Vaison Danses, la compagnie taïwanaise B.Dance a présenté, en première européenne, Alice, une libre adaptation du conte de Lewis Carroll. Chorégraphiée par Po-Cheng Tsai, à la tête de la compagnie depuis 2014, cette pièce datant de 2021 dont la tournée a été bloquée par la pandémie, affiche un style qui mélange danse contemporaine et arts martiaux. Un ballet à grand spectacle, sur une bande-sonore électro-acoustique efficace concoctée par le compositeur fidèle de la troupe Rockid Lee. Et qui séduit par sa profusion d’effets visuels, même si l’on peine à retrouver la trame de Alice au pays des merveilles. Régulièrement invitée en France – elle a notamment été programmée deux fois aux Hivernales – CNCD d’Avignon – la compagnie entamera un grande tournée avec Alice durant la saison 2023-2024.

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[Chorégies d’Orange 2023] Ballet de la Scala de Milan, de Rudolf Noureev à William Forsythe

C’était au tour du Ballet du Teatro alla Scala de Milan de danser au pied du mur de scène du célèbre Théâtre antique. Durant l’édition précédente, le festival avait eu l’occasion de recevoir pour la première fois l’Orchestre et le Chœur de la Scala de Milan. D’où l’idée de programmer cette année une soirée composée d’extraits de ballets dansés par la compagnie dirigée depuis 2020 par Manuel Legris. Après Verdi Suite, première pièce créée par l’ancienne Étoile de l’Opéra de Paris pour le Ballet, suivie de Blake Works I de William Forsythe, l’acte II du Lac des cygnes de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa a clos ce programme équilibré, qui a permis de mettre en valeur les belles qualités de cette compagnie italienne. 

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Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev – Ballet de la Scala de Milan

[Festival d’Alba-la-Romaine 2023] Cirque exalté, Duo Bonito, Compagnie Majordome…

Le Festival du cirque d’Alba-la-Romaine fait partie des étapes incontournables de l’été. La programmation y est toujours populaire sans oublier l’exigence, les troupes installées côtoient de jeunes talents que l’on se plaît à découvrir. Et puis c’est une ambiance : un village qui bat au cœur du cirque le temps d’une semaine, un état d’esprit rassembleur et fédérateur symbolisé par le Carbunica, bar/lieu de vie/salle de spectacles/espace de rencontres. Pour ce cru 2023, le Cirque Exaltée a proposé un grand moment d’énergie salvatrice avec Foutoir céleste, le Duo Bonito a séduit par son spectacle music-hall teinté d’humour et de poésie, les femmes de Das Arnak ont été percutantes sous la chaleur écrasante tandis que la compagnie Majordome étonnait avec un solo absurde et drôlement poétique. 24 heures réjouissantes.

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[Festival de Marseille 2023] Alice Ripoll, Lemi Ponifasio, Mette Ingvartsen : clap de fin politique

L’édition 2023 du Festival de Marseille s’est achevée sur une note très politique, conforme à son ADN. Avec trois propositions très diverses formellement mais qui toutes les trois s’ancrent sur les principes vitaux du réel. La brésilienne Alice Ripoll crée pour la cité phocéenne Zona Franca, un spectacle baroque sur la jeunesse défavorisée de son pays en quête d’espoir et de renouveau dans un Brésil brisé. Lemi Ponifasio a quitté la Nouvelle-Zélande pour le Chili, mais poursuit sa démarche pour la défense des peuples autochtones en s’attardant sur le sort de la communauté Mapuche, mise en danger par le pouvoir chilien, dans Amor a la Muerte. La danoise Mette Ingvartsen s’intéresse pour sa part avec Skatepark aux cultures urbaines devenues fondamentales dans la danse contemporaine. 

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[Festival de Marseille 2023] G.R.O.O.V.E. de Bintou Dembélé

Bintou Dembélé a présenté G.R.O.O.V.E., une performance déambulatoire de près de trois heures à La Friche La Belle de Mai dans le cadre du Festival de Marseille. Conduite par une vingtaine de danseurs et danseuses ainsi qu’un musicien et une chanteuse, cette invitation au partage se décline à travers cinq stations à la tonalité différente. G.R.O.O.V.E. est un spectacle à multiples facettes, qui loue aussi bien l’acte de résister que le pouvoir d’agir. Entre cri du corps et revendication contestataire, cette exploration des “danses de résistance” se déploie avec une énergie, une fougue voire une rage qui vont crescendo pour se terminer en un moment de communion autour de la danse sur le plateau transformé en dancefloor. Un pur kiff qui éclaire à lui tout seul le concept de groove revendiqué par la chorégraphe Bintou Dembélé.

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G.R.O.O.V.E. de Bintou Dembélé

[Festival de Marseille 2023] Benjamin Kahn et Aina Alegre

Comme à son habitude, le Festival de Marseille a débuté par une belle immersion au cœur de la Citadelle de Marseille, l’un des lieux patrimoniaux de la cité phocéenne. Parades & désobéissances, la pièce de la chorégraphe Aina Alegre, a rassemblé une centaine de Marseillais et Marseillaises de tous âges pour un grand moment de liesse collective. Juste avant, à La Criée, la danseuse Cherish Menzo avait ouvert le ban avec Sorry, But I Feel Slightly Disidentified, le premier solo d’une trilogie du chorégraphe Benjamin Kahn initiée en 2019. Les deux autres pièces, Bless the sound that saved a witch like me dansée par Sati Veyrunes et The blue hour par Théo Aucremanne, créée à cette occasion, suivront durant cette 28e édition.

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[Châteauvallon 2023] On achève bien les chevaux – Ballet du Rhin et La compagnie des petits Champs

Présentée en “première mondiale” dans le cadre du festival d’été de Châteauvallon, On achève bien les chevaux réunit les 32 danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra du Rhin et les huit comédiens et comédiennes de la Compagnie des Petits Champs. Basée sur le célèbre roman d’Horace McCoy paru en 1935, cette adaptation signée par le chorégraphe Bruno Bouché et les comédiens et metteurs en scène Clément Hervieu-Léger et Daniel San Pedro met un coup de projecteur sur les tristement célèbres marathons de danse qui ont sévi aux États-Unis dans les années 1920-1930. Un peu perturbée par une averse bien drue qui a généré une interruption d’une vingtaine de minutes, cette première a malgré tout révélé une pièce qui va bien au-delà de la documentation d’un phénomène historique, en questionnant la précarité et la vulnérabilité de l’artiste quelles que soient les époques.

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On achève bien les chevaux

[Arte Flamenco 2023] Mont-de-Marsan plus flamenco que jamais

La 34e édition d’Arte Flamenco s’est achevée dimanche 1er juillet à Mont-de-Marsan par un grand bal sévillan, mené par le groupe Cambales venu de Séville. En dépit d’une météo capricieuse, le public a répondu présent pour danser sévillanes et rumbas, point d’orgue d’une folle semaine durant laquelle le chef-lieu des Landes devient le centre de l’art flamenco. Malgré l’absence d’Israel Galván blessé au genou, ce cru 2023 a offert des spectacles mémorables au Café Cantante, des moments d’émotions et de sincérité partagés entre publics et artistes, qui sont le cœur du flamenco. Retour sur ce vagabondage à Arte Flamenco 2023. 

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[ Les Nuits de Fourvière 2023] Unstill Life – Benjamin Millepied et Alexandre Tharaud

Le festival Les Nuits de Fourvière continue de dérouler son programme Danse, avec un spectacle bien différent du concert dansé rock : le duo intimiste Unstill Life entre le danseur-chorégraphe Benjamin Millepied et le pianiste Alexandre Tharaud. Sur les partitions de Rameau, Bach ou Beethoven, les deux artistes livrent un spectacle sur, pêle-mêle, la danse, la musique, le cinéma, l’amitié, le rapport à la scène et les souvenirs. Avec comme l’ombre de Jerome Robbins dans cette constante liberté du mouvement. Une création sans artifices, faite avec beaucoup d’élan et de cœur, sur la simple et grande joie de danser.

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Unstill Life – Benjamin Millepied et Alexandre Tharaud

[Les Nuits de Fourvière 2023] Stéréo Deluxe de Philippe Decouflé

-3, 2, 1… C’est parti pour les festivals d’été ! Le lancement a été fait aux Nuits de Fourvière, qui a démarré le dernier soir de mai avec Philippe Decouflé. Le chorégraphe proposait Stéréo Deluxe, une version augmentée de Stéréo créé l’année dernière à Montpellier Danse. Plus de musiciens sur scène, plus de danseurs et danseuses aussi, des tableaux plus aboutis pour un tout qui sonne comme un shoot d’énergie et de joie communicative de partager la scène. Un hommage aux concerts de rock, qui n’oublie pas de gentiment se moquer des rockeurs, idéal pour démarrer la saison estivale.

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