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[Prix de Lausanne 2024] Rencontre avec la candidate française Shani Obadia

Shani Obadia, élève au CNSMDP, avait déjà participé le Prix de Lausanne l’année dernière. Elle y revient cette année, cette fois-ci chez les senior, et avec un an de maturité en plus. La danseuse nous raconte son état d’esprit différent et comment elle aborde cette deuxième expérience au Théâtre de Beaulieu.

 

Prix de Lausanne 2024 – La candidate française Shani Obadia

 

Pourquoi avoir retenté le Prix de Lausanne ?

Au début, ce n’était pas mon objectif de refaire ce concours, ce n’était pas ma priorité. Mais j’ai quand même envoyé ma vidéo, au cas où. Je n’étais pas au top de moi l’année dernière, j’avais peu d’espoir d’être prise. En me voyant sélectionnée de nouveau, cela m’a redonné de l’espoir. C’est une seconde chance. Je vais pouvoir montrer que j’ai progressé. Je suis maintenant en senior, je préfère les variations qui y sont proposées.

 

Pourquoi vous n’étiez pas au mieux l’année dernière ?

C’était mon premier concours. J’étais un peu perdue, je n’avais pas mes repères… je n’étais pas au top. J’ai été déçue de ma semaine en repartant, j’aurais pu faire mieux.

 

Quelle variation classique avez-vous choisie et pourquoi ?

J’ai pris La Esmeralda en classique. J’aime bien les variations avec un caractère affirmé. Avec Isabelle Ciaravola et Muriel Maffre, on a beaucoup travaillé les sensations dans les dynamiques et de ce que je voulais montrer comme émotion. On a bien suivi la version originale, c’était intéressant. Avec Isabelle Ciaravola, on a travaillé tous les pas techniques, les dynamiques, les intentions qu’il fallait mettre dans chaque partie de la variation, beaucoup les regards. C’était un peu pareil avec Muriel Maffre, on a fait un travail partie par partie pour décompenser chaque mouvement et bien donner le style particulier.

 

Qu’a pu rajouter Monique Loudières lors de son coaching cette semaine à Lausanne ?

Elle m’a dit qu’il ne fallait pas toujours avoir un regard puissant. Il doit aussi y avoir du charme dans Esmeralda.

 

Et qu’avez-vous choisi pour votre variation contemporaine ?

Do you Care? de Johannes Bornlof. Elle montre bien les lignes, j’aime bien les mouvements de corps qui y sont présentés. Quand je l’ai vue sur scène, je me suis dit que, si un jour je refaisais Lausanne, je voudrais danser celle-là. Je la trouve belle, j’adore la musique. J’ai travaillé avec Raphaëlle Delaunay, ainsi qu’avec Marion Gautier de Charnacé. C’est la déesse du contemporain à l’Opéra comme on dit ! J’ai eu une seule séance de coaching avec elle, mais cela m’a énormément apporté. Elle m’a expliqué les mouvements de corps qu’il fallait mettre, les accentuations, comment aborder les mouvements et les entrepas.

 

Prix de Lausanne 2024 – La candidate française Shani Obadia

 

Quel travail mental avez-vous fait cette année pour Lausanne ?

Je me suis dit que je ne pouvais plus louper ma chance. J’ai beaucoup travaillé, je me sens beaucoup plus prête que l’année dernière. Et je connais les lieux, je sais où je vais. En cours de danse, je me donne à fond. Comme ça, il n’y aura pas de regret, quel que soit le résultat : je vais au bout de ce que je peux faire. L’année dernière, j’étais très stressée, je n’ai pas pris beaucoup de plaisir. Cette année, beaucoup plus, j’étais plutôt à l’aise à danser devant le jury : je dansais pour moi.

 

Comment votre travail a-t-il évolué depuis un an ?

J’ai évolué en travaillant beaucoup, j’ai pris beaucoup de cours. Isabelle Ciaravola est ma professure au CNSMDP cette année. Elle nous fait faire des choses techniques géniales, qui nous permettent de progresser et de prendre de la force, tout ce qui est dans les chevilles. Mais elle nous développe énormément le haut du corps, le sens artistique. Elle-même, elle a été une interprète incroyable, c’est son truc. Elle est géniale. Je travaille aussi en cours particulier avec Laure-Adélaïde Boucaud, Coryphée à l’Opéra de Paris, et Valérie Tournier et Mireille Marchandou, mes professeures de danse classique quand j’étais à Nice. Elles m’ont fait énormément évoluer. Valérie me fait encore travailler, Mireille est partie à la réunion il y a quelques années, mais je garde contact avec elle. Je travaille aussi avec Lénaïg Guégan et Claude de Vulpian. Et cet été, j’ai fait un stage génial avec Monique Loudières. C’est une semaine où nous ne sommes que dix élèves. Elle nous corrige toute la journée : on a des cours, des coachings de variations, du contemporain. Et à la fin de la semaine, on est sur scène pour des démonstrations. Monique Loudières pendant 6 jours, en si petit comité, c’est quelque chose ! Cela m’a fait énormément évoluer du haut du corps. Quand elle nous corrige, elle s’attarde sur tous les petits détails qui font la différence.

 

Quelles sont vos ambitions cette année au Prix de Lausanne ?

J’aimerais bien que ce prix soit réussi. Il le sera si je suis en finale, j’aimerais vraiment y être. L’année dernière, je cherchais plutôt des écoles, maintenant je vise plutôt une compagnie. Mais je suis dans le même but, les mêmes goûts : l’opéra de Paris est toujours mon rêve, l’Académie Princesse Grace que j’aime beaucoup, le Royal Ballet bien sûr, l’ABT ou le Ballet de Zurich.

 


 



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