Après cinq jours de cours de danse et de séances de coaching, les 86 candidats et candidates du Prix de Lausanne 2024 sont montées sur scène pour les Sélections, et ont passé devant le jury leur variation classique et leur variation contemporaine. Ils sont vingt à être sélectionné-e-s pour la finale, qui a lieu le samedi 3 février au Théâtre de Beaulieu.

Prix de Lausanne 2024

Les vingt finalistes du Prix de Lausanne 2024

Ordre indiqué par numéro de dossard.

106 – Crystal Huang, Bayer Ballet Academy / The Rock Center for Dance

111 – Nali Dobrin, Roumanie, Floria Capsali

122 – Wongyeom Lee, Corée du Sud, Sunhwa Arts High School

123 – E-Eun Park, Corée du Sud, Seoul Arts High School

201 – Joao Pedro Dos Santos Silva, Brésil, Basileu França

207 – Taichi Toshida, Japon, Architanz Training Program

211 – Léo Weber, France, Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris France

212 – Desihan Zhang, Chine, Liaoning Ballet School

302 – Natalie Steele, États-Unis, American Ballet Theatre, Jacqueline Kennedy Onassis School

307 – Jioh Kim, Corée du Sud, Seoul Arts High School

313 – Ruby Day, Australie, Queensland Ballet Academy

315 – Airi Kobayashi, Japon, Deparc Ballet School

317 – Paloma Livellara Vidart, Argentine, Académie Princesse Grace

318 – Yujeong Kang, Corée du Sud, Sunhwa Arts High School

407 – Giuseppe Schillaci, Italie, Zurich Dance Academy

408 – Carson Willey, États-Unis, The Rock School for Dance Education

411 – Jenson Blight, Australie, Queensland Ballet Academy

415 – Martinho Lima Santos, Portugal, Académie Princesse Grace Monaco

417 – Juliann Fedele-Malard, France, Académie Princesse Grace

431 – Takafumi Hori, Japon, Zurich Dance Academy

Compte-rendu des Sélections

Deux candidats français en finale du Prix de Lausanne, voilà bien longtemps que cela n’était pas arrivé ! Cela fait plusieurs années que le CNSMDP s’engage sérieusement dans ce concours. Cela paye cette année, avec la belle place de finaliste de Léo Weber. Déjà très mâture malgré ses 16 ans, le jeune danseur a montré beaucoup d’implication en cours, tout comme sa polyvalence entre classique et contemporain. Sur scène, il ne s’est pas démonté, au contraire. Sa variation de Colas était pleine d’entrain, tout en étant très propre (l’on reconnaissait la touche de l’école française) et dansée avec intelligence. Idem dans sa variation contemporaine où il a montré beaucoup de personnalité. Bref, une belle épreuve qui vient conclure une bonne semaine.

Juliann Fedele-Malard, qui a pu se faire discret pendant les cours, a une nouvelle fois montré sur scène la formidable pédagogie de l’Académie Princesse Grace. Que ce soit en classique ou en contemporain (qui lui allait mieux dans l’état d’esprit), il a montré une qualité de travail et une exigence dans sa danse qui impressionne. Son école a envoyé trois élèves cette année, les trois sont en finale. Martinho Lima Santos, son collègue chez les garçons Senior, est dans un tout autre style – il a d’ailleurs pris Le Corsaire en classique. Peut-être en fait-il un peu trop, mais sa personnalité et sa technique irréprochable marquent la scène. C’est toutefois Paloma Livellara Vidart qui, parmi les trois élèves de Princesse Grace, m’a fait la plus forte impression. Elle était la Reine en Gamzatti, d’une assurance de soliste, et a montré une personnalité artistique absolument irrésistible dans sa contemporaine You Turn Me on I’m a Radio. Cette jeune danseuse irradie la scène ! Voilà en elle une potentielle gagnante.

Les filles Junior avaient été impressionnantes tout au long de la semaine. Elles l’ont moins été en scène, flanchant sous le coup du stress. La sélection de Crystal Huang était cependant une évidence. On ne voyait qu’elle en cours, et sur scène sa technique est portée par un culot assez irrésistible, qui fait qu’elle passe tout, même en étant un peu fébrile comme lors de ces Sélections. Elle a aussi su montrer beaucoup de personnalité en contemporain. E-Eun Park a pour sa part montré beaucoup d’implication tout au long de la semaine. Sur scène, elle montra beaucoup de style et de charme en Cupidon. Je regrette l’absence de Yasmim Sabag (115) et Luisa Lisboa Diegues (117), vraiment radieuses toute la semaine, mais leurs prestations sur scène ont été un peu en-dessous. Elles ont cependant toutes leurs chances au Networking forum. Chez les Garçons Junior, Joao Pedro Dos Santos Silva se faisait remarquer en cours, même si tout restait un peu brouillon. Mais sur scène, il fait oublier ses défauts par un charisme et une énergie débordante. Le genre de candidats qu’aime beaucoup le Prix de Lausanne, et un joli coup de cœur à l’issue des épreuves. Taichi Toshida et Desihan Zhang ont montré un très beau travail toute la semaine, compensant un trac un peu visible sur scène.

Le Prix de Lausanne 2024

Chez les filles Senior, il y avait un peu un monde entre Paloma Livellara Vidart et les autres. Yujeong Kang a toutefois montré un travail d’une belle maturité et une danse d’une grande classe. Jioh Kim a aussi montré un travail d’une très grande qualité tout au long de la semaine, même si sur scène elle n’arrivait pas forcément à montrer toute sa personnalité. Mais à suivre en finale. Natalie Steele m’a laissé de côté, mais elle a fait forte impression sur une partie du public. Personnellement, j’avais bien suivi l’argentine Maria Noel Rodilla et je regrette un peu son absence, même s’il est vrai qu’elle se montra fébrile en scène. Il y a par contre un vrai regret sur non-sélection de Rei Fukuyama, danseuse qui a été radieuse toute la semaine, brillante en scène, et qui aurait méritée sa place en finale. Les Françaises n’ont pas à rougir enfin de leur parcours. Shani Obadia a montré beaucoup de maturité et a dansé une Esmeralda avec beaucoup de charme, avant une interprétation convaincante de sa variation contemporaine. Malgré ses grandes qualités et la finesse de son travail, Natalie Vikner sembla toutefois encore un peu timide pour passer à l’étape du dessus.

Les garçons Senior ont enfin montré de très belles qualités. On avait affaire à un groupe homogène, avec un haut niveau dans l’ensemble mais pas forcément une personnalité qui se distinguait plus qu’une autre. Après les deux élèves de l’Académie Princesse Grace, Carson Willey a proposé un travail équilibré et d’une belle musicalité dans ses deux variations. Son Prince Désiré avait une classe naturelle. Jenson Blight a aussi proposé un travail équilibré toute la semaine. Les autres candidats me laissent un peu plus circonspecte, mais à voir sur scène lors de la finale pour suivre leur évolution. J’avais personnellement apprécié le travail de Sebastian Bondar, même si sa présence en finale n’était pas non plus une évidence.

Bravo à tous les finalistes, ainsi qu’à tous les non-finalistes, qui ont encore une chance de décrocher une bourse lors du Networking Forum, qui a lieu le matin de la finale.

Vous avez aimé cet article ? Soutenez la rédaction par votre don.