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Démonstrations 2013 – Les grandes classes

Les Démonstrations de l’École de Danse de l’Opéra de Paris continuent. Après les petites classes, place désormais aux grands élèves, toujours sous le signe du Tricentenaire, des Indes galantes et des séries. Et l’envie de briller pour les plus grands, qui seront dans la vie professionnelle l’année prochaine.

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3e division garçons – Professeur Bernard Boucher, pianiste Michèle Mérou

Il s’agit des dernières Démonstrations de Bernard Boucher, qui prend sa retraite après « plus de 50 ans consacrés à l’Opéra de Paris« , comme l’a souligné Élisabeth Platel. Sa classe s’est montrée particulièrement brillante et très ensemble. Par rapport à la 4e division, les élèves semblent plus structurés, plus concentrés. Les Démonstrations démarrent par un adage, très en place, puis enchaînent avec des petits sauts et une petite batterie. « Restez précis, ne regardez pas trop par terre« , lance le professeur. Les garçons continuent avec une série de cabrioles, « avec la deuxième jambe en-dehors !« , avant de se lancer dans des tours en l’air et un grand pas de sauts. « Utilisez bien toute la scène« , conseille le professeur. Certains n’ont pas encore terminé leur croissance et manquent encore un peu d’appui dans le sol malgré une belle présence, d’autres montrent déjà un certain envol. C’est une vraie danse d’homme qui prend forme.

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3e division filles – Professeure Fabienne Cerutti, pianiste Claire Djourado

La différence de niveau avec la division d’en dessous se fait aussi clairement sentir. Les exercices sont bien plus compliqués, multipliant les différents épaulements. Les élèves ont appris à mieux se déplacer en scène aussi. La professeure a beaucoup joué sur la rythmique. Les élèves démarrent ainsi avec des dégagés qui évoluent rythmiquement, puis par des échappés en trois et deux temps. « Placez le regard tout de suite, gardez les épaulements et un joli dos« , conseille Fabienne Cerutti, qui insiste beaucoup sur ce point durant tout le cours. Les filles enchaînent avec des pas de bourrés rapides, avant de se lancer dans des diagonales. Elles terminent par des grands battements sur pointes et retirés pas évidents, mais qui fait son petit effet pour un final.

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2e division garçons – Professeur Éric Camillo, pianiste Michel Myron Mytrowytch

Les garçons ont gagné en force en un an, tous ont désormais leur taille adulte, ou pas loin. Les sauts prennent de plus en plus d’ampleur et se font plus compliqués. Les élèves démarrent par un exercice mélangeant dégagés et pirouettes. « Attention à la propreté, à la présentation du pied« , lance le professeur. Ils enchaînent avec des tours attitudes avant de se lancer dans trois séries de sauts. Les pas ne sont pas forcément très complexes, mais l’exercice est long, la difficulté se trouve dans l’endurance.  Les élèves terminent avec un grand saut, des tours en l’air et une série d’entrechats 6 en guise de final.

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2e division filles – Professeure Francesca Zumbo, pianiste Ellina Akimova

Dernières Démonstrations aussi pour Francesca Zumbo, qui pour ouvrir ses dernières Portes ouvertes a choisi des grands battements marchés transmis par Serge Peretti. Les filles enchaînent avec un très beau port de bras. La différence avec la division du dessous est plus artistique que technique. Toutes montrent une belle oreille musicale, certaines ont déjà du lyrisme en scène. Ce ne sont plus des petites filles qui dansent. Les élèves se lancent ensuite dans une petite batterie et un pas de pointes, « qu’elles n’aiment pas du tout« , lance amusée la professeure. Pas évident, mais plutôt bien réussi. Les élèves travaillent ensuite les manèges, par groupes de quatre. Elles doivent respecter le carré, leur espace scénique, danser à la fois proprement et avec les autres. La classe se termine par un joli final.

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1ère division garçons – Professeur Jacques Namont, pianiste Gaëlle Sadaune

La classe que le public ne raterait pas, avec déjà quelques notes en tête sur qui pourrait rentrer dans le corps de ballet à la fin de l’année. Jacques Namont joue aussi là-dessus, en mettant chaque élève en valeur, en leur donnant à tous un passage seul en scène ou en duo. Certains s’envolent dans les sauts, d’autres montrent plus de dextérité dans les pirouettes. La différence d’âge (qui doit aller de 16 à 18 ans) se voit aussi. Certains ont une belle technique mais restent encore un peu scolaires, quand d’autres se lancent en scène avec l’attitude d’un professionnel. Tours attitude, petite batterie, diagonale, tours en l’air… Jacques Namont a concocté un petit festival de la technique masculine. « Vous avez soufflé ? De toute façon il faut y aller« , taquine-t-il entre deux exercices. Les élèves ont droit à un grand saut de Raymond Franchetti, avant de se lancer dans une série de manèges brillants, et de terminer sur une grande batterie et des entrechats 7. Une classe aux multiples talents.

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1ère division filles – Professeure Carole Arbo, pianiste Laurent Choukroun

La professeure a plus misé sur les ensembles, pour un vrai petit spectacle irrésistible. Il faut dire que, contrairement à leurs homologues de 3e et 2e divisions, les filles semblent un peu plus détendues en scène, très souriantes et visiblement heureuses d’êtres là. Chacune se joue des difficultés techniques avec beaucoup de charme et de musicalité. Le niveau semble globalement homogène, avec une ou deux personnalités ressortant particulièrement. Les filles démarrent par un adage, puis des pirouettes (« Pensez tout de suite à la pointe au genou« ), avant de se lancer dans un exercice typiquement français  : des brisés Télémaque et des brisés Taglioni (si quelqu’un veut expliquer la différence entre les deux, il-elle le bienvenu-e). Les élèves dansent ensuite un exercice de fouettés arabesque (« N’oubliez pas la musique« ), puis un exercice de sautés sur pointes, qui a l’air horriblement difficile, mais reste absolument délicieux à regarder. Les élèves terminent par des grands jetés et des séries de fouettées (16 pour deux d’entre elles) parfaitement ensemble. Ça en jette !

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Danse de caractère 3e division filles et garçons – Professeure Roxana Barbacaru, pianiste Isabelle Van Brabant

Roxana Barbacaru a placé son cours sous le signe de l’histoire de l’Opéra de Paris. Les élèves démarrent ainsi avec un extrait de La Belle au bois dormant, avant d’exécuter la première danse de caractère dansée à l’Opéra, en 1836. Ils enchaînent avec une danse hongroise extraite du ballet Les deux pigeons, avant de terminer par le final de Raymonda, dans la version de Rudolf Noureev. Beau succès auprès du jeune public, et une danse hongroise particulièrement réussie.

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Adage 1ère division filles et garçons – Professeur Wilfried Romoli, pianiste Ellina Akimova

Wilfried Romoli a choisi de montrer trois formes d’adage, dont les élèves pourront être confrontés dès leur entrée dans le corps de ballet. Les élèves démarrent d’abord avec une série de quatre adages très académiques, montrant les bases du genre. Puis ils se lancent dans un pas de petits sauts, en solo et en duo, qui les fait « changer sans arrête de rôle« , explique le professeur . Place ensuite à un adage plus néo-classique travaillant sur le décalé, le tout sur une note romantique qui semble beaucoup plaire aux élèves. Le tout se termine par un final enlevé avec quelques portés périlleux à une main et de jolis portés poisson.

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Commentaires (8)

  • Pointes3pommes

    J’y était et j’ai trouver que les 3ème divisions filles se sont très bien débrouillée car leurs exercices n’étaient vraiment pas simples ! Les garçons toutes divisions confondues étaient vraiment géniaux ! Et bravo aux 1ère divisions filles pour les fouéttés et surtout pour les brisés télémaques qui sont vraiment très durs.

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  • Joelle

    Super spectacle très sympa hier après-midi. C’est vraiment qu’on voit déjà les différences entre danseurs/danseuses avec ceux/celles qui s’en tirent très bien, ou bien plus dans un exercice que l’autre.

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  • Joelle

    @amélie : la même envie (et la même joie) chez tous ces jeunes danseurs, c’est clair !

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  • petitvoile

    @Amélie, les brisés Télémaque sont une série de petite batterie chorégraphiée pour un ballet d’opéra dénommé Télémaque. La série fort intéressante à travailler a eu son avenir dans les classes, à ceci près que depuis, les pas en eux mêmes ont pris le temps de varier d’un prof à l’autre! Les brisés Taglioni… il s’agit sans doute d’une série du Pas de quatre.

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  • Pauline

    Les brisés Télémaque sont de face alors que les brisés Taglioni sont dans les diagonale et en tournant avec quelques variantes…
    En tout cas merci pour cet article: j’ai encore plus hâte d’y être !! J-2 !

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  • petitvoile

    @Pauline, pour vous ! Les Télémaque de Maître Brieux sont en diagonale et en tournant !

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    • Pauline

      Ah ben je ne savais pas ! C’est une des élèves de la division qui m’a expliqué ça mais peut être que je n’ai pas saisi alors ! Merci 😉

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