Prix de Lausanne 2018 – Jour 2
Après une première journée qui a marqué le début de la compétition au Prix de Lausanne, la semaine continue avec un rythme toujours aussi intense. Pour le deuxième jour, les candidats et candidates ont eu de nouveau droit à un cours de danse classique devant le jury, le début du coaching des variations et un cours de danse contemporaine. Ce sont ces cours que nous avons particulièrement suivis aujourd’hui.
Des vidéos et photos en coulisse, des interviews des candidat.e.s et bien d’autres choses sur ce Prix de Lausanne 2018 sont à retrouver sur le compte Instagram de DALP.
Pas de jury dans le studio 1, où se déroulent les cours de danse contemporaine en ce deuxième jour du Prix de Lausanne. Mais le public qui observe des gradins, et un sol reproduisant la pente de la scène. Les garçons de 17-18 ans ouvrent le bal. Duncan Rownes est leur professeur, à l’accent à couper au couteau. Il propose des séries d’exercices très énergiques, rapides, avec un bon appui dans le sol, sur la musique mêlant piano et percussion de l’accompagnateur. Son travaille s’axe beaucoup sur la mobilité du dos, du bassin, de tout le haut du corps. Il insiste d’ailleurs beaucoup là-dessus au fur et à mesure de ses corrections. Après avoir brillé pendant le cours de danse classique la veille, Shale Wagman (407) se montre toujours aussi à l’aise dans cet autre style. Le sud-coréen Jae Woon Lim (408) se remarque aussi, avec un travail plutôt expressif, tout comme le français Théodore Poubeau (414) plutôt à l’aise dans les exercices proposés.
Tous les garçons de cette classe ne semblent de toute façon pas dépassés par la danse contemporaine, tous semble la pratiquer, plus ou moins régulièrement au cours de leur formation. Le groupe paraît ainsi de nouveau homogène, et plusieurs personnalités se distinguent, soit dans l’adage, soit dans les sauts, selon leur énergie propre. Le belge Lukas Bareman (416), plus massif, est plus à l’aise dans cette classe-là qu’en cours de danse classique, trouvant plus d’aisance dans cet appui au sol. Idem pour le paraguayen Miguel Angel David Aranda Maidana (412), formé en Belgique, qui déploie une énergie très intéressante et différente des autres, trouvant là encore plus matière à s’exprimer. Le portugais Márcio Mota (402) se remarque tout comme la veille, avec une présence naturelle, l’un des garçons à suivre de ce groupe. Les exercices deviennent de plus en plus complexes et rapide, avec quelques passages au sol. Les élèves sont tous très impliqués, investis, c’est une très jolie classe à observer. “C’est tellement mieux qu’hier” les encourage Duncan Rownes à la fin du cours, l’ambiance est là.
Changement d’esprit avec les filles de 14-16 ans qui prennent la suite dans le studio 1. Les exercices proposées sont différents, avec une énergie tout autre. On retrouve là encore un gros accent sur la mobilité du dos et de tout le haut du corps. Mais cela passe par une danse plus souple, plus féline, plus tournée vers l’élévation. La musique suit, en étant un peu plus calme, plus zen. Les filles montrent ici leur jeunesse. Plusieurs goûtent à la danse contemporaine pour la première fois, certaines ne la pratiquent que rarement, et cela se voit. Si les pas sont rapidement mémorisés, la façon de bouger perturbent les élèves, qui ne comprennent pas forcément la façon de prendre le mouvement. Plusieurs fois, le professeur s’arrête, leur parle longuement, toutes les filles autour de lui (oui, comme une équipe de foot).
Certaines élèves sortent du lot là encore. L’australienne Saskia Vogt (402) en fait parfois un peu trop, mais la danseuse est dotée d’une belle présence. La sud-coréenne Eunseo Kim (107) reste toujours expressive malgré la difficulté. La chinoise Wenjin Guo (134) montre une belle maturité dans sa danse, faisant preuve de plus en plus d’aisance au fur et à mesure du cours. Mais globalement, le niveau est homogène, avec des filles impliquées mais encore un peu en retrait par rapport à ce qu’on leur demande.
La différence d’âge se fait ainsi sentir avec les filles de 17-18 ans, qui prennent le cours juste après. Elles semblent toute plus à l’aise dans cette danse organique et musicale. Tout est fluide, même chez celles un peu plus gauches, car moins habituées à la danse contemporaine. La sud-coréenne Minji Nam (313) se distinguent encore une fois, avec une grande facilité à passer du classique au contemporain. Tout est déjà en place, la danseuse est réactive, c’est elle qui mène son petit groupe. La japonaise Aina Oki (410) montre aussi une très jolie gestuelle, investie et pensée. La sud-coréenne Songhee Seo (305) réussi un magnifique adage, lyrique juste ce qu’il faut.
Les filles font un exercices de dégagés, puis passent à des variations un peu plus complexes. Il y a un gros travail sur les spirales, des bras, du dos, de la tête, de toute cette mobilité. Les exercices sont les mêmes que pour les filles plus jeunes, mais complexifiées. Les candidates ont aussi droit à un bel exercice en ligne, et des diagonales de sauts très agréables à regarder. La japonaise Shion Miyahara (314) s’y distingue, gagnant en intensité au fur et à mesure du cours. Comme pour tout le monde, le cours se termine par un exercice plus calme, pour remettre le corps en place. Les garçons de 14-16 ans prennent enfin la suite pour le dernier cours de la journée. Problème d’emploi du temps oblige, j’ai séché ce dernier cours pour quelques interviews. les candidats et candidates, eux.elles, ont alterné avec la scène où les coaching de danse contemporaine ont commencé. Ce sera notre récit de mercredi.