Prix de Lausanne 2018 – La finale
La finale du 46e Prix de Lausanne a eu lieu ce samedi 3 février. 21 candidats et candidates ont été chois.e.s par le jury après une épreuve des sélections.
Des vidéos et photos en coulisse, des interviews des candidat.e.s et bien d’autres choses sur ce Prix de Lausanne 2018 sont à retrouver sur le compte Instagram de DALP.
Lauréat du Prix de Lausanne 2018 et Prix de la Fondation Noureev : Shale Wagman, 17 ans, Canada, Académie de danse Princesse Grace
À l’issue de la finale, peu de suspens planait sur qui serait Lauréat 2018, même si le jury prend en compte toute la semaine de travail, et que leurs choix ne sont donc pas forcément ceux du public. Shale Wagman a été brillant dans ses variations, après une semaine de concours où il s’est fait remarquer à chaque cours. Son Basilio a été envoyé comme un professionnel, avec panache, avec l’envie de faire le spectacle, et plus maîtrisé que lors des sélections. Sa variation contemporaine Chroma était une fois de plus toute en sensibilité. Voilà un danseur qui a non seulement d’immenses facilités, mais aussi ce truc : l’empathie avec le public, un charisme naturel face auquel il est difficile de résister. Les carrières de danseurs sont tels que rien n’est jamais sûr, il reste toutefois très probable que Shale Wagman brille dans quelques années dans le monde de la danse.
2e bourse, prix jeune espoir : Hanna Park, 15 ans, Corée du Sud, Sunhwa Arts middle & High School
Une belle récompense pour une jeune danseuse, sûrement la meilleure des filles A. Hanna Park a proposé une très jolie variation de la troisième Ombre, impeccable techniquement et avec un très beau travail du haut du corps. Sa variation contemporaine, 1st Flash solo 1, était aussi bien menée et engagée. La jeune ballerine a réalisé de façon globale une belle semaine, tout en progression.
3e bourse : Wenjin Guo, 16 ans, Chine, Shanghai Dance School
Jolie récompense aussi pour un talent en devenir. Wenjin Guo a proposé une variation de Cupidon toute mignonne, joliment envoyée, et une belle variation contemporaine. Sur la finale, ce n’était cependant pas la candidate qui se dégageait le plus, elle doit plutôt sa troisième place à sa belle semaine dans son ensemble.
4e bourse et Prix d’interprétation contemporaine : Junsu Lee, 16 ans, Corée du Sud, Yewon School
Un jeune danseur intéressant, avec une belle variation de La Fille mal gardée, et effectivement une très belle variation contemporaine. Il semblait néanmoins un peu en-dessous des autres sur sa prestation lors de la finale.
5e bourse : Xinyue Zhao, 17 ans, Chine, The Secondary Dance School Of Beijing
Xinyue Zhao a proposé un parcours équilibré en finale, avec un joli Grand Pas classique, plus assuré au niveau du style que la veille, et une variation contemporaine plutôt classe. Personnellement, ce n’est pas cependant l’une des candidates que j’aurais sortie du lot.
6e bourse, Fondation des amis du Prix de Lausanne : Miguel Angel David Aranda Maidana, 18 ans, Paraguay, Brussels International Ballet School
Miguel Angel David Aranda Maidana a fait le même parcours que la veille : une très belle variation de Paquita, gâché à la fin par des entrechats pas vraiment maîtrisés et anti-musicaux. À l’inverse, sa variation contemporaine était plus à l’écoute de la musique. Un beau parcours sur la semaine de façon générale.
7e bourse et Prix du public : Carolyne Galvao, 17 ans, Brésil, Balé do teatro escola basileu frança
L’une des découvertes de cette semaine ! Carolyne Galvao a démarré doucement, un peu fébrile en cours de danse. Puis la jeune danseuse a trouvé ses marques, a pris de l’assurance, a réalisé une belle sélection et une très réussie finale. Son Grand pas classique était ainsi bien mieux que la veille, tout comme Chroma, avec toujours un indéniable charisme en scène. L’un des plus beaux parcours cette année, récompensée aussi avec logique par le Prix du public.
8e bourse : Aviva Gelfer-Mündl, 16 ans, États-Unis, V&T Classical Ballet & Dance Academy
Aviva Gelfer-Mündl a proposé elle aussi un parcours équilibré, sans forcément ressortir du lot. Sa variation du pas de trois de Paquita était bien menée sans forcément surprendre, idem pour sa variation contemporaine.
Prix du meilleur Suisse : Lukas Bareman, 18 ans, Belgique, Ballettschule Theater Basel
Oui, le Prix du meilleur Suisse est large, et récompense aussi des candidat.e.s étrangers élèves dans une école suisse. C’est donc le cas de Lukas Bareman. Il a proposé un Solor engagé, même si je l’ai trouvé un peu limité techniquement par rapport aux autres. Il a pour moi bien plus brillé dans sa variation contemporaine, Becomings, interprété avec beaucoup de personnalité et d’intelligence. C’est plutôt à lui que j’aurais remis le Prix de l’interprétation contemporaine.
La finale en quelques mots
Cette finale 2018 a été globalement d’un très bon niveau, les candidats et candidates sont tous et toutes montés d’un cran depuis les sélections. Le tout a donné un spectacle très agréable, avec de jolies surprises. Le vainqueur ne faisait que peu de doutes, tant pour moi il a survolé toute cette semaine. Oui, il vient d’une grande école, reconnue. Et le Prix de Lausanne est censé aller à des élèves faisant partie de petites écoles. Mais c’est aussi par des gagnants comme cela que le Prix de Lausanne assure son autorité dans le monde de la danse, et donne ainsi aux élèves d’écoles peu connues l’envie de participer. D’autant plus que le gagnant n’est justement pas le seul gagnant.
Pour les autres bourses, il y a des surprises pour moi, mais le jury regarde sur toute une semaine. Je regrette pour ma part l’absence de Minji Nam, l’une des meilleures filles de cette promotion 2018, qui a proposé un travail d’une grande maturité et finesse dans la variation pas facile de l’acte 2 de Paquita. On peut aussi regretter, dans une moindre mesure, l’absence au palmarès des deux élèves de l’Académie Vaganova. Le russe Ervin Zagidullin a été moins performant en finale, plus fatiguée, le visage plus fermé. Il n’en reste cependant pas moins un beau danseur. Son camarade de classe l’italien Davide Loricchio, à l’inverse, est monté d’un cran en finale.
Le spectacle de cette finale 2018 était composé de deux pièces. D’abord une chorégraphie créée pour l’occasion par Goyo Montero, pour 50 élèves venues de 25 écoles partenaires du Prix de Lausanne. Les 50 jeunes danseurs et danseuses se sont retrouvés une bonne semaine à Lausanne, dans un nouveau studio du Théâtre de Beaulieu, pour ce “Choreographic Project” plutôt réussi. La pièce jouait sur le groupe et la lumière pour une création efficace et mettant en avant l’énergie de leur jeunesse. Une expérience qui a visiblement séduit les 50 participant.e.s (ambiance colonie de vacances entre eux et elles), qui devrait être renouvelée les prochaines année. Place ensuite au Pas de deux de Diamants, extrait de Joyaux de George Balanchine, dansé par deux talents du Mariinsky : Kristina Shapran (First Soloist) et Xander Parish (Principal). Si lui paraissait un peu effacé, juste là pour mettre en avant sa ballerine, elle a été magnifique, mettant en avant le si joli hommage du chorégraphe américain à la danse de Saint-Pétersbourg. Avant la danse, le Prix de Lausanne a remis un prix pour l’ensemble de sa carrière à Jean-Christophe Maillot, lauréat en 1977 et directeur des Ballets de Monte-Carlo, qui a remercié en premier son “mentor“, Rosella Hightower.
Aventure
Bravo à tous les finalistes, que de bons moments ! Je suis bien contente pour le lauréat Shale Wagman, c’était mon favori ! Mes petits coups de coeur allaient autrement dans l’ordre d’apparition à Carolyne Galvao, Takayuki Moriwaki, Aina Oki, Davide Loricchio, Minji Nam, Aviva Gelfer-Munde et Xinyue Xhao. Ce sont ceux dont j’ai le plus apprécié les deux variations. Mais j’ai particulièrement noté les variations contemporaines de Lukas Bareman, Chloe Misseldine, Guo Wenjin et Junsu Lee. Je n’ai pas été très touchée par le danseur russe, que j’ai trouvé pour tout dire, assez transparent… Il faudra que je regarde les sélections pour me faire une meilleure idée. Par contre, suis-je la seule à trouver la jeune Hanna Park d’une maigreur effrayante ?? Je suis attristée de voir cela (et malgré ses qualités, je suis même embêtée qu’on lui décerne un prix…), les danseuses ne sont certes pas épaisses mais là j’ai été assez choquée…
taboga
je pense comme vous et je ne l’ai pas trouvé si bien que cela dans la bayadere…pour la finale je reste sur celle ou Tetsu Kurazawa qui a fait une grande carriere (excuser pour l’orthographe) je n’ai pas retrouvé depuis ce type de danseur..meme si le finaliste est bien …
Elisabeth
Melle Park ne m’a pas parue particulièrement maigre. Elle a une ossature tres fine et légère mais on est loin de la maigreur je trouve.