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Des air(e)s d’anges de Bouba Landrille Tchouda – Compagnie Malka

Après les jolis succès de Un Casse-Noisette il y a quelques années, Bouba Landrille Tchouda propose sa nouvelle création Des air(e)s d’anges. Loin de l’univers coloré qu’il proposait avec la relecture du conte, le chorégraphe revient ici à une forme simple : un quatuor sur scène et une danse percutante. Deux danseurs de hip hop, un circassien et un étonnant musicien se questionnent et se répondent en corps-à-corps pour un évident plaisir du mouvement. La trame de la pièce reste toutefois plus obscure, le rythme se cherche encore pour cette pièce toute neuve.

Des air(e)s d’anges de Bouba Landrille Tchouda

Au commencement, il n’y avait rien ! Ni terre, ni ciel, ni eau, ni plantes, ni astres, ni étoiles, il y avait juste… eux !“. Voilà comment démarre Des air(e)s d’anges : une scène plongée dans le noir, puis un, deux, trois danseurs apparaissant soudain dans la lumière. Des anges (oui, une petite plume flotte depuis les cintres) venus de nulle part, se retrouvant ensemble dans ce même lieu indéfinissable. Il va donc bien falloir évoluer ensemble, malgré ses différences, avant de repartir – chacun de son côté ou accompagné. La danse, finalement, en revient toujours là : danser et créer quelque chose ensemble même en venant d’univers différents.

Et le quatuor en scène étonne. Deux danseurs hip hop évolue en contrepoint d’un circassien. Sa danse à lui est plus compact, mêlée d’acrobatie, plus nerveuse aussi. Il est comme un aimant avec lequel jouent ses deux acolytes, attirant ou repoussant, pour créer de nouvelles énergies de geste. Et les trois forment un tout face à la musique, envoyée par un musicien en scène qui danse derrière ses ordinateurs et ses percussions (un spectacle à lui tout seul !). Naît de cette alchimie une danse virtuose et énergique, un plaisir du mouvement évident et furieusement communicatif. Signe qui ne trompe pas d’ailleurs : la salle, majoritairement composé d’un jeune public pour cette première, est attentive et silencieuse.

Mais curieusement, si le chorégraphe sait si bien se servir de ce quatuor, il reste plus indécis lorsqu’il s’agit de faire danser ses interprètes seuls. Lors des solos, chacun semble ainsi perdre de son énergie, presque de sa raison de danser. Le propos de la pièce semble manquer aussi, ou en tout cas n’est pas assez visible. Le danseur seul cherche un peu sa place en scène, au point que le musicien, malgré lui, prend le pouvoir du plateau. L’équilibre renaît cependant dès que le quatuor est reformé, noyaux central de cette création. Un déséquilibre dommageable, car la richesse et le plaisir du mouvement sont bien là.

Des air(e)s d’anges de Bouba Landrille Tchouda

 

Des air(e)s d’anges de Bouba Landrille Tchouda par la Compagnie Malka à la Maison des arts du Léman de Thonon-les-Bains. Avec Thomas Pavon (circassien), Razy Essid et Noah Mgbélé Timothée dit Ekilibro (danseurs) et Yvan Talbot (musicien). Mardi 16 octobre 2018. A voir le 26 octobre au Théâtre d’Aurillac dans le cadre du festival Karavel, puis en tournée en 2019

 

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