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Saison 2021-2022 – La sélection Danse classique et néo-classique

La reprise semble décidément bien sur les rails après ces longs mois de pandémie. Et tout doucement, vous vous remettez sur le chemin des théâtres et spectacles de danse. Mais comment faire son choix parmi toute l’offre proposée ?  DALP vous guide avec ses sélections thématiques de début de saison. Démarrons ainsi avec notre sélection Danse classique et néo-classique : nos six spectacles incontournables de la saison et un choix par mois. Une belle saison qui se profile, avec plusieurs créations et une vitalité à Paris aussi bien qu’en région. L’on regrette cependant l’absence de grandes troupes internationales. La faute à la Covid, forcément, mais aussi au manque d’habitude des grands théâtres français. Et l’absence des Étés de la Danse, magnifique festival qui a dû mettre la clé sous la porte suite à la crise sanitaire, se fait sentir. 

(À noter : plusieurs de ces spectacles sont en tournée tout au long de l’année). 

 

Les six spectacles de danse classique et néo-classique à ne pas manquer cette saison

Le Rouge et le Noir de Pierre Lacotte – Ballet de l’Opéra de Paris

Voilà plus de dix ans que le Ballet de l’Opéra de Paris n’avait pas monté un nouveau grand ballet classique narratif ! Le Rouge et le Noir de Pierre Lacotte est donc un événement. Les moyens ont été mis sur ce spectacle : 400 costumes, 35 toiles peintes pour le décor et plus de 250 personnes en scène chaque soir, dont 104 danseurs et danseuses et dix élèves de l’École de Danse. Les distributions sont tout aussi brillantes avec pas moins de 12 Étoiles au travers des différentes distributions. Au-delà des chiffres de grosses productions, Le Rouge et le Noir s’annonce ambitieux : la relecture d’un chef-d’oeuvre de la littérature et une chorégraphie signée par un amoureux de l’école française. D’autant plus que Pierre Lacotte est plutôt un habitué des reconstructions ou des relectures, comme sa belle Paquita. Beaucoup d’ingrédients qui font de cette création l’une des plus attendues de la saison.  

Du 16 octobre au 4 novembre 2021, avant-première jeune le 15 octobre. 15 représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction musicale Jonathan Darlington.

Le Rouge et le Noir de Pierre Lacotte – Costumes

Toulouse-Lautrec de Kader Belarbi – Ballet du Capitole

Déjà décalée deux fois, la troisième sera la bonne pour cette création très attendue ! Après avoir surtout travaillé sur la relecture de ballets classiques pour le Ballet du Capitole, Kader Belarbi se lance à nouveau dans un grand et nouveau ballet narratif. Le peintre Toulouse-Lautrec en est le centre, au corps empêché par la maladie, avec autour de lui les personnages emblématiques de l’époque. Et pour les spectateurs et spectatrices qui le souhaitent, une expérience en réalité virtuelle sera proposée, pour vivre par moments le spectacle au coeur des artistes. Une fresque riche de personnages emblématiques, où le french cancan se mêle à la danse classique. 

Du 16 au 23 octobre 2021, six représentations au Théâtre du Capitole. Musique de Bruno Coulais interprétée par Sergio Tomassi (accordéon) et Raúl Rodríguez Bey (piano).

 

Casse-Noisette Compagnie de Jean-Christophe Maillot – Ballets de Monte-Carlo

La saison dernière aurait dû marquer les 60 ans de Jean-Christophe Maillot aux Ballets de Monte-Carlo. L’on se rattrape un peu avec cette nouvelle saison d’hiver de la compagnie monégasque, qui fait la part belle aux grands ballets du chorégraphe. Et pour Noël, ce petit bijou qu’est Casse-Noisette Compagnie. Nous sommes bien le soir de Noël, mais dans un studio de danse, que dirigent sans imagination les parents de Clara et Fritz. Quand la Fée Drosselmeyer apporte un nouveau chorégraphe en guise de cadeau de Noël… Une relecture pleine de fantaisie et d’inventivité.

Du 28 décembre 2021 au 5 janvier 2022, huit représentations au Grimaldi Forum. Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, direction musicale Kazuki Yamada.

 

Roméo et Juliette de de Benjamin Millepied – L.A. Dance Project

Et oui : un autre spectacle plusieurs fois décalé qui sera enfin en scène. Sur la partition de Prokofiev, c’est au tour de Benjamin Millepied de revisiter le mythe des amants de Vérone, avec sa troupe d’excellence du L.A. Dance Project. Juliette et Roméo sont ici dans le Los Angeles d’aujourd’hui, confrontés aux normes sociales qui rendent leur union impossible. La mise en scène veut inclure des moments filmés en direct des coulisses ou de la salle, et le casting changer chaque soir (un homme/une femme, deux hommes, deux femmes). Une création mondiale là encore très attendue.

Du 13 au 22 janvier 2022, neuf représentations à la Seine musicale de de Boulogne-Billancourt

Roméo et Juliette de de Benjamin Millepied – L.A. Dance Project

Ballets européens du XXIe 

Encore un beau projet décalé par la pandémie que l’on attend avec impatience. Pendant une semaine, onze compagnies de ballets sont réunies sur la scène de La Filature : le Ballet de l’Opéra de Bordeaux, le Ballet de l’Opéra de Lyon, le Ballet de l’Opéra de Paris, le Ballet du Capitole, le Ballet de Lorraine, le Ballet Preljocaj, le Malandain Ballet Biarritz, le Ballet de Marseille, le Ballet du Rhin, le Hessisches StaatsBallet et le Ballett Theater Basel. Ces troupes proposent trois programmes pour montrer toute la diversité et la richesse de la création dans les ballets en France et chez leurs voisins allemands et suisses. Il est rare de voir les Ballets travailler ensemble en France, cette initiative est d’autant plus enthousiasmante et promet des soirées de danse éclectiques et de haut niveau. 

Du 23 au 29 janvier 2022, trois représentations à La Filature de Mulhouse 

 

Mythologie d’Angelin Preljocaj – Ballet de l’Opéra de Bordeaux

Le partenariat entre le Ballet de l’Opéra de Bordeaux et le Ballet Preljocaj, initié il y a quatre ans, avait essentiellement donné lieu à des reprises et entrées au répertoire. Place ici à une création mondiale du chorégraphe, mêlant vingt danseurs et danseuses des deux compagnies. Avec Mythologies, Angelin Preljocaj explore les rituels contemporains et les mythes fondateurs qui façonnent l’imaginaire collectif. « La danse, art de lʼindicible par excellence, nʼest-elle pas la plus à même de mettre à nu nos peurs, nos angoisses, et nos espoirs ? Elle stigmatise nos rituels, révèle lʼincongruité de nos postures quʼelles soient dʼordre social, religieuses ou païennes« . Un partenariat prometteur entre les deux troupes. 

Du 1er au 10 juillet 2022, huit représentations au Grand-Théâtre de Bordeaux. Orchestre National Bordeaux Aquitaine, direction musicale Romain Dumas.

 

 

Le choix d’octobre

François Alu(s) : complètement jetés de François Alu et Samuel Murez

Si peu distribué, François Alu a pris six mois de congé de l’Opéra de Paris en cette rentrée. Mais rassurez-vous, cela ne veut pas dire qu’on ne le verra plus, bien au contraire. En plus de son nouveau rôle de juré dans l’émission Danse avec les stars, François Alu propose en scène son nouveau spectacle, François Alu(s) : complètement jetés. En 2017 déjà, le danseur avait proposé une sorte de one-man-show dansé, nourri de ses expériences et s’amusant des codes et des règles du milieu de la danse classique, sans en oublier sa virtuosité. En une heure, et 12 variations selon le danseur, il compte mêler « parodies, délires chorégraphiques, et textes ciselés« . Un spectacle pour retrouver ce singulier artiste comme on l’aime. D’autres dates devraient arriver au cours de la saison.

Le 13 octobre 2021 au Théâtre Quintaou d’Anglet

François Alu(s) : complètement jetés de François Alu et Samuel Murez

Le choix de novembre

Programme Stravinski – Malandain Ballet Biarritz

Thierry Malandain n’a plus que quelques années à la tête du Malandain Ballet Biarritz. Et le jeune chorégraphe Martin Harriague semble bien parti pour continuer son chemin à la tête de la compagnie basque. Ce programme les rassemble dans leur talent de chorégraphe, à travers deux relectures de ballets de Stravinski : L’Oiseau de Feu pour Thierry Malandain et Le Sacre du Printemps pour Martin Harriague. Une soirée néo-classique pour montrer toute la vigueur qu’ont encore ces chefs-d’oeuvre des Ballets russes, portée par une troupe expressive et toujours enthousiasmante. Créée en septembre au Temps d’aimer, cette soirée de création va tourner tout au long de la saison.

Du 4 au 12 novembre 2021, huit représentations au Théâtre de Chaillot

 

Le choix de décembre

La Sylphide de Dinna Bjørn d’après August Bournonville – Ballet de l’Opéra de Bordeaux

L’on a là encore arrêté le nombre de fois où cette entrée au répertoire a dû être repoussée. Cette Sylphide arrive finalement en scène et l’on s’en réjouit. En France on connaît surtout La Sylphide de Pierre Lacotte. Mais celle d’August Bournonville – même argument mais une musique, une chorégraphie et une école différentes – est tout aussi passionnante. Autant de bonnes raisons de se réjouir de cette programmation. Et l’on imagine sans difficulté les talents de la troupe se glisser dans la peau de la Sylphide et de James, ainsi que dans l’acte blanc faisant honneur au corps de ballet.

Du 14 au 31 décembre 2021, 20 représentations au Grand-Théâtre de Bordeaux. Orchestre National Bordeaux Aquitaine, direction musicale Nicolas André.

 

Le choix de janvier

La Belle au bois dormant de Fábio Lopez – Compagnie Illicite

On aime beaucoup le chorégraphe Fábio Lopez, qui assume travailler sur le langage académique pour des créations de son temps, ce qui n’est pas si fréquent en France. Sa compagnie Illicite s’est fait une place à Bayonne, en mêlant dans sa programmation répertoire et création. Sa prochaine pièce  est un challenge : La Belle au bois dormant, sur la musique de Tchaikovsky. « Une production qui sera ambitieuse avec une réécriture chorégraphique exigeante et respectueuse de l’œuvre de son créateur Marius Petipa », indique le chorégraphe. Un projet stimulant pour un chorégraphe dont on aime beaucoup suivre le parcours.

Les 8 et 9 janvier 2022 à la Salle Lauga de Bayonne. D’autres dates à venir durant la saison.

 

Le choix de février

Le Yacobson Ballet

La demande est forte pour voir les grands ballets classiques, mais trop peu de troupes en France peuvent encore les danser. Alors de nombreuses (pseudo) troupes (pseudo) tournent chaque saison avec ces pièces du répertoire, de qualité souvent incertaine. Mais le Yacobson Ballet est une valeur sûre. Fondée il y a plus de 50 ans, la troupe propose une vraie qualité de danse dans ses productions, gentiment désuètes mais toujours bien dansées. Pour cet hiver, la compagnie propose essentiellement Don Quichotte, ballet joyeux et virtuose qui sait plaire à un large public, dans la version de Johan Kobborg et avec la magnifique production de Jérôme Kaplan. Quelques dates de La Belle au bois dormant, dans la très jolie version de Jean-Guillaume Bart, sont aussi au programme.

Du 4 février au 17 mars 2022, en tournée

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La Belle au bois dormant de Jean-Guillaume Bart – Yacobson Ballet

Le choix de mars

100% Cuban – Acosta Danza

Après sa brillante carrière de Danseur Étoile à Londres, Carlos Acosta est rentré à Cuba (ndlr : il est aussi désormais le directeur du Birmingham Royal Ballet) pour fonder une nouvelle troupe : Acosta Danza. Le but : proposer une alternative au Ballet de Cuba et mettre en avant les chorégraphes locaux. C’est d’ailleurs ce que propose ce programme, qui regroupe des pièces néo-classiques de Norge Cedeño Raffo, Raul Reinoso et Alexis Fernández, ainsi qu’une pièce de Pontus Lidberg. Pour découvrir les nouveaux talents de la chorégraphie cubaine, tout comme les 12 magnifiques et brillants interprètes de cette jeune compagnie dynamique. 

Du 10 au 18 mars 2022, huit représentations au Théâtre de Chaillot

 

Le choix d’avril

La Bayadère de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa – Ballet de l’Opéra de Paris

La dernière reprise de La Bayadère de l’Opéra de Paris a tourné court avec la pandémie, se contenant d’une représentation filmée. La production retrouve naturellement ses droits pour cette nouvelle saison. Si certaines relectures de Rudolf Noureev ont du mal à passer le temps, celle de La Bayadère continue de séduire et d’émerveiller, par ces trois forts personnages principaux, cet acte blanc magique de Marius Petipa et ses nombreux rôles mettant en avant les nombreux talents de la troupe, des solistes au corps de ballet. On y espère y découvrir les nouvelles brillantes Étoiles Sae Eun Park et Paul Marque, et pourquoi pas le retour de François Alu dans le rôle de Solor qui lui va si bien. 

Du 3 avril au 6 mai 2022, avant-première jeune le 2 avril, 21 représentations à l’Opéra Bastille. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction musicale Ernst van Tiel. 

La Bayadère de Rudolf Noureev – Dorothée Gilbert

Le choix de mai

Tristan et Isolde de Joëlle Bouvier par le Ballet du Grand Théâtre de Genève

Pour sa dernière saison à la tête du Grand Théâtre de Genève, Philippe Cohen (il sera remplacé par Sidi Larbi Cherkaoui en juin 2022) a programmé l’une de ses plus belles réussites : la création Tristan et Isolde de Joëlle Bouvier. La chorégraphe s’est attaquée au célèbre opéra de Richard Wagner. Un sacré défi relevé avec talent, par une chorégraphie ciselée et une intelligente scénographie mettant le drame au coeur. Une partition idéale pour les jeunes et brillants interprètes de la compagnie genevoise, à (re)découvrir sept ans après sa création.

Du 26 au 29 mai 2022, cinq représentations au Bâtiment des Forces Motrices de Genève

 

Le choix de juin

Daphnis et Chloé de Thierry Malandain par le Ballet du Capitole

Si les œuvres de Thierry Malandain de très nombreuses compagnies, il n’est pas si fréquent que le chorégraphe crée pour une autre troupe que la sienne. Cette création mondiale pour le talentueux Ballet du Capitole n’en est donc que plus attendue, d’autant que les artistes de la compagnie toulousaine se glissent toujours avec bonheur dans ce langage néo-classique. Thierry Malandain revisite ici le mythe de Daphnis et Chloé, sur la superbe partition de Maurice Ravel et créé pour les Ballets Russes. Pour cette relecture, le chorégraphe indique trouver son inspiration par « la voie de l’impressionnisme, comme une peinture de ballet« . La création sera précédée par sa relecture de L’Après-midi d’un faune. Une belle soirée de création comme d’hommage aux Ballets russes, troupe unique du début du XXe siècle où les plus grands chorégraphes, compositeurs, scénographes et interprètes travaillaient ensemble.

Du 26 au 30 juin 2022, quatre représentations à la Halle aux Grains de Toulouse. Orchestre national du Capitole, Chœur du Capitole. Direction musicale Maxime Pascal.

 

Le choix de juillet

Giselle de Jean Coralli, Jules Perrot par le Ballet de l’Opéra de Paris

Giselle, ballet intemporel et signature de l’école française de danse, on ne peut s’en lasser. Il y a tout dans ce ballet : le drame, l’amour, trois personnages puissants, une magnifique place au corps de ballet, une histoire comme de purs moments de danse virtuose, entre un premier acte terrien et un deuxième acte blanc au milieu des fantômes. Le Ballet de l’Opéra de Paris est toujours de haute tenue dans Giselle, rendant hommage à cette œuvre créée pour cette même compagnie en 1841. Aujourd’hui, l’on y admire dans le rôle-titre les Étoiles Dorothée Gilbert et Myriam Ould-Braham, en espérant que les jeunes talents aient aussi leurs chances. Il y aura en tout cas une prise de rôle très attendue : celle d’Alice Renavand, qui fera par la même occasion ses adieux à la scène, à 42 ans. 

Du 25 juin au 16 juillet 2022, 15 représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction musicale Benjamin Shwartz. 

 




 

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