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Les 10 questions de la saison Danse 2018-2019

La saison danse 2018-2019 démarre… Et avec la rentrée arrive son habituel flot de questions. Vers quels spectacles va-t-on courir ? Qu’est-ce qui va agiter la sphère balletomanes ces prochains mois ? À quoi s’attendre en scène et en coulisse ? Voici les dix questions de la rentrée. Et rendez-vous en juillet prochain pour vérification.

Études de Harald Lander

Que va-t-on retenir du Gala de début de saison du Ballet de l’Opéra de Paris ?

Il y a deux ans, le tigre du photocall avait joyeusement égayé notre rentrée. L’année dernière, le drama de la tenue d’Aurélie Dupont avait alimenté les conversations pendant trois mois (oui, le/la Balletomane est parfois bien futile). Cette année, lançons les paris : le sujet principal sera la tenue de Diana Vichneva, artiste invitée du Gala, qui devrait nous surprendre, et pourquoi pas nous éblouir.

 

C’est quoi le scandale de ce début de saison ?

#AluÉtoile, parce qu’on ne perd pas les bonnes habitudes de la saison dernière, même si l’on espère évidemment que nous n’aurons plus très vite de raison de nous insurger.  L’on n’oublie pas non plus le scandale de l’été, un peu passé sous silence par les chaleurs estivales mais qui ne doit pas être oublié. En juillet, Viviane Serry est nommée directrice du CNSMDL, le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon. Une nomination effectuée à l’issue d’un concours de recrutement mené par un jury indépendant, processus qui n’a connu aucune irrégularité. Mais Viviane Serry vient du monde de la danse, un profil qui a fait suffoquer d’indignation une bande de musiciens d’un autre âge, ne supportant pas qu’une personnalité de la danse – une femme qui plus est – dirige cette prestigieuse institution. Le problème est qu’ils ont été écoutés par la ministre de la Culture Françoise Nyssen, qui a tout simplement déclaré infructueuse la procédure de nomination. Une pétition est en ligne depuis cet été, à signer et faire circuler.

François Alu

Qu’est-ce qu’on réserve en ce début de saison ?

Côté festival dans l’immédiat, on ne manque pas la Biennale de la Danse de Lyon et Le Temps d’Aimer à Biarritz, deux incontournables, ainsi que le portrait Anne Teresa de Keersmaeker au Festival d’Automne. À Paris, on file au Palais Garnier pour voir la très belle Martha Graham Dance Company, qui se fait rare en France, et on réserve pour la comédie musicale Chicago à Mogador, qui s’annonce déjà comme l’un des succès de la saison. Pour un peu plus tard, on ne rate pas la Batsheva qui s’arrête pour plusieurs programmes au Théâtre de Chaillot, ou la relecture attendue de Giselle par Dada Masilo à la Maison de la Danse de Lyon. Pour de la danse classique, on part vers Toulouse et l’ambitieuse soirée Dans les pas de Noureev du Ballet du Capitole, qui comprend notamment le Grand pas classique de Raymonda, ou au Ballet de l’Opéra de Paris pour un très beau programme Hommage à Jerome Robbins. Pour du néo-classique, on file aux Ballets de Monte-Carlo en décembre pour une soirée Ballets russes revisités, qui s’annonce comme l’un des programmes les plus excitants de la saison, et l’on note déjà sa place en janvier pour le nouveau Lac des Cygnes du Ballet du Rhin.

 

Et si on veut faire un tour à l’étranger, on va où ?

Près de chez nous, on démarre tout de suite par le Ballet de l’Opéra de Rome qui reprend la réussie Belle au bois dormant de Jean-Guillaume Bart, avec les superbes Marianela Nuñez et Vadim Muntagirovon les 15 et 16. Puis on se dirige en novembre au Royal Ballet de Londres pour La Bayadère et un casting de luxe, avec la décidément incontournable Marianela Núñez et Natalia Ossipova se faisant face (et en alternance) sur Gamzatti et Nikiya. C’est un peu ce qui ressemble à la distribution de la saison. Toujours en novembre, place à la relecture de Sylvia par Manuel Legris pour le Ballet de l’Opéra de Vienne. On peut aussi se diriger vers le Ballet de Berlin qui propose une nouvelle Bayadère signée Alexeï Ratmansky.

 

Qui va être nommé Étoile cette saison ?

Vu nos échecs cuisants les deux saisons dernières (oui, mais en même temps, Valentine Colasante, qui l’avait vue venir ?), la tentation serait grande de garder une prudente neutralité cette saison. Ou alors choisissons la tendance inverse : cette année, pas de nomination à Paris. Ou alors celle se reporter au point 2. Pourquoi pas, par contre, une nomination du côté de Bordeaux ? Le talentueux Neven Ritmanic par exemple, un geste qui ferait du bien à la troupe malmenée ces derniers mois.

 

Et qui va faire ses adieux ?

Kaaaaaaaarl. Karl Paquette tire sa révérence le 31 décembre dans Cendrillon de Rudolf Noureev, et c’est toute une époque qui se termine. Malgré la soirée surtaxée du Réveillon, les Balletomanes devraient être nombreux et nombreuses à Bastille pour saluer celui qui a tenu son rang jusqu’au bout, toujours partant à 100 % même pour danser un rôle mineur, toujours fiable, toujours là pour remplacer en dernière minute, toujours le partenaire idéal mettant en lumière comme personne les Étoiles féminines. Un lien particulier s’est tissé au fil des années entre Karl Paquette et le public, qui devrait le lui montrer avec chaleur pour ses dernières dates.

Profitons de ce paragraphe pour saluer Josua Hoffalt, qui a fait le choix de partir en catimini. Qu’il soit assuré qu’il sera regretté.

Valentine Colasante lors de sa nomination d’Étoile, avec Karl Paquette

Ça en est où, #MeeToo, dans les compagnies de danse françaises ?

Trois affaires sont sorties la saison dernière. À Lyon, le Directeur du Ballet de l’Opéra de Lyon a été condamné à six mois de prison avec sursis et 25.000 euros d’amende pour harcèlement et discrimination envers une danseuse enceinte. Il est actuellement toujours en poste. À Nice, le directeur du Ballet Nice Méditerranée est accusé par trois danseuses – dont Gaëla Pujol qui a porté plainte – de discrimination suite à une grossesse. La danseuse en question a été licenciée à la fin de la saison dernière, le directeur est toujours en poste. Au Ballet de l’Opéra de Paris, un sondage interne a révélé que 76,8 % des 108 membres du Ballet qui ont répondu au sondage ont été victimes ou témoins de harcèlement moral, 25,9 % de harcèlement sexuel. Et 87% considèrent que les mécanismes de recours en cas de harcèlement ne sont pas suffisamment clairs ou en confiance. Pour l’instant, la seule réaction de l’Opéra de Paris a été de sanctionner les quatre membres du ballet qui ont mis en place ce sondage. Un beau bilan, donc, pour les compagnies de danse françaises.

 

En parlant de « l’affaire du sondage », on va de nouveau en entendre parler cette saison ?

Oh. Petits naïfs et naïves que vous êtes à poser la question.

 

Je n’ai pas de place pour le Concours de promotion, je panique maintenant ?

Le Concours de promotion a lieu les 8 et 10 novembre. On y réfléchit un mois plus tôt et on panique seulement 10 minutes avant le début des épreuves.

 

Je vais où pour danser en cette rentrée ?

Toujours au Temps d’aimer pour la Gigabarre face à l’Océan Atlantique les dimanches 9 et 16 septembre ! Il ne serait pas improbable d’y voir Marie-Agnès Gillot pour la première puisqu’elle fait l’ouverture du festival. Et la deuxième est menée par le Ballet du Capitole. Les Danses partagées du CND Pantin sont plus réduites, mais proposent toutefois de chouettes ateliers de danse ouverts à tous et toutes les 6 et 7 octobre, dont un atelier avec les artistes de la compagnie Rosas d’Anne Teresa de Keersmaeker, et c’est quand même la classe. Enfin deux événements à signaler, trop tard pour s’inscrire mais venir voir sera tout aussi sympa : la performance Kadamati d’Akram Khan avec 700 amateurs et amatrices sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris le 9 septembre, et le grand Défilé de la Biennale de la Danse de Lyon le 16 septembre avec 4.500 participant.e.s et un grand happening sur la place Bellecour mené par Yoann Bourgeois. La Biennale organise aussi plusieurs ateliers amateurs.

Le Temps d’Aimer 2018

 

Commentaires (2)

  • Julian Durand

    Je suis surpris de vos informations journalistiques quelque peu approximatives . Concernant « l’affaire   Viviane Serry » , vous dites , je vous cite « à l issue d un concours de recrutement mené par un jury indépendant »
    Oh non , faux !!!!!! Détrompez vous ….
    Il se trouve que le jury n’est autre que les membres du conseil d’administration du CNSMDL .
    Et qui siège à ce conseil ????
    Une certaine Viviane Serry .
    Francoise Nyssen a tout simplement annulé cette décision qui n’est pas conforme à la loi et tout simplement illégale . ( conflit d’interêt et abus du pouvoir )

    Moi aussi , j ai signé cette pétition au départ , pensant :  « comment peut on encore en 2018 discriminer une femme ? »
    Ou bien ,
    « Comment ne peut-on pas faire confiance à une personnalité de la danse pour un poste de direction ? Scandaleux!!! »

    Le problème , c est que l’on nous a menti par omission dans cette pétition .

    Le problème n’étant ni la femme ni la danseuse , mais le fait que cette personne ne peut être candidate et jury à la fois .
    C’est passible d’amende et de prison concernant les postes dans la fonction publique . ( conflits d’interets)

    Donc cette pétition peut être signée à tout bout de champ , l’issue en sera nulle . Et c’est tout à fait normal .

    Francoise Nyssen fait respecter la loi et évite les ennuis( la justice) pour « Viviane Serry , prise la main dans le sac » en annulant cette nomination .

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    • remy bernard

      Monsieur Durand, vous devriez mieux vous informer. Ce sont vos propres informations qui sont non seulement approximatives mais totalement ERRONÉES. Sachez que le jury qui se réunit pour le recrutement d’un directeur de CNSMD est composé uniquement de personnalités extérieures à l’établissement, choisies par la DGCA (ministère), et seule le président ou la présidente du conseil d’administration du CNSMD concerné participe à ce jury de présélection puis de sélection. Les autres membres du conseil d’administration d’un CNSMD ne sont pas présents, n’ont pas droit au vote (on peut éventuellement le regretter) mais émettent, après coup, un avis CONSULTATIF et non CONFORME sur la short liste, ou sur le nom du seul favori que le JURY CHOISI par la DGCA va proposer à la ministre qui est la seule à décider de la nomination ou non du candidat retenu par le jury. Concernant ce navrant feuilleton de l’été, si vous vous renseignez bien, vous verrez que la candidate que vous mentionnez, et qui effectivement était membre du CA du CNSMD de Lyon, s’est mise en congés de ce CA dès qu’elle a candidaté pour ce poste et N’A PLUS JAMAIS SIÉGÉ , ni NE NE S’EST PAS FAITE REPRÉSENTÉE à ce CA (renseignez-vous auprès de la direction actuelle du CNSMD de Lyon). La pétition que vous avez signée est en effet une réaction au nouveau camouflet fait à la danse et aux femmes par quelques musiciens que la ministre a choisi d’écouter. Rassurez-vous, vous n’avez PAS ÉTÉ dupé et on ne vous a PAS MENTI.
      par ailleurs , colporter une rumeur diffamante (une » fakenews ») est CONDAMNABLE AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF dans le cadre du service public

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