Les beaux livres de la danse
Nouveau volet de nos séries d’ouvrages incontournables consacrées à la danse. Après les biographies indispensables à découvrir ou redécouvrir, les séries danse à (re)dévorer, les albums jeunesse autour de la danse, voici une sélection de beaux livres où la photo occupe une place de choix. Vous ne les avez pas chez vous ? Nous vous mettons les liens des maisons d’édition. Elles mentionnent généralement où vous pouvez vous les procurer. Certains sont un peu anciens, mais quelques exemplaires sont encore disponibles en ligne. Et n’oubliez pas vos libraires indépendants !
Nouvelle histoire de la danse en Occident (ouvrage collectif sous la direction de Laura Cappelle, Seuil). Premier ouvrage collectif publié depuis 25 ans sur l’histoire occidentale de la danse, il a le bon goût d’être aussi bien destiné aux professionnels et aux pédagogues qu’aux amateurs. Comme quoi on peut allier exigence et contenus accessibles. Ce panorama d’une grande richesse en raison de la qualité des vingt-sept spécialistes internationaux qui s’y succèdent permet de balayer toute une humanité dansante. Cette Nouvelle histoire de la danse en Occident est à déguster pas à pas, chapitre après chapitre, dans son ordre chronologique ou par affinités électives. Passionnant !
Nicolas Le Riche par Anne Deniau (Gourcuff Gradenigo). On peut le lire d’un côté ou de l’autre, selon que l’on s’intéresse à l’artiste ou au Nicolas plus intime. Sorti en octobre 2008, le très beau livre de photographies (plus de 300) d’Anne Deniau intitulé sobrement Nicolas Le Riche se feuillette du bout des doigts tant on craint de laisser s’envoler la grâce de ce divin danseur. “J’avais l’impression de le peindre à petites touches, pas à pas. Le temps était accessoire. Je le photographiais sans volonté, ou plutôt, au-delà de toute volonté, comme une évidence.”
Ballet. Une histoire illustrée (ouvrage collectif, sous la direction de Viviana Durante, Flammarion). Balayer 500 ans d’histoire de la danse, c’est le pari de ce bel ouvrage encyclopédique sur l’univers du ballet richement documenté et agrémenté de magnifiques photos. Il explore les principaux ballets, les chorégraphes, compositeurs, danseurs, compagnies et lieux de danse ainsi que les grandes tendances historiques. C’est un bon livre de fond pour un.e fan de danse qui souhaite approfondir ses connaissances.
Sylvie Guillem, Invitation de Dominique Frétard (Cercle d’art). En 2005, sort un immense livre de photos de plus de quatre cents pages d’une beauté renversante que tout fan de la grande ballerine possède dans sa bibliothèque. Il compile des photos de scène (toutes ses plus grandes interprétations) mais aussi des instants plus personnels. Jusqu’à des photos de famille émouvantes où l’on comprend de qui elle a hérité son incroyable potentiel physique. Sous l’œil du photographe Gilles Tapie, rencontré le soir de la générale de la pièce de William Forsythe In The Middle Somewhat Elevated, Sylvie la solitaire, la farouche, l’exigeante, la jusqu’au-boutiste, lève une part de voile sur le mystère Guillem.
Biennale(s) de danse du Val-de-Marne 1979 /2019 de Irène Filiberti et Laurent Philippe (Nouvelles éditions Scala). Depuis quarante ans, l’histoire de la Biennale de danse du Val-de-Marne et celle de la danse contemporaine en France sont intimement liées. Cet ouvrage revient sur cette formidable épopée et retrace les grandes étapes de cette manifestation artistique. Le photographe Laurent Philippe a sélectionné 150 clichés sur les grands moments de cette Biennale qui a vu l’éclosion de chorégraphes tels que Dominique Bagouet, Maguy Marin, Angelin Preljocaj, Odile Dubocq, Mourad Merzouki, Hervé Robbe, Thomas Lebrun, entre autres…
Chefs-d’œuvre de la danse de Rosita Boisseau (Textuel). Avec comme dénominateur commun la musique de Tchaïkovski, La Belle au bois dormant (1890), Casse-Noisette (1892) et Le Lac des cygnes (1895) demeurent depuis plus d’un siècle des monuments du répertoire classique. Cet ouvrage richement illustré par les plus belles interprétations du Ballet de l’Opéra national de Paris décrypte ce qui se joue dans ces trois ballets et qui les rend fascinants et intemporels.
Un pas vers les étoiles de Gérard Uféras et Gérard Mannoni. (Flammarion). “Rien ne me prédestinait à m’immerger avec autant d’intensité et de sensibilité dans cet univers de la danse. Ma passion première, c’est plutôt l’univers de la musique et de l’opéra. Le premier contact se fait au début des années 2000, par le truchement d’une commande de L’Express. Trois jours de reportage sur la préparation d’un ballet à l’Opéra de Paris. J’en ressors conquis par l’ambiance, par l’atmosphère de travail, mais aussi sonné par tant de beauté et de délicatesse qui s’offrent à mon objectif.” Un travail au long cours de presque deux ans dans les coulisses de l’Opéra qui donnera lieu à ce livre.
Photographier la danse de Laurent Philippe et Rosita Boisseau (Nouvelles éditions Scala). “Rien de plus antinomique en apparence que la danse et la photographie. D’un côté, l’art du mouvement, de l’insaisissable, de l’explosion continue d’atomes dans l’espace ; de l’autre, l’urgence de l’arrêt sur image, de la suspension, de l’immobilité…” Dans cet ouvrage, 140 photographies, sélectionnées parmi la production de Laurent Philippe offrent un voyage spectaculaire et émouvant au cœur de la danse contemporaine. Avec la journaliste Rosita Boisseau, le photographe explore les rapports intimes qu’entretiennent ces deux arts.
Danse de Sylvie Lancrenon (Flammarion). En visitant le chantier de l’hôtel Lotti, Sylvie Lancrenon a décidé d’ y mettre en scène des danseur.euse.s du Ballet de l’Opéra de Paris (Germain Louvet, Hugo Marchand, Aurélie Dupont, Marie-Agnès Gillot, Mickael Lafon, Eugénie Drion, Marion Barbeau…), de l’école de danse Stanlowa et quelques mannequins. Un projet raconté sur cinq jours où la photographe a choisi de rompre avec une vision trop “classique” ou “mièvre” selon elle de la danse. Elle capture des états de corps dans l’affrontement, l’attirance, le désir, le lâcher prise, l’épuisement, l’inachevé. Des images très travaillées où dans cet apparent chaos très esthétisant émerge une beauté singulière.
La poésie du mouvement de Julien Benhamou (Normal Magazine). Qui ne connaît pas les photographies de Julien Benhamou, l’un des photographes officiels de l’Opéra National de Paris ? Ce portraitiste haut de gamme a une manière inimitable de saisir les artistes, en particulier les danseur.euse.s, dans la plénitude de leur art. Son studio ? Le plus souvent l’écrin magnifique du palais Garnier, des lieux les plus richement décorés aux sous-sols mystérieux. “Ce que j’aime dans la photographie c’est altérer la réalité. Le réel m’intéresse moins.” D’où cette impression de rêves, de moments suspendus dans l’espace et le temps. Devant son objectif, les artistes se livrent et se dévoilent, corps et âme.
Pina de Walter Voguel (L’Arche). Beaucoup d’ouvrages ont été écrits sur Pina Bausch. Celui du photographe allemand Walter Voguel a ceci de touchant qu’il nous donne à voir une Pina inédite – même si ses photos sont désormais largement connues – dans les premières années de sa carrière, dès 1965. De photos de répétitions et de représentations, de clichés de mode en passant par des photos plus intimes, Pina illumine de sa magnifique présence. Un texte narrant sa relation si singulière à Walter Vogel lève le voile sur une histoire qui a duré plus de quarante ans.