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Concours interne de promotion 2016 – Les tendances du public

Le Concours interne de promotion du Ballet de l’Opéra de Paris se tient en 2016 le vendredi 4 novembre pour les danseurs et le samedi 5 novembre pour les danseuses.

À quelques jours des épreuves, place comme chaque année aux pronostics du public danse. Le but n’est pas bien sûr de lancer les paris, mais plutôt de voir les tendances côté spectateurs et spectatrices Pour chaque catégorie ont été indiqués ceux et celles qui semblent le mieux placé-e-s pour être promu-e-s et les favori-e-s de chacune.

Les participantes cette année sont Anne-Claire (blog Ballet & Cie), Laura Cappelle (journaliste danse pour le Financial Times ou Pointe magazine), Billie (spectatrice assidue depuis 10 ans) et côté Danses avec la plume Amélie Bertrand.

Bon courage aux danseurs et danseuses pour les dernières répétitions du Concours !

 

Classes des Quadrilles hommes

Deux postes de Coryphées à pourvoir. Variation imposée : Don Quichotte, deuxième variation de Basilio de l’acte I, chorégraphie de Rudolf Noureev.

Les pronostics

Anne-Claire – Je ne vois pas comment une des deux places pourrait échapper à Antonio Conforti : le personnage solaire de Basilio semble fait pour lui et il est extrêmement bien distribué, choisi par Justin Peck pour sa création Entre Chien et Loup. Takeru Coste est un artiste assez fascinant qui mériterait d’être promu mais la variation imposée peut le pénaliser face aux jeunes talents Isaac Lopes Gomes, Julien Guillemard, y compris les jeunes recrus Francesco Mura et Chun Wing Lam.

Laura – On peut imaginer qu’Antonio Conforti, régulièrement distribué, soit en course pour l’un des deux postes, tout comme Samuel Murez. Les jeunes talents du corps de ballet devraient aussi avoir l’occasion d’exprimer leurs qualités dans la variation de Basilio.

Billie – Antonio Conforti est une évidence. Il a tant dansé de rôles de soliste qu’on oubliait aisément son grade de quadrille.Il mérite d’être promu et à mon humble avis, le sera.

Amélie – Difficile à dire. Il y a beaucoup de jeunes talents qui attendent leur tour dans cette classe. On peut imaginer de belles surprises de la part des nouvelles recrues Francesco Mura ou Chun Wing Lam, que l’on remarquait déjà à l’École de Danse. Tout devrait se faire sur la prestation le jour J. Avec uniquement deux postes, et beaucoup de jeunes qui peuvent monter, cela me semble par contre difficile pour les plus anciens.

 

Les favoris

Anne-Claire – Antonio Conforti se démarque clairement et a le petit quelque chose en plus sur scène qui fait vibrer. Je parie sur une promotion 100% italienne avec Francesco Mura.

Laura – Antonio Conforti ou Takeru Coste, à la personnalité toujours marquée sur scène, ont toutes les qualités pour monter.

Billie – Antonio Conforti est lumineux et possède un travail de bras exceptionnel. J’aime bien aussi Chun Wing Lam, il a une danse élégante et racée. Sa technique est légère, on le remarque dans le corps de ballet. C’est un danseur à suivre.

Amélie – J’aime beaucoup Antonio Conforti, qui a une danse d’une grande musicalité. Le pauvre stresse souvent en concours, c’est dommage. Takeru Coste a une incroyable personnalité qui aurait beaucoup de choses à apporter aux Coryphées, mais le principe du Concours semble le condamner. J’aime beaucoup aussi les tous nouveaux : Francesco Mura, Julien Guillemard, Axel Magliano… L’Opéra ne manque pas de jeunes talents masculin. Alors la première place pour Antonio Conforti et que le meilleur gagne pour la deuxième.

Entre Chien et loup de Justin Peck

Entre Chien et loup de Justin Peck

 

Classes des Quadrilles femmes

Un poste de Coryphée à pourvoir. Variation imposée : La Belle au bois dormant, variation de la Sixième fée du prologue, chorégraphie de Rudolf Noureev.

Les pronostics

Anne-Claire – L’unique place va faire pencher la balance du côté de la jeunesse. La pièce de William Forsythe, Blake Works I, a permis de se faire une idée des forces en présence dans cette classe. Caroline Osmont et Marion Gauthier de Charnacé ont eu le droit à un peu plus d’exposition que leurs camarades avec un pas de trois avec Pablo Legasa. Je pense que cela va se jouer entre Marion Gauthier de Charnacé, Amélie Joannidès et Eugénie Drion, Caroline Osmont me semblant un peu trop « contemporaine ».

Laura – Avec un maigre poste à pouvoir, le jury peut faire le choix de récompenser un « pilier » du corps de ballet, après deux années où les jeunes talents étaient à l’honneur. La variation de la Sixième fée pourrait également favoriser une grande danseuse, par exemple Sofia Rosolini ou Lucie Fenwick.

Billie – Difficile de se prononcer sur les Quadrilles, à voir selon la prestation de chacune le jour J.

Amélie – Plusieurs jeunes talents comme Eugénie Drion, Marion Gautier de Charnacé ou Caroline Osmont ont été choisies pour les créations de William Forsythe ou Justin Peck, la place devrait revenir à l’une des trois. Contrairement à leurs collègues danseurs, ces jeunes talents semblaient tétanisées par l’enjeu lors du derniers Concours, j’espère qu’elles arriveront à se libérer pour montrer tout leur talent. Tout se fait aussi sur les prestations le jour J pour cette classe, il pourrait y avoir quelques surprises, même si j’imagine mal, avec une seule place, voir une ancienne monter.

 

Les favorites

Anne-Claire – Marion Gauthier de Charnacé, superbe dans la création de William Forsythe, ou Amélie Joannidès, une présence et un charme évidents sur scène.

Laura – Le travail discret mais toujours impeccable de danseuses comme Miho Fujii, Lucie Fenwick, Sofia Parcen ou Gwenaëlle Vauthier dans le corps de ballet mérite d’être salué, et un poste de coryphée serait une jolie récompense pour l’une d’elles.

Billie – Caroline Osmont et Marion Gautier de Chamacé se sont remarquablement distinguées dans Blake Works 1. Elles ont affiché une belle assurance technique ainsi que des personnalités différentes mais affirmées.

Amélie – Amélie Joannidès a une danse qui se remarque, et depuis longtemps, elle est solaire. Elle semblait très épanouie dans Blake Works I de William Fiorsythe, j’espère que cela la mettra dans de bonnes dispositions pour le Concours. J’aime beaucoup aussi Eugénie Drion, qui a une forte personnalité et une vraie présence en scène.

Blake Works I de William Forsythe

Blake Works I de William Forsythe

 

Classes des Coryphées hommes

Un poste de Sujet à pourvoir. Variation imposée : La Belle au bois dormant, deuxième variation du Prince de l’acte II, chorégraphie de Rudolf Noureev.

Les pronostics

Anne-Claire – Sur la base des prestations en scènes et de la variation imposée, Paul Marque, récent médaillé d’or de Varna, et Pablo Legasa me semblent avoir le plus de chances, d’autant plus qu’ils ont été brillants sur Blake Works I de Forsythe. Alexandre Gasse est plutôt bien distribué actuellement. Antoine Kirscher a peut-être moins l’allure du prince parfait mais c’est aussi une des danseurs d’avenir de la compagnie, même s’il était un peu moins en vue ces derniers temps.

Laura – Paul Marque, fort de sa médaille d’or à Varna, fait logiquement figure de favori, aux côtés peut-être de Pablo Legasa, très bien distribué.

Billie – Chez les garçons c’est la sensation : Paul Marque et sa médaille d’or du Prix de Varna 2016. Je ne vois pas comment la promotion pourrait lui échapper.

Amélie – Paul Marque apparaît comme une évidence, au vue des distributions comme de sa médaille d’or à Varna. Il est en pleine ascension, je ne vois pas trop qui pourrait sérieusement le bloquer. Là encore, il est dommage de n’avoir qu’une seule place de Sujet en jeu, plusieurs pourraient monter comme Antoine Kirscher ou Pablo Legasa, pourquoi pas aussi un plus ancien comme Adrien Couvez qui apporte tellement de choses en scène. Mais la place semble être promise à Paul Marque.

 

Les favoris

Anne-Claire – Pablo Legasa me semble plus mûr que Paul Marque au niveau de l’interprétation. Son pas de trois avec Caroline Osmont et Marion Gauthier de Charnacé  est mon passage préféré du Blake Works I de William Forsythe et il m’a également particulièrement plu dans le rôle de Pâris dans Roméo et Juliette où il avait exécuté avec brio une variation noureevienne diabolique. Au rayon des inclassables, j’attends avec impatience les variations libres du trublion bondissant Hugo Vigliotti ou d’Adrien Couvez, pilier du répertoire contemporain, qui sont un peu condamnés par la variation imposée.

Laura – Hugo Vigliotti se distingue depuis longtemps par son tempérament artistique et sa présence dans les rôles qu’on lui confie, et le rang de Sujet lui irait à merveille. Ceci dit, les prestations brillantes de Paul Marque à Varna en font un talent à suivre.

Billie – Paul Marque peut tout faire, du prince académique au contemporain en passant par le héros romantique, il sera absoluto. Il démontre malgré son jeune âge, une grande maturité et humilité. J’aime bien aussi Pablo Legasa, il dispose d’une ligne et d’une technique flamboyante, auréolées d’un esprit facétieux. Sa danse féline et son ballon naturel me rappelle par certains aspects Emmanuel Thibault. Enfin, Hugo Vigliotti a tant de fois démontré sa capacité à être Sujet, que je tenais encore à le signaler.

Amélie – Je suis partagée. Paul Marque est vraiment dans une ascension irrésistible et il a déjà toute sa place chez les Sujets. Il y a trop de talents qui restent accrochés dans le corps de ballet sans pouvoir monter, si lui le peut, qu’il y aille, il est formidable. Mais je pense aussi à Hugo Vigliotti, formidable danseur aux multiples facettes, qui peut danser beaucoup de choses, et qui n’a plus rien à faire chez les Coryphées depuis longtemps. Allez, je donne ma prime à l’ancienneté et je choisis Hugo Vigliotti.

Concours de promotion 2015 - Paul Marque dans sa variation imposée (La Belle au bois dormant)

Concours de promotion 2015 – Paul Marque dans sa variation imposée (La Belle au bois dormant)

 

Classes des Coryphées femmes

Un poste de Sujet à pourvoir. Variation imposée : La Belle au bois dormant, variation d’Aurore de l’acte I, chorégraphie de Rudolf Noureev.

Les pronostics

Anne-Claire – Letizia Galloni était la grande favorite l’an dernier et n’a pas concrétisé. Elle a réalisé une riche saison entre contemporain (la soirée Anne Teresa De Keersmaeker, l’Elue du Sacre du Printemps de Pina Bausch) et néo-classique avec le Clear, Loud, Bright, Forward de Benjamin Millepied ou la création de Justin Peck. Espérons qu’on ne le lui fera pas payer d’être estampillée Génération Millepied et sa mise en avant dans le documentaire Relève. Parmi les promues de l’an dernier, Roxane Stojanov qui a participé à la création de William Forsythe, devrait être une Aurore délicieuse et attention à Katherine Higgins qui avait été impériale au concours mais ne m’a pas laissé de souvenir mémorable en scène depuis.

Laura – Il y a beaucoup de candidates talentueuses pour un seul poste, dont les jeunes Katherine Higgins et Roxane Stojanov. Letizia Galloni devrait logiquement figurer dans les danseuses attendues par le jury.

Billie – Letizia Galloni mérite la promotion au poste de Sujet. Sa personnalité affirmée, sa technique ciselée et sa danse délicate lui confèrent une aura magnétique. Dans la catégorie Espoir, Roxane Stojanov se distingue par sa subtilité et sa fraîcheur. Ses jambes interminables et ses bras graciles laissent rêveur. Elle est à surveiller de près.

Amélie – Au vue des distributions, Letizia Galloni semble la mieux partie. Mais malgré ses nombreux rôles de soliste, elle ne semble pas très à l’aise dans l’exercice formelle du Concours. Roxane Stojanov, qui s’est fait remarquer chez William Forsythe, pourrait être une concurrente sérieuse. Katherine Higgins a beaucoup moins d’expérience, mais elle n’a peur de rien. Elle avait survolée le Concours techniquement l’année dernière, et pourrait bien faire de même cette année.

 

Les favorites

Anne-Claire – Letizia Galloni pour tout ce qu’elle a déjà montré sur scène. Parmi les chouchoutes dont j’apprécie toujours les passages, Jennifer Visocchi a peut-être une carte à jouer pour la montée tandis que Charlotte Ranson s’est sans doute résignée à être avant tout une excellente danseuse de contemporain.

Laura – Letizia Galloni, qui a déjà dansé avec succès des rôles de soliste et d’Étoile, mériterait de monter Sujet cette année si elle réussit son concours.

Billie – Dans cette classe pleine de ressources, Letizia Galloni se démarque indéniablement. Je pense et j’espère qu’elle sera promue.

Amélie – Letizia Galloni, demi-soliste depuis longtemps et merveilleuse danseuse. S’il n’y a qu’une place, c’est pour elle. Je pense toutefois aussi aux danseuses pilier de cette classe, qui mériteraient une promotion un  jour, comme Aubane Philbert ou Charlotte Ranson. Les jeunes talents comme Roxane Stojanov ou Alice Catonnet seront à suivre aussi, en espérant qu’elles arrivent à se libérer du stress du Concours.

Letizia Galloni lors d'un précédent Concours de promotion

Letizia Galloni lors d’un précédent Concours de promotion

 

Classes des Sujets hommes

Un poste de Premier danseur à pourvoir. Variation imposée : La Belle au bois dormant, variation lente du Prince du l’acte II, chorégraphie de Rudolf Noureev.

Les pronostics

Anne-Claire – La variation imposée risque fort d’être un juge de paix. Elle demande la technique et une qualité d’interprétation hors pair pour ne pas se transformer en pensum. Un choix de variation qui n’avantage pas à mon sens Marc Moreau, Allister Madin ou Axel Ibot. Yannick Bittencourt, de retour de blessure, sera sans doute trop court. La compétition devrait donc être circonscrite à Germain Louvet, Jérémy Loup-Quer et Fabien Revillion. Les distributions du début de la saison laissent peu de doute sur tout le bien que pense la nouvelle direction de Germain Louvet. Déjà distribué comme un Premier danseur, il a démontré sa fiabilité sur de grands ballets narratifs (Casse-Noisette, Roméo & Juliette avec une prise de rôle anticipée) et un partenariat entre le jeune danseur et Ludmila Pagliero est en train de voir le jour, plutôt prometteur sur Blake Works I. Le suspens devrait donc être assez minime, sauf grosse défaillance.

Laura – Au vu des distributions de la première moitié de la saison, le poste de Premier danseur semble promis à Germain Louvet, seul Sujet pour l’instant appelé à danser l’un des deux rôles principaux dans Le Lac des cygnes.

Billie – Germain Louvet semble avoir la faveur de la nouvelle Direction. Il suffit de voir les distributions du Lac des Cygnes pour le constater.

Amélie – Germain Louvet est distribué comme une Étoile sur Le lac des cygnes, le choix de la direction semble évident (d’autant plus de la part d’une direction qui clame son amour pour la hiérarchie) et je ne vois d’ailleurs pas bien comment la place pourrait lui échapper. Jérémy Loup-Quer et Fabien Revillion sont bien sûr en bonne place, mais ils sont loin d’être autant mis en avant.

 

Les favoris

Anne-Claire – Sébastien Bertaud devrait nous faire rêver en prince Désiré mais c’est peut-être plus côté chorégraphie que se situe son avenir dans la compagnie désormais. Ce sera sans doute la dernière infime chance de Fabien Revillion de passer Premier danseur : il a l’expérience et les moyens techniques pour relever le défi, c’est dommage pour lui qu’il y ait trop de jeunes talents qui frappent à la porte mais son Benvolio de Roméo et Juliette est une des beaux souvenirs de l’an dernier.

Laura – Germain Louvet devrait faire tôt ou tard un excellent Premier danseur, mais c’est une classe pleine de belles personnalités, dont Axel Ibot, Marc Moreau, Allister Madin ou Jérémy-Loup Quer. Leurs variations libres pourraient faire pencher le jury vers l’un ou l’autre, même si l’aride imposée ne contribuera pas à donner du rythme à ce Concours.

Billie – Pour les hommes, les résultats seront douloureux. Mais si je ne devais en choisir que deux, mon choix se porterait naturellement sur d’une part Jérémy Loup Quer. Il a une présence chaleureuse et séduisante en plus d’une technique sûre, il détient également le Prix Carpeaux 2016. Il a démontré à Moscou cet été qu’il pouvait aisément passé du prince de Casse-Noisette au barbier Basilio dans Don Quichotte. D’autre part, Fabien Révillon est un danseur spontané au tempérament romantique, mais surtout à la technique éblouissante. Voilà des années qu’il stagne au rang de Sujet, sans jamais perdre sa motivation ni sa fraîcheur. C’est toujours un plaisir renouvelé de le voir s’exprimer.

Amélie – À vrai dire, je n’en n’ai pas vraiment cette année. Germain Louvet semble être promis à un belle avenir, mais je ne le sens pas encore tout à fait mûr. Idem pour Jérémy Loup-Quer et Fabien Revillion, brillants, mais que je ne vois pas forcément aller plus loin pour l’instant dans la hiérarchie. Je pense aussi à tous ces merveilleux danseurs trentenaires : Sébastien Bertaud en tête, Marc Moreau, Allister Madin, Daniel Stokes, Simon Valastro… Ils n’ont pratiquement plus aucune chance de passer, mais chaque année, ils proposent de magnifiques prestations en Concours, sortant justement de ce cadre formel pour proposer un vrai moment de danse.

Germain Louvet - Concours de promotion 2014, variation libre (Le Lac des Cygnes)

Germain Louvet – Concours de promotion 2014, variation libre (Le Lac des Cygnes)

 

Classes des Sujets femmes

Un poste de Première danseuse à pourvoir. Variation imposée : Don Quichotte, variation de Dulcinée de l’acte II, chorégraphie de Rudolf Noureev.

Les pronostics

Anne-Claire – Si l’on se base sur les distributions de la saison passée et les performances sur scène, trois prétendantes principales : Héloïse Bourdon, Eléonore Guérineau et Marion Barbeau. Et deux outsiders : Sae Eun Park et Ida Viikinkoski. L’idée est quand même de promouvoir une danseuse qui a prouvé sa capacité à assumer le rôle principal d’un grand ballet classique sur une série de représentations, et Héloïse Bourdon est la plus expérimentée des Sujets dans ce domaine mais il lui manque peut-être l’étiquette « arty » qu’il est de bon ton d’avoir pour une danseuse de l’Opéra. Eléonore Guérineau sort d’une saison exceptionnelle, la parenthèse enchantée de l’ère Benjamin Millepied ne semble pas s’arrêter pour elle. Marion Barbeau a laissé de beaux souvenirs sur scène: une Gamzatti bien campée et surtout un Casse-Noisette version Tcherniakov porté à bout de bras. Elle peut néanmoins encore attendre son tour, tout comme Sae Eun Park et Ida Viikinkoski.

Laura – La classe de tous les drames. Impossible de savoir comment le jury, mené pour la première fois par Aurélie Dupont, se comportera, mais si la logique de la scène était respectée, Héloïse Bourdon (brillante dans de nombreux rôles d’Étoile) ou Éléonore Guérineau (une artiste unique, qui s’est imposée dans Giselle, William Forsythe et Crystal Pite ces derniers mois) devraient recueillir les suffrages. Sae Eun Park, plus discrète ces derniers temps, a également montré sa valeur dans le répertoire classique.

Billie – Cette classe est un véritable crève cœur. Tant de talents se disputent une malheureuse place, il y aura forcément des larmes. Bienheureux celui ou celle pouvant dire qui obtiendra le sésame.

Amélie – Héloïse Bourdon et Éléonore Guérineau, les plus expérimentées, sont oubliées en ce début de saison. Sae Eun Park ne semble pas spécialement appréciée. Si l’on se réfère aux distributions, Ida Viikinkoski ou Marion Barbeau dominent, mais pas non plus de façon outrageuse. Contrairement aux Sujets danseurs avec Germain Louvet, aucun n’a eu récemment une grande mise en avant. À voir alors le jour J, même si ça ne rime pas à grand-chose. J’espère en tout cas que la place ira à l’une des trois premières nommées, et qu’il n’y aura pas de promotions tièdes comme il y en a trop eu ces dernières années (et qui explique aussi cet embouteillage de talents !).

 

Les favorites

Anne-Claire – Héloïse Bourdon. Je n’aime pas les injustices et, pour moi, elle aurait dû passer Première danseuse il y a trois ans,. Il se passe un « truc » avec le public quand elle est sur le devant de la scène. L’année dernière, c’était Eléonore Guérineau qui m’avait le plus touchée lors de son passage : la variation de Dulcinée devrait la faire briller et une variation libre contemporaine serait idéale pour démontrer l’étendue de son registre. Je suis également curieuse de voir ce que proposera Marion Barbeau, une danseuse dont les qualités d’interprétation m’ont vraiment marquées cette année.

Laura – Éléonore Guérineau, soliste-née qui a enfin eu l’occasion de donner la mesure de ses dons sous Benjamin Millepied, et Héloïse Bourdon, qui n’a plus rien à prouver. Récompenser le succès récolté en scène dans des rôles d’Étoile serait le meilleur message qu’Aurélie Dupont pourrait envoyer au début de son mandat.

Billie – Héloïse Bourdon, inoubliable en Odette/Odile, Nikiya. C’est un être solaire qui rayonne bien au-delà de Paris et de la France. C’est une reine sans diadème qui règne sur nos cœurs. Sa technique est ciselée, précise, son port de tête autocratique, ses bras lyriques, sa danse, magique. Il serait impensable de la laisser végéter sujet, après avoir si fièrement représenté la danse française au Mariinsky. Éléonore Guérineau est aussi un paradoxe. De prime abord grande technicienne, elle cultive une sensibilité intuitive et à fleur de peau. Tel un caméléon, elle se glisse successivement dans George Balanchine, Justin Peck, Giselle et Crystal Pite et scintille comme un joyau. Enfin, j’ai une pensée pour Sae Eun Park, danseuse lyrique et poétique.

Amélie – Héloïse Bourdon, qui danse comme une soliste, elle est formidable. Donc elle est assez brillante pour danser au Mariinsky un rôle d’Étoile, mais pas à l’Opéra de Paris ? Soyons sérieux, la voir encore chez les Sujets en devient ridicule. La promouvoir Première danseuse pourrait d’ailleurs lui faciliter les choses pour Le Lac des cygnes cet hiver (je lance les paris, vu les statistiques blessures de la compagnie, que l’on aura besoin d’elle avant le 20 décembre). Éléonore Guérineau est formidable, elle mériterait dans l’absolu de passer aussi, mais Héloïse Bourdon attend depuis trop longtemps.

Le Lac des Cygnes - Héloïse Bourdon

Le Lac des Cygnes – Héloïse Bourdon

 

Bonne chance à tous les danseurs et danseuses !

 

Commentaires (16)

  • Anne LD

    J’espère sincèrement que cette fois ci sera la bonne pour Heloïse ! Comme vous le dites Amélie, la voir encore sujet est ridicule et je dirais même scandaleux … Comme j’ai déjà pu le dire sur un forum, je ne pense pas que ses « échecs » lors des derniers concours de promotion sont dû à ses performances lors du concours…
    La voir autant briller sur scène dans des rôles de soliste/demi-soliste ou même dans le corp de ballet et la voir échouer de très peu au concours de promotion montre pour ma part un malaise interne à son sujet …

    J’étais dans la salle lors de sa performance XXL en Odette/Odile ( et qui aurait d’ailleurs mérité une nomination ) il y a 2 saisons. Cela fait plusieurs années que je suis une habituée de l’ONP et je n’avais jamais vu autant d’enthousiasme de la part du public ! Pareil pour sa performance en Nikiya avec Hernandez …

    J’espère donc qu’elle sera enfin promue samedi pour qu’elle puisse (re)danser des rôles de solistes ( Dupont ne la distribue pas pour le moment … ). La variation imposée est faite pour elle, j’espère qu’elle choisira une variation libre judicieuse …

    Le concours sujet est en général toujours au centre des débats. Les choix sont en général très politiques. J’attends de voir la composition du jury…
    En tous les cas, je suis contente de voir que beaucoup de personnes partagent mon point de vue sur elle!

    Bonne soirée

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  • Lili

    Pour le poste de première danseuse, je suis comme vous, mon coeur balance entre Héloïse Bourdon et Eléonore Guérineau. Je suis devenue une fan absolue d’Eléonore Guérineau en 2010-2011 dans le lac, où elle dansait les quatre petits cygnes, je ne voyais qu’elle ! A chaque fois que j’ai eu ensuite la chance de la voir sur scène j’ai été conquis par sa technique époustouflante, son énergie, sa grâce, son sens du mouvement, sa joie d’être sur scène d’abord dans les petits rôles qu’on lui confiait puis en Lise ou en Giselle. Elle semble également plaire aux chorégraphes contemporains où elle marque la scène de sa présence magnétique. Je suis très reconnaissante à M. Millepied de l’avoir mise en avant et j’espère que cela ne s’arrêtera pas avec la nouvelle direction.
    J’ai également découvert Héloise Bourdon en 2010, lors du même spectacle du lac, où elle dansait un des grands cygnes. Après l’avoir vue en Odette/Odile ou encore en Gamzatti, on ne peut douter de son statut d’étoile. Elle incarne le lyrisme et me donne des frissons dès qu’elle entre sur scène.
    Dans les interview que j’ai pu lire de ces deux danseuses, j’ai apprécié leur humilité, leur dévouement à leur passion et leur sincère joie d’appartenir à l’Opéra.
    J’espère que ce sera l’une de ses deux grandes danseuses qui obtiendront ce poste. Et si je dois choisir je crois que mon coeur pencherait pour Eléonore Guérineau, mais c’est vraiment personnel, pour le merveilleux souvenir qu’elle m’a laissé dans les quatre petits cygnes… 🙂

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    • Lili

      (Je crois aussi avoir compris qu’Aurélie Dupont apprécie beaucoup Fanny Gorse, pourrait-elle être l’outsider de ce concours? Ou est-ce que c’est impensable?)

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  • Agnès

    Je ne comprends toujours pas comment Léonore Beaulac et Hannah O’Neill ont pu être promues avant Héloïse. .. Enfin, c’était l’ère Millepied… et ses chouchoux. Mais je serais vraiment consternée si l’une ou l’autre devait être nommée Etoile avant Héloïse. Héloïse est un joyau pour cette compagnie. Alors, oui, soyons sérieux. Elle attend depuis si longtemps. Elle est si talentueuse, si rayonnante, si charmante. Et ce port de tête ! De tout coeur avec elle ! Les autres attendront. Vous ne citez pas Valentine, je l’aime beaucoup aussi.

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    • Lila

      Valentine Colasante est première danseuse depuis déjà 2013, promue à la surprise générale devant Amandine Albisson, Aurélia Bellet, Héloïse Bourdon, Laura Hecquet (et Mathilde Froustey, non classée).

      Eléonore Guérineau, trop longtemps bloquée chez les coryphées, devrait, à mon avis, être première danseuse depuis de longues années déjà, et Héloïse Bourdon a prouvé depuis trois ans qu’elle n’a plus sa place dans le corps de ballet. Mais ce concours de promotion dans « la meilleure compagnie du monde », dans laquelle « seule la hiérarchie a du sens », offre, chez les sujets femmes, de nombreuses possibilités pour continuer à reprendre les bonnes vieilles habitudes de l’ère Lefèvre, et, dans ce cadre, peut-être faut-il se préparer psychologiquement à la promotion par exemple de Mlle S-M ?

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      • Agnès

        Mais oui, bien sûr, Valentine Colasante est Première Danseuse, j’ai eu un moment d’absence;.. Un peu surmenée. Mais je ne l’ai pas vue souvent danser, en tout cas pas dans des rôles de soliste. Quoi qu’il en soit, ce corps de ballet est certes remarquable, mais manque, à mon goût, de vraies personnalités. Sans vouloir donner la nostalgie, hormis Marie-Agnès Gillot, Alice Renavand, Eve Grinsztajn… je ne retrouve pas dans cette génération d’Etoiles ou de Premières Danseuses, la flamme qui animait Sylvie Guillem, Marie-Claude Pietragalla, Fanny Gaïda… et les autres. Même pas chez Myriam OB que j’adore. La technique est toujours parfaite, la grâce indiscutable, mais il manque ce grain de folie, peut-être… elles paraissent trop lisses, trop sages.
        Je n’ai pas ce sentiment avec les garçons, aussi magnifiques que leurs aînés.
        En attendant de voir les surprises que nous réservent la relève.

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  • sartoris

    Pour les quadrilles, je pense qu’Amelie Joannidès sera promue, elle a une énergie incroyable, après, il y a d’autres talents aussi. La nouvelle génération de quadrilles depuis quelques années a vraiment dynamisé le corps de ballet, il me semble plus vivant.
    Pour les coryphées, je trouve que Roxane Stojanov a tout d’une future grande, une envergure, une présence rare sur scène pour une aussi jeune danseuse.
    Pour les sujets, ma préférée reste Charline Giezendanner, mais si je devais donner un pronostic, je dirai Marion Barbeau, ce qui me ferait plaisir aussi, car ce sont des danseuses qui n’ont peut être pas le charisme de Hannah O Neill, pas forcémment la théatralité d’une Léonore Baulac, mais possédent une sorte de grâce irradiante. Il y a trois catégories de grandes danseuses, les reines, les comédiennes, et les stylistes, elles, ce sont de formidables stylistes. Mais quoiqu’il arrive, ce sera une excellente danseuse qui sera promue, car toutes ont des qualités.

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    • Lili

      Charline Giezendanner faisant partie du jury, sa promotion n’est pas à l’ordre du jour…. Elle est un des piliers de la compagnie, bien connue et aimée du public, bien distribuée, mais elle ne se présente plus au concours depuis plusieurs années….

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  • sartoris

    Je comprends Lila que les phrases que vous citez puissent irriter, mais je crois qu’il faut les replacer dans leur contexte. Mlle Dupont est désormais à la tête d’une institution de 150 danseurs, elle se doit donc de faire parfois de la communication et souvent de la politique. M. Millepied a voulu faire autrement, il a relativisé la hiérarchie, parlé de papier peint, résultat, deux mois après il était poussé vers la sortie. Mlle Dupont fait preuve, il me semble, de plus d’intelligence et de sagesse. Quand elle dit que seule la hiérarchie a du sens, elle ne dit pas forcement que la hiérarchie en place est légitime, mais plutôt que la hiérarchie n’a de sens que si elle est respectée, quand bien mème elle serait, sur certains cas, illégitime. C’est pareil à l’armée, il y a des colonels plus brillants que des généraux, des lieutenants plus brillants que des colonels, et chacun doit pourtant rester à sa place, sinon c’est l’anarchie. Quant aux nominations, il y a certainement, en plus du talent, une petite part de politique, d’affinité des danseurs, du jury, du directeur ou directrice, l’injustice est possible, elle est même certaine, mais si c’était le « public » – c’est à dire les médias sur la danse – qui faisait ses mêmes nominations, la part irrationnelle serait la même. Le « public » peut avoir ses chouchous de la même manière qu’un directeur. Dans la presse footballistique, on voit parfois des joueurs connus pour donner des bruits de vestiaire ou des interviews un peu mieux notés que ceux connus pour ne pas le faire. Ça arrive dans le football, pourquoi pas dans la danse. Qui que ce soit qui nomme, il y aura toujours quelques erreurs, des victimes, alors autant être fataliste, c’est la vie, même si c’est triste pour les talentueuses artistes concernées.

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    • a.

      J’aime bcp le commentaire de Sartoris, qui, je trouve, a le mérite de dépassionner ou du moins de donner un peu de recul : je crois comme lui que Mlle Dupont tient à redonner leur place à ceux qui ont travaillé pour arriver où ils sont et qui se sont parfois vu mis au banc à peine arrivés au sommet.Je crois que nous ne savons pas quel est le métier de directeur, nus n’en avons pas idée, et nous jugeons un peu vite…

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  • Elisabeth

    La petite taille de Guerineau pourrait aussi être un obstacle à sa nomination au grade de première danseuse.

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  • Tapemitsu

    Plus je découvre les danseurs de l’Opéra, plus j’ai du mal à discerner quels sont mes favoris.

    Ces derniers temps, j’ai été éblouie par Pablo Legasa, Fabien Revillion, Letizia Galloni, Sae Eun Park, Marion Barbeau …

    Et j’ai toujours été une grande fan de Charline Giezendanner, une danseuse resplendissante dans tous ses rôles.

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      • Agnès

        Chère Amélie, oui, je dois rester objective. Simplement, pour avoir vu Léonore Beaulac chuter dans Paquita et surjouer dans Romeo et Juliette et n’ayant pas été convaincue par Hannah O’Neill dans son rôle d’Odile / Odette dans le dernier Lac, ce sont certes de belles artistes, on le serait à moins à ce niveau du corps de ballet de l’Opéra de Paris, mais elles sont loin de me faire vibrer. Enfin, ainsi va la vie, on ne peut pas plaire à tout le monde, c’est connu. Je suis contente que vous partagiez mon avis sur les talents hommes du moment. Et je reste de tout coeur avec tous ceux qui méritent de monter… Bonne chance à tous !

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  • Tiphaine

    Et on recommence! Un peu de drama comme chaque année, certains crieront au scandale, les autres se réjouiront!

    Pour les postes de coryphées, il me semble comme que la jeune génération se démarque nettement: (enfin ceux du forsythe surtout) Clémence Gross, Eugénie Drion, Isaac Lopes Gomes. J’aime bien aussi Julien Guillemard et Antonio Conforti. Enfin, je pense que le temps est arrivé de faire monter Amélie Joannides! C’est tout simplement ridicule de la garder en quadrilles (comme pour bcp d’autres danseurs/euses). Ce qui est sure, c’est qu’il y a un vivier de jeunes talents qu’il faut absolument faire danser et monter dans les prochaines années.

    Pour les postes de sujets, mon choix va vers Letizia Galloni que je trouve tout simplement brillante, elle danse avec intelligence, délicatesse, elle est vraiment magnifique. En outsider, peut être Katherine Higgins mais on ne la voit pas beaucoup je trouve. Autre personnalité remarquable, Charlotte Ranson que j’apprécie beaucoup et qui métrite de monter depuis maintenant plusieurs années.
    Chez les garçons, Paul Marque qui me semble bien parti pour la promotion, il est distribué, revient vainqueur de Varna… J’aime aussi beaucoup l’univers d’Hugo Vigliotti

    Arrive enfin la classe tant redoutée des sujets.
    Pour les garçons, il me semble que la promotion de Germain Louvet est jouée d’avance. Magnifique danseurs, aux multiples qualités, archi distribué, sa promotion n’est/ne serait que l’aboutissement d’une saison remarquable et d’une saison à venir de soliste. Mais il y a tellement de bons danseurs dans cette classe, je pense à Fabien Revillon, Axel Ibot, Marc Moreau sans oublier Sebastien Bertaud, chacun de ses danseurs ferait, je n’en doute pas, des excellents premiers danseurs.
    Pour les filles, je pense bien sûr à Héloïse Bourdon mais j’ai peur que son temps soit passé… (Encore une future étoile pour une compagnie à l’étranger?) mais c’est sûr que j’aimerai qu’elle passé enfin – quel soulagement ce serait pour nous tous! Certes Marion Barbeau, Eléonore Guerineau, Fanny Gorse, Sae Eun Park ont prouvé qu’elles pouvaient assumer le rang de première danseuse mais il me semble que Héloïse le mérite peut-être un chouia plus pour toutes les magnifiques saisons dansées. Je pense aussi à Aurélia Bellet qui m’avait pas mal marquée dans le passé.

    Dans l’ensemble, beaucoup de danseurs et danseuses très bons qui méritent tous de monter, mais pas beaucoup de postes à pourvoir. Les variations imposées serviront d’arbitre pour pas mal de ces danseurs.

    Bonne chance à tous!

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  • Manou

    Mon avis totalement subjectif sur les promotions :
    – en première danseuse, j’aimerais voir Sae Eun Park, d’une musicalité et d’un romantisme sans pareil. Elle me touche profondément chaque fois que je la vois, mais effectivement elle est très peu distribuée. Dommage. Sinon j’aime beaucoup Marion Barbeau et sa personnalité explosive, totalement différente de Sae Eun Park.
    – en premier danseur, j’aimerais voir Fabien Revillion, toujours très intéressant dans sa danse. Germain Louvet me plairait aussi bien sûr, mais pourquoi pas l’année prochaine ? J’ai un coup de coeur aussi pour Axel Ibot, mais je ne pense pas qu’il ait ses chances.
    – pour les sujets, Paul Marque est une évidence et je n’ai pas d’avis particulier pour les femmes,
    – pour les coryphées, j’aime beaucoup Caroline Osmont, Marion GdC, Amélie Joannides et Camille de Bellefon. Pas d’avis pour les hommes. Et puis il faut voir les nouveaux aussi..

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