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Léonore Baulac nommée Danseuse Étoile – Retour sur son début de carrière

Léonore Baulac a été nommée à 26 ans Danseuse Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris, après la représentation du ballet Le Lac des cygnes du 31 décembre, où elle interprétait Odette/Odile. Si la ballerine brille sur scène depuis quelques années, son début de carrière n’a pas été évident, restant plusieurs années au grade de Quadrille. Mise en avant par Benjamin Millepied, elle a continué sur sa lancée avec Aurélie Dupont. Comme pour Germain Louvet, Danses avec la plume a fouillé dans ses archives pour retracer le début de carrière de Léonore Baulac

Sonatine de George Balanchine – Léonore Baulac et Germain Louvet

Née en 1990, Léonore Baulac démarre la danse à 4 ans, en région parisienne. Refusée deux fois à l’École de Danse de l’Opéra de Paris, elle rentre finalement au  Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 2003. En 2005, elle est finalement reçue à l”École de Nanterre, nouvellement dirigée par Élisabeth Platel, et rentre à 15 ans en deuxième division. Léonore Baulac reste trois ans à l’École de Danse, dansant notamment dans Variations Don Giovanni (Maurice Béjart), Napoli (August Bournonville), Youndering (John Neumeier), Entre deux rondes (Serge Lifar) et Soir de fête (Léo Staats). 

En 2008, Léonore Baulac intègre le corps de ballet de l’Opéra de Paris, en même temps que Marion Barbeau, Silvia Saint-Martin, Juliette Hilaire, Takeru Coste et Hugo Vigliotti. Les premières années de Quadrille sont difficiles pour la danseuse. Elle se fait remarquer en 2011 par Anne Teresa de Keersmaeker qui lui confie un rôle dans Rain, mais la ballerine a du mal à se démarquer. Elle perd souvent ses moyens en Concours de promotion, passage obligé pour monter dans la hiérarchie, comme en 2012 avec la variation extraite du Lac des cygnes. Quatre ans plus tard, c’est pourtant avec ce même ballet qu’elle est nommée Danseuse Étoile.

Concours de promotion 2015 – Léonore Baulac dans sa variation imposée (The Four Seasons de Jerome Robbins)

En 2013, et l’annonce de l’arrivée de Benjamin Millepied à la tête de l’Opéra de Paris, les choses s’accélèrent. Lui a envie de mettre en avant toute une jeune génération de danseurs et danseuses, Léonore Baulac en fait partie. Débute alors pour elle une ascension sans pause. Fin 2013, elle passe enfin Coryphée avec In The Middle, Somewhat Elevated de William Forsythe. Benjamin Millepied est dans le jury, il la repère et lui confie quelques mois plus tard un premier rôle dans sa création Daphnis et Chloé. À la fin de l’année 2014, elle monte Sujet avec une variation de Jerome Robbins, reçoit le Prix de l’AROP (“Je vois l’avenir avec enthousiasme !“, disait-elle dans son discours). et obtient son premier rôle d’Étoile : Clara de Casse-Noisette, aux côtés (déjà) de Germain Louvet. Danses avec la plume y était. Verdict : une danseuse trop timide au premier acte, mais qui prend toute son ampleur au deuxième. Nous rencontrons Léonore Baulac quelques semaines plus tard, alors qu’elle vient de devenir l’égérie de la marque Merlet. “Les choses n’avaient pas changé depuis 20 ans et Benjamin Millepied fait les choses différemment. Cela change donc pour tout le monde. Et personnellement, cela a tout changé. Je ne dansais pas, et depuis son arrivée je me suis mise à danser. Et avoir un rôle d’Étoile, ce n’est pas un petit changement, c’est énorme“.

2015 est sur le même ton pour Léonore Baulac. Elle danse le rôle-titre de Paquita, une belle distribution même si elle y montre aussi ses limites dans le répertoire académique. À la rentrée, elle est l’une des danseuses centrales de la création Clear, Loud, Bright, Forward de Benjamin Millepied, avant d’enchaîner avec Anne Teresa de Keersmaeker et de goûter à Polyphonia de Christopher Wheeldon. Une promotion de Première danseuse arrive sans surprise à la fin de l’année, malgré un Concours serré entre quatre ballerines. 

Clear, Loud, Bright, Forward de Benjamin Millepied – Hugo Marchand et Léonore Baulac

Benjamin Millepied parti, 2016 aurait pu être un moment de stagnation pour Léonore Baulac. Mais Aurélie Dupont la met également en avant. La jeune danseuse fait ainsi ses débuts en Juliette dans Roméo et Juliette, montrant aussi bien ses qualités d’interprètes que ses lacunes techniques. Elle enchaîne avec la création Blake Works I de William Forsythe, où le chorégraphe lui a réservé un joli pas de deux avec François Alu. À la rentrée, elle a droit à plusieurs rôles de solistes lors de la soirée George Balanchine, toujours accompagnée de Germain Louvet, laissant présager une fin de saison heureuse. Présage qui s’est confirmé lors de sa titularisation d’Odette/Odile dans Le Lac des cygnes, et réalisé le 31 décembre avec sa nomination de Danseuse Étoile.

Nommée relativement jeune, Léonore Baulac a devant elle de belles années pour montrer toutes ses qualités d’interprètes et d’esprit. La prochaine saison, aux tonalités néo-classiques, semble faite pour elle. Elle sera néanmoins toujours attendue au tournant dans les ballets académiques, censés être au coeur du répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris. Pour la suite de la saison, elle participera à la tournée au Japon, notamment Effie dans La Sylphide. Et une prise de rôle dans le rôle-titre en juillet à Paris ? 

Léonore Baulac lors de sa nomination d’Étoile.

 

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