TOP

Les Plumes d’or de la saison 2017-2018 sont attribuées à…

La saison danse 2017-2018 est terminée, il est donc temps de remettre les traditionnelles Plumes d’or de la saison.

Coups coeur, découvertes, interprètes, chorégraphes… Voici les Plumes d’or de la saison 2017-2018, décernées les membres de la rédaction. 

 

Les Plumes d’or d’Amélie Bertrand

Plume d’or du spectacle : pas un spectacle ne s’est forcément détaché pour moi cette saison. Je retiens plutôt deux extraits. D’abord l’acte des Dryades de Don Quichotte avec Dorothée Gilbert (Dulcinée), Sae Eun Park (la Reine des Dryades) et Myriam Ould-Braham (Cupidon). Du très grand art. Puis Dances at a Gathering de Jerome Robbins par la distributions multi-étoilée du New York City Ballet aux Étés de la Danse. Juste sublime. Également nommé : Rubis par François Alu, Valentine Colasante et Hannah O’Neill. 

Plume d’or du spectacle de cirque : Les Princesses de Cheptel Aleïkoum. Un vrai coup de coeur pour ce spectacle drôle et corrosif, qui passe à la moulinette les contes de fées pour un ton bien d’aujourd’hui. La saison cirque fut globalement riche et passionnante. 

Plume d’or du Tube : La Mégère apprivoisée de Jean-Christophe Maillot par les Ballets de Monte-Carlo. Tout fonctionne dans ce ballet. Tout. Et magistrale reprise par la troupe monégasque d’un ballet créé tout de même pour les Étoiles du Bolchoï. Un vrai tube qui a de quoi remplir les salles en tournée pour au moins les dix prochaines années, et on ne va pas s’en plaindre. 

Plume d’or du feel-good ballet : Folia de Mourad Merzouki. Un spectacle plein d’idées, populaire, fait pour plaire au plus grand nombre sans rogner sur la qualité. « On dit que Mourad Merzouki, c’est le nouveau Maurice Béjart« , a dit Jean-Paul Montanari. Est-ce que c’était pour lui un compliment ? À la place du chorégraphe, je le prendrais comme tel. 

Plume d’or de la performance : Nijinsky de John Neumeier par le Ballet National du Canada. Mention spéciale à Guillaume Côté bluffant dans le rôle-titre. 

Plume d’or de l’interprète masculin : Mathias Heymann. Un Basilio surprenant d’humour (le jeu d’acteur n’était pas forcément son fort, cela a changé !), un Lenski extraordinaire, une prise de rôle dans Le Boléro prometteuse… Voilà l’un des cinq grands interprètes masculins à voir aujourd’hui dans le monde sur une scène de danse. Dommage qu’il n’ait pas une direction artistique et une programmation à la hauteur de son talent.

Plume d’or de l’interprète féminine : Dorothée Gilbert étant hors-concours, je choisis Sae Eun Park rien que pour son Diamants, lyrique et si plein d’esprit. Une danseuse accomplie.

Plume d’or de la régularité : Alice Renavand. Du Sacre de Pina Bausch à sa jolie prise de rôle en Lise, voilà une danseuse qui ne s’économise pas et surprend souvent là où on ne l’attend pas. Une belle saison. 

Plume d’or du jeune fougueux bondissant : Francesco Mura dans le Chef des Gitans dans Don Quichotte à l’Opéra de Paris. Olé ! 

Plume d’or de la révélation : Shale Wagman, lauréat du Prix de Lausanne 2018. Des facilités bluffantes, une générosité en scène qui illumine tout et une gentillesse à toute épreuve. Un talent à suivre de très, très près. Également nommée : Katrin Schrader, 19 ans, des Ballets de Monte-Carlo. Vu dans le rôle de Bianca de La Mégère apprivoisée. Soliste naturelle, charme fou en scène, personnalité explosive : une future grande.

Plume d’or de la direction artistique : Bruno Bouché au Ballet du Rhin. Une première saison prometteuse, surprenante, passionnante… et cohérente. La preuve qu’une belle direction artistique, ce n’est pas qu’aligner les noms, mais réfléchir à qui on invite et pourquoi. 

Plume d’or du scandale : la façon dont l’Opéra de Paris a géré sa récence crise interne, en sanctionnant uniquement ceux et celles qui avaient envie de faire évoluer les choses et en réussissant à monter les danseurs et danseuses les uns contre les autres. Il y a pourtant tant de talents ! Également nommé : la gestion des classes de danse classique du CNSMDP cette saison avec des cas graves de harcèlement moral, sans aucune réaction à notre connaissance de la direction, et un directeur des études chorégraphique en arrêt une bonne partie de l’année, dont on attend toujours le nom du successeur ou de la successeuse. D’autant plus dommage que les talents sont là. 

Bruno Mantovani, directeur du CNSMDP, a souhaité publié un droit de réponse suite à ces Plumes d’or. 

Plume d’or du hashtag : #AluÉtoile

 

Les Plumes d’or de Claudine Colozzi

Plume d’or du spectacle : Noé de Thierry Malandain. Ah non la création date d’avril 2017… The Season’s canon de Crystal Pite. Une reprise de 2016… Le Sacre du printemps de Pina Bausch… Un marronnier comme on dit dans le journalisme. Bref, difficile de faire surgir de sa mémoire un spectacle vraiment marquant cette saison. En tous cas les vraies créations n’ont pas imprimé notre cortex émotionnel.

Plume d’or du danseur : Akram Khan. Son ultime solo Xenos découvert à Montpellier Danse conforte dans l’idée que ce danseur est l’un des meilleurs interprètes de sa génération. On a encore deux ans pour s’habituer à l’idée de ne plus entendre résonner ses grelots de chevilles.

Plume d’or de la chorégraphe : Nacera Belaza et sa dernière pièce Le cercle. Pour cette phrase : « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas d’amener le spectateur à voir une chose différente chaque fois, mais à mieux voir chaque fois« . 

Plume d’or du jeune fougueux bondissant : Masayoshi Onuki dans le rôle de Papageno dans la reprise de La Flûte enchantée de Maurice Béjart par le Béjart Ballet Lausanne. Drôle, touchant, aérien, il insuffle un brio et une poésie au rôle qu’il en éclipse presque tous ses partenaires.

Plume d’or de « Les chefs-d’œuvre sont éternels » : May B de Maguy Marin, transmis à la chorégraphe Lia Rodrigues et à ses formidables jeunes danseurs brésiliens vu au Centre-Quatre à Paris en avril. Hypnotique, lancinant et puissamment déstabilisant. Et Schubert ! Ah Schubert… 

Plume d’or de la complicité : celle du chorégraphe Raphaël Cottin et du Danseur Étoile Jean Guizerix dans le duo Parallèles présenté au festival June Events avec la présence-absence de Wilfride Piollet. Émouvante.

Plume d’or du meilleur « plan média » : les adieux de Queen Marie-Agnès. Dans le mois qui a précédé son vrai-faux départ à la retraite, l’Étoile du ballet de l’Opéra de Paris a couru un véritable marathon médiatique. Quand on aime, on ne compte pas !

Plume d’or de la comédie musicale qui assure grave : franchement après l’incendie au théâtre Mogador et l’annonce de Grease à la place du Fantôme de l’Opéra, on a fait la moue devant ce qu’on pensait être un lot de consolation. Bien au contraire ! Un show enlevé, aux tableaux très soignés, porté par une troupe de jeunes artistes talentueux et convaincants.

Plume d’or de l’entretien qui a du sens : celui paru dans le magazine Philosophie Magazine (mai 2018) mettant en présence Ludmila Pagliero et le philosophe, écrivain et journaliste Charles Pépin autour de l’idéal de perfection. 

 

Les Plumes d’or de Jean-Frédéric Saumont

Plume d’or du spectacle de la saison : Formosa par la Cloud Gate Dance Theater. Lin Hwai-min, le maître de Taïwan a livré une pièce d’une beauté stupéfiante, surfant sur les éléments et l’ècologie dans un pays où il pleut 200 jours par an. Sa dernière, dit-il. Mais qu’est ce qu’ils ont tous à prendre la clef des champs ?!

Plume d’or de la Danseuse : Dorothée Gilbert sans hésiter. Au sommet de sa forme, elle fut mutine et jazzy dans Rubis, technicienne parfaite dans Kitri et actrice accomplie dans Lise en fin de saison. Dommage que le répertoire de l’Opéra de Paris n’ait que peu de beaux rôles pour cette magnifique danseuse.

Plume d’Or du Danseur : François Alu… sans hésiter. Formant le couple parfait avec Dorothée Gilbert dans Rubis, Bryaxis majuscule dans la reprise du ballet Daphnis et Chloé de Benjamin Millepied, acteur irrésistible dans le rôle de Colas de La Fille mal gardée et une soirée qui bouscule tout avec 3e Étage. François Alu a illuminé une saison de l’Opéra de Paris bien morne. Il n’est pas Étoile. Aurélie Dupont a tort mais au fond, on s’en fout…

Plume d’Or du chorégraphe : Le catalan Rafael Bonachela venait pour la première fois à Paris avec la Sydney Dance Company qu’il dirige. Son Lux Tenebris, ballet hardcore, a pulvérisé la soirée présentée au Théâtre de Chaillot où il devrait revenir.

Plume d’Or de la direction artistique : ex-aequo Bruno Bouché qui a livré une première saison très réussie au Ballet du Rhin avec entre autres une soirée Plus loin l’Europe qui a fait briller les chorégraphes israéliens. Kader Belarbi nous réjouit saison après saison au Ballet du Capitole en alternant avec tact et goût le ballet académique (Giselle), la création (un Casse-Noisette habilement revisité) et le répertoire français avec une soirée Roland Petit qui a montré l’excellence des toulousains.

Plume d’or de la pièce mi-figue, mi raisin : on attendait beaucoup et dans doute trop de la création d’Alexander Ekman pour le Ballet de l’Opéra de Paris. Play fut une réussite populaire et un joli moment de théâtre mais le chorégraphe suédois, si séduisant lorsqu’il travaille avec le NDT, n’a pas utilisé la technique et le savoir-faire de la compagnie. C’est hélas la tendance aujourd’hui et trop de chorégraphes contemporains recyclent aujourd’hui leurs pièces à l’Opéra de Paris sans vraiment se soucier de qui les danse !

Plume d’Or des regrets éternels : À mesure que les mois passent, l’absence de Sylvie Guillem se fait de plus en plus sentir : personne ne l’a remplacée dans cette recherche absolue de beauté et de perfection. Akram Khan avec qui elle partagea la scène pour le grandissime Sacred Monsters a lui aussi décidé d’arrêter la scène. Et voilà qu’une autre idole Ouliana Lopatkina, cygne inégalé, est partie presqu’en catimini. On finit par se sentir vieux….

 

Les Plumes d’or d’Isabelle Aubert

En photos, bien évidemment pour la photographe de DALP.

Plume d’or de la chorégraphie : Le Sacre du Printemps de Pina Bausch, à l’Opéra de Paris, avec ses quatre « élues »: Eléonora Abbagnato, Léonore Baulac, Valentine Colasante et Alice Renavand.

 

Plume d’or du spectacle : Onéguine de John Cranko.

 

Plume d’or de l’instant de grâce : l’émotion de Valentine Colasante lors de sa nomination à l’issue d’un Don Quichotte juste incroyable le 5 janvier dernier.

 

Plume d’or de la découverte : l’Académie Princesse Grace de Monaco. L’immense talent de ses élèves, leur gentillesse, leur humilité, la qualité de l’enseignement de l’ensemble des professeurs et de leur directeur. Également, l’École Royale de Ballet de Suède et ses danseurs et danseuses magnifiques que l’on a pu voir danser lors du spectacle du LAAC.

 

Plume d’or du coup de cœur : Shale Wagman de l’Académie Princesse Grace et lauréat du Prix de Lausanne 2018. La grâce à l’état pur…

 

Plume d’or des Adieux « une grosse page se tourne » : Marie-Agnès Gillot le 31 mars dernier. Mais aussi Laetitia Pujol, Marie-Solenne Boulet, Alexandra Cardinale, Alexis Renaud, Mallaury Gaudion…

 

Plume d’or des « on espère vraiment que ce n’est qu’un au revoir » (et en attendant, très bonne route à eux et elles !) : Éléonore Guérineau, mais aussi Yannick Bittencourt, Vincent Chaillet…

 

 

Poster un commentaire