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Saison 2018-2019 – Le Théâtre de la Ville

Finissons la présentations des saisons 2018-2019 avec celle du Théâtre de la Ville, lieu incontournable de la danse contemporaine. Cette saison encore, le théâtre est en travaux et les spectacles sont dispatchés dans différents lieux de la capitale. Ce qui n’empêche pas une programmation riche, avec de nombreux habitué-e-s du Théâtre de la Ville, quelques jeunes talents et une pointe de cirque de qualité. Le Théâtre de la Ville reste le lieu de la danse contemporaine et des expérimentations.

 

Les dix coups de coeur DALP

En toute subjectivité, nos quelques spectacles coup de coeur de cette saison.

Gatomaquia d’Israel Galván

Israel Galván et le Cirque Romanès, voilà le duo étonnant, et forcément détonnant, proposé par le Théâtre de la Ville en cette rentrée danse. Mais quoi de mieux que d’associer ce danseur de flamenco percutant et novateur avec le cirque tzigane unique en son genre ? C’est en tout cas le lieux qu’a choisi Israel Galván pour sa pièce Gatomaquia, qui peut se traduire par « La Bataille des chats ». le chat, seul animal à être jamais monté sur la scène du Cirque Romanès. Une proposition d’emblée séduisante. 

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Du 12 au 22 septembre 2018, neuf représentations au Cirque Romanès

Gatomaquia d’Israel Galván

Portrait Anne Teresa de Keersmaeker 

Le Festival d’Automne consacre un large portrait à Anne Teresa de Keersmaeker dans le cadre de son édition 2018. Le Théâtre de la Ville, un lieu habitué de la chorégraphe belge, accueille bien sûr quelques-uns des spectacles. Achterland tient une place décisive dans le parcours d’Anne Teresa De Keersmaeker : c’est le premier de ses essais pour une plus grande implication des musiciens dans la dynamique scénique – une approche qu’elle développera abondamment par la suite. Verklärte Nacht ensuite faite partie de ses « tubes », proposant une interprétation sensible de La Nuit transfigurée. Zeitigung est un travail à quatre mains entre la chorégraphe et Alain Franco, qui relancent la machine Zeitung dix ans après sa création. Dans l’intervalle le monde a muté et, à travers les corps de huit danseurs jeunes, ils actualisent leur propre travail. Mitten wir im Leben sind est ensuite une superbe étude des Suites pour violoncelles de Bach, pour une danse majuscule d’une infinie beauté. Enfin le portrait se termine avec l’universel Rain, oeuvre-maîtresse d’Anne Teresa de Keersmaeker repris par toute une nouvelle génération d’interprètes. 

Achterland du 16 au 18 octobre 2018, trois représentations à la MAC ; Verklärte Nacht du 18 au 24 octobre 2018, six représentations à l’Espace Pierre Cardin ; Zeitigung du 10 au 18 novembre 2018, huit représentations au Théâtre des Abbesses ; Mitten wir im Leben sind du 17 au 19 novembre 2018, trois représentations à la Philharmonie de Paris ; Rain du 6 au 8 décembre 2018, trois représentations à La Villette.

 

Franchir la nuit de Rachid Ouramdane

Habitué à questionner les mouvements de populations, comme il avait choisi de le faire dans sa précédente pièce Tenir le temps, Rachid Ouramdane aborde ici une thématique fil rouge de son travail : celle des migrations et de l’exil. En plus d’un dispositif scénique ambitieux, le co-directeur du CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble choisit de mettre en scène, aux côtés de cinq danseurs, une vingtaine d’enfants grenoblois et treize mineurs isolés venus d’Afrique ou d’Europe. Quand la danse se fait l’écho des turpitudes de notre monde contemporain, sans mièvrerie ni pathos, elle touche assurément en plein cœur. 

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Du 15 au 21 décembre 2018, cinq représentations au Théâtre de la Ville

Franchir la nuit de Rachid Ouramdane

Show de Hofesh Shechter

Après le triomphe de Grand finaleHofesh Shechter revient au Théâtre des Abbesses avec une pièce de dimension plus modeste. Le chorégraphe a proposé à un groupe de jeunes danseur.se.s âgé.e.s de 18 à 25 ans de réinterpréter une de ses œuvres, Clowns qu’il avait créée en 2016 pour le Nederlands Dans theater. Un ballet survolté gavé d’adrénaline qui convient parfaitement à ces jeunes interprètes.

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Du 20 au 30 décembre 2018, douze représentations au Théâtre des Abbesses

 

North Korea Dance d’Eun-Me Ahn

On ne peut décidément plus se passer de la chorégraphe coréenne Eun-Me Ahn, devenue une incontournable de la programmation parisienne depuis quelques saison. Difficile aussi se résister à ses pièces uniques au grain de folie si particulier. North Korea Dance est sa nouvelle création. La chorégraphe s’est plongée dans les vidéos de ballets dansés en Corée du Nord pour à la fois connaître un peu mieux ses compatriotes mais aussi questionner l’évolution d’un art lorsqu’il est soumis depuis plus de 60 ans à un régime politique dictatorial.

Du 19 au 23 février 2019, cinq représentations au Théâtre des Abbesses

 

Eins Zwei Drei de Martin Zimmermann

Grand habitué du Théâtre de la Ville, le poète-circassien Martin Zimmermann y vient souvent y présenter ses pièces. Place cette saison à Eins Zwei Drei (Un deux trois), un trio aux relations tendues, saisi dans un noeud de conflits entre soumission, abus de pouvoir et liberté. Pièce pour un pianiste virtuose et trois interprètes-acrobates, le chorégraphe et metteur en scène Martin Zimmermann pose la question de la survie du groupe et de l’individu dans un contexte qui les écrase en les révélant. 

Du 20 au 24 février 2019, cinq représentations au 104

 

May B de Maguy Marin

Un grand classique du répertoire de danse contemporaine, toujours aussi universel et frappant plus de 30 ans après sa création. Ici, les corps sont gros, déformés, moches. Et l’humanité pas forcément brillante. May B, c’est l’histoire d’une foule, d’un groupe dans la foule. Ils sont ensembles, mais voudraient vivre séparément. Ils sont séparés, et ne demandent qu’à revenir ensemble, quitte à parfois se bagarrer. C’est l’histoire de la solitude que l’on cherche à meubler par tous les moyens. C’est une danse sur le fil. 

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Du 27 février au 12 mars 2019, onze représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

Passo d’Ambra Senatore

En 2010, Ambra Senatore signait avec Passo sa première pièce de groupe, après plusieurs travaux en solo. Elle reprend aujourd’hui cette pièce fondatrice, alors qu’elle a changé de statut en huit, passant de jeune découverte à directrice du CCN de Nantes. On y retrouve sa signature : une danse-théâtre espiègle, non dénuée d’humour et tombant parfois dans l’absurde pour un résultats qui sait séduire par son originalité.  

Du 10 au 13 avril 2019, cinq représentations au Théâtre des Abbesses

 

8 & 9 de Tao Ye – TAO dance Theater

Le chorégraphe chinois Tao Ye n’est pas un genre à céder aux sirènes des tendances du moment. Ses pièces ne cherchent pas à plaire, mais à expérimenter. Il ne s’embarrasse pas de titre d’ailleurs pour ses chorégraphies, mais leur donne des numéros. Le Tao Dance Theater présente ici ses deux dernières créations, 8 et 9. Ses unissons philoso-phiques tendent vers un respirer-ensemble, vers la pureté et l’éternité, en harmonie avec l’univers. Des pièces aussi époustouflantes que fascinnntes. 

Du 5 au 8 juin 2019, quatre représentations à La Villette

 

Tanztheater Wuppertal Pina Bausch

Voilà des années que le Tanztheater Wuppertal passe par Paris, pour y présenter une pièce de Pina Bausch. Cette année, pour la première fois, la troupe vient avec deux oeuvres qui n’est pas signée de sa créatrice. Dix ans après la mort de Pina Bausch, le Tanztheater Wuppertal évolue et s’ouvre à de nouveaux et nouvelles chorégraphes. Voici ici la Nouvelle Pièce II d’Alan Lucien Øyen. « Comme artiste je suis passionné par les êtres humains. La compagnie de Pina à Wuppertal est sans doute le meilleur endroit pour les étudier« , raconte le chorégraphe. Puis la création Since She de Dimitris Papaioannou. Une rencontre à ne pas manquer.

Nouvelle Pièce II d’Alan Lucien Øyen du 29 juin au 3 juillet 2019, quatre représentations au Théâtre de Chaillot ; Since She de Dimitris Papaioannou du 8 au 11 juillet 2019, quatre représentations à La Villette

 

 

Les têtes d’affiche

Ligne de crête de Maguy Marin

À 67 ans, Maguy Marin reste une révoltée. Révoltée contre la société d’aujourd’hui, la sur-consommation sans réflexion, le néo-libéralisme. Et désespérée aussi, face à une société qui ne bouge plus vraiment et semble avoir accepté cet état de fait. « Je trouve ça incroyable notre capacité à absorber tant de violence sans que ça nous fasse bouger le cul« , disait-elle ainsi en préambule à sa création Ligne de crête, présentée à la 18e Biennale de la Danse de Lyon. Maguy Marin y dit tout de cette nausée et de son envie de secouer le monde. Malgré son cri de colère véridique, Ligne de crête tombe à plat, nous montrant ce que nous savons déjà. 

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Du 25 septembre au 6 octobre 2018, onze au Théâtre des Abbesses

Ligne de crête de Maguy Marin

Campana du Cirque Trottola

Après Matamore, le Cirque Trottola revient à sa cellule originelle. Un duo devenu quatuor avec Thomas Barrière et Bastien Pelenc, multi-instrumentistes, touche-à-tout et compagnons de cordée de cette ascension menée par Titoune et Bonaventure Gacon, interprètes fascinants qui aimantent toutes les émotions. Car la patte Trottola, miraculeuse et singulière n’a pas changé, faite d’exploits virtuoses (trapèze volant, portés acrobatiques) et d’impalpables petits riens, ces instants furtifs où une mimique, un regard ahuri ou un dos fatigué sont les détails du paysage pointilliste qu’ils font de la condition humaine.

Du 23 novembre au 15 décembre 2019, quatorze représentations au 104

 

Saison sèche de Phia Ménard

Jonglage, performance, cirque, théâtre, danse…  Phia Ménard fait partie des artistes inclassables, mais aux spectacles toujours engagés, percutants, ne laissant pas indifférent. À partir du regard qu’elle porte sur elle-même et de celui qu’on porte sur la femme qu’elle est devenue, se construit une réflexion toujours en mouvement sur les rôles, masculin et féminin, qui nous sont imposés, consciemment ou non. Ne pouvant se résoudre à cet état de fait, elle imagine avec Saison Sèche un lieu incertain de résistance et d’insoumission habité par des danseuses confrontées à « un sol qui tremble et à des murs qui suintent« , dans un rituel artistique où les corps et les mots se conjuguent pour aller au-delà de « l’assignation des genres et de son corollaire, le pouvoir patriarcal.

Du 10 au 13 janvier 2019, quatre représentations à la MC93

 

Aujourd’hui, Sauvage de Patrice Lambert

Les huit interprètes qui portent Aujourd’hui, Sauvage, habillés par la scénographie de Sallahdyn Khatir et sur l’inspiration musicale de Marek Havlicek et Benjamin Colin, répondent à l’invitation formulée par Henri Michaux de « donner un corps » au rugissement et au vacarme, à la « soif jamais étanchée » et aux intuitions qui guident le mouvement à l’orée de son impulsion.

Du 6 au 9 février 2019, quatre représentations au Centre Pompidou

 

Goat de Ben Duke – Ballet Rambert

Le Ballet Rambert se revendique compagnie nationale britannique et ne cesse d’inviter les créateurs les plus novateurs du pays. Par exemple, le très prolifique Ben Duke, auteur de Goat, un hommage à Nina Simone, où la musique, interprétée live, conditionne le moindre geste de seize fêtards venus s’éclater sur les chansons de la chanteuse, dont sa fameuse version de Feelings, donnée au festival de Montreux, en 1976. Face à la chanteuse Nia Lynn et aux musiciens, la foule se livre à des rituels de plus en plus proches du Sacre du printemps.

Du 16 au 26 avril 2019, neuf représentations au Théâtre des Abbesses

 

Une création de Sankai Juku

Fondée en 1975 par Ushio Amagatsu, la compagnie japonaise Sankai Juku vient régulièrement en France, avec le Théâtre de la Ville ou la Maison de la Danse. Son genre est le théâtre Butô, forme d’art scénique japonaise apparu dans les années 1960, comme une expression des traumatismes d’une génération née après la guerre. Ses interprètes sont exclusivement masculins, toujours sur scène à nu et poudrés de blanc. Leur démarche artistique peu désarçonner, tant notre regard d’Européen.ne n’est pas habitué à ce genre. Mais il faut laisser son esprit se laisser prendre au jeu et partir en voyage avec les danseurs, tant le chemin est beau. 

Du 29 avril au 4 mai 2019, cinq représentations au Théâtre des Champs-Élysées

 

Threshold du Patin Libre

Le Patin Libre, c’est notre nouvelle compagnie chouchoute venue du Québec, dont la spécialité est la danse… sur glace. Pas celle des galas à paillettes et des compétitions, et celle de la recherche d’un nouveau mouvement, où l’émotion naît aussi bien du geste des interprètes que du bruit des patins ou la lumière rasante sur la glace. Threshold (seul) est une danse sur glace superbe montrant toute l’évolution de la troupe depuis deux ans, même si un manque d’une ligne dramaturgique freine un peu l’intensité de la pièce.

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Du 12 au 15 juin 2019, six représentations à la patinoire d’Asnières

Threshold du Patin Libre

Moving with Pina de Cristiana Morganti

Cristiana Morganti, grande interprète de Pina Bausch, s’est déjà livré en solo avec Jessica and me, où elle revenait sans fard sur son parcours. Avec Moving with Pina, voilà plus une sorte de conférence dansée sur l’univers si particulier de l’immense chorégraphe allemande, montré avec humour et émotion.

Du 25 au 29 juin 2019, quatre représentations au Théâtre des Abbesses

 

 

Au fil de la saison

About Kazuo Ohno de Takao Kawaguchi

Présentée dans le cadre du Festival d’Automne, About Kazuo Ohno est une relecture de Takao Kawaguchi du répertoire de Kazuo Ohno, l’un des grands maîtres du butô, cet art total japonais. L’artiste n’a pourtant vu ces pièces qu’à travers des vidéos, et sa danse est plutôt éloignée du butô. mais il veut par ce travail faire surgir l’ossature physique de la danse du maître, sa virtuosité et sa complexité.

Du 2 au 5 octobre 2018, quatre représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

De quoi sommes-nous faits ?! d’Andréya Ouamba

Le culte d’un chef d’Etat autoritaire serait-il lié à celui du patriarche familial? Andréya Ouamba analyse son propre rapport au père, avec lucidité et finesse, sur fond de rumba congolaise, se souvenant de la crise politique du Congo de 1993. 

Du 10 au 13 octobre 2018, quatre au Théâtre des Abbesses

 

Split de Lucy Guerin

Le principe de Split est aussi simple qu’efficace. Deux femmes occupent un espace délimité par des lignes blanches. Celui-ci ne cesse de rétrécir, les obligeant à redéfinir leur relation, à des intervalles qui se réduisent de manière toute aussi menaçante. Il n’y a ni issue ni solution, juste des gestes de plus en plus contraints, névrotiques ou soudainement apaisés.

Du 4 au 8 décembre 2018, cinq représentations au Théâtre des Abbesses

 

Refuge de Vincent Dupont

Une plate-forme de distribution. Une quantité de cartons. Deux hommes. Deux manutentionnaires. Leur écrasement par les gestes du labeur, vides de sens. Le chorégraphe Vincent Dupont vient bouleverser cela. Fines, tendues, ses pièces orchestrent l’espace entier, où la nouveauté s’initie pour fonder la représentation. S’il est un Refuge, cherchons-le dans la danse, qui inspire d’autres trajectoires vers le réel.

Du 8 au 11 janvier 2019, quatre représentations au Théâtre des Abbesses

 

OILinity de Kat Válastur

Un paysage « animé par le pétrole« , un jeu d’aventure nommé OILinity. Mais à quoi jouent-ils ? Les trois êtres aux mouvements ralentis et presque robotiques pourraient être trois avatars immergés dans une réalité virtuelle ou des explorateurs à la recherche de pétrole, voire des militaires perdus dans le désert. Une énergie invisible exerce son contrôle sur eux, et trois objets mystérieux, couverts de tissus noirs, les attirent irrésistiblement, pour les rejeter aussitôt. OILinity dessine l’état émotionnel d’une société dépendante du pétrole, dit Kat Válastur, chorégraphe grecque qui a choisi Berlin comme port d’attache. Mais c’est un voyage à Bakou, l’un des centres de l’industrie du pétrole, qui a inspiré ce trio mystérieux à la lisière des arts plastiques et empreint d’ironie.

Du 14 au 16 janvier 2019, trois représentations au Théâtre des Abbesses

 

Andante d’Igor & Moreno

Andante orchestre un doux transport dans une bulle de rêve, où le temps s’écoule, l’attention se fait. Autant que de jeunes corps très actuels, Andante est une chorégraphie d’ombres, de silhouettes, de sons, de fumées et de fragrances – distillées par un créateur parfumeur… On y goûte à une expérience totale de la perception. C’est un moment à passer ensemble, pour être en ressentant ce qui est.

Du 18 au 20 janvier 2019, quatre représentations au Théâtre des Abbesses

 

Submission d’Adi Boutrous

Deux hommes dans un espace immaculé. Il arrive qu’il n’en faille pas plus pour captiver et émouvoir, de bout en bout. Adi Boutrous et Avshalom Latucha réussissent ce retour aux fondamentaux, grâce à leur acuité et leur totale sincérité. Leurs corps interrogent le fond de l’identité masculine et relatent les tensions qui innervent leur contexte de vie, en Israël. Leurs portés, roulades, face-à-face et même leurs poiriers sont si intenses, si nécessaires qu’on retrouve cette sensation d’une danse qui sait tout exprimer, tout révéler.

Du 24 au 26 janvier 2019, trois représentations au Théâtre des Abbesses

 

Queen-size de Mandeep Raikhy

Personnalité incontournable de cette scène contemporaine et performative, Mandeep Raikhy entend changer non seulement la danse, mais aussi la société indienne. Chorégraphe et directeur du Gati Dance Forum, il présente ici sa troisième création d’envergure, un duo qui met en scène la relation amoureuse entre deux hommes. Sobre et sans drame, Queen-size rappelle que l’amour concerne l’intime, alors que la loi indienne interdit les relations homosexuelles.

Du 28 au 30 mars 2019, neuf représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

 

 

Le Gros Sabordage de la Mondiale générale 

Si quatre bastaings ne sont pas nécessaires pour porter un seul homme, un seul bastaing est-il suffisant pour porter quatre hommes ? La question est absurde mais après tout, nous ne sommes plus à un non-sens près. Car si les hommes sont capables des plus grandes prouesses, pourquoi diable assument-ils dans le même temps un net penchant pour l’autodestruction ? De ce constat est née cette farce de cirque qui multiplie situations corporelles cocasses et risque calculé. Le résultat ne peut être que mathématique. Il est aussi drôle et virtuose. Poutres en bois et hula-hoop géants sont les partenaires de jeux de ces acrobates philosophes qui entendent styliser par l’exploit l’absurdité de la condition humaine.

Du 9 au 25 mai 2019, treize représentations au Monfort

 

 

Les Jeunes talents

Ion de Christos Papadopoulos

Christos Papadopoulos, chorégraphe grec, est un habitué du Théâtre de la Ville. Il y présente cette saison Ion, une pièce de groupe qui met l’accent sur le groupe et sur le va-et-vient constant entre individualité et convivialité. Que l’on se place dans la nature, dans la société humaine ou dans un groupe d’atomes (ion), la question est celle des flux énergétiques. 

Du 5 au 7 novembre 2018, trois représentations au Théâtre des Abbesses

 

Delicate Instruments of engagement d’Alexandra Pirici

Alexandra Pirici est une jeune talent de la chorégraphie venue de Roumanie. Dans Delicate Instruments of engagement,  elle transforme en exposition vivante des images iconiques de la mémoire collective : l’exécution des Ceausescu, une œuvre de Josef Beuys, mais aussi La Mort du cygne ou des publicités ou images qui font le buzz sur le web.

Du 12 au 14 décembre 2018, trois représentations à l’Hôtel de Behague/Ambassade de Roumanie

 

D’Est en Ouest de Josette Baïz

Un spectacle du groupe Grenade, compagnie d’enfants et d’adolescent-e-s reprenant le répertoire contemporain, est toujours un moment particulier, et en général une soirée festive et riche en émotion. Pour ce nouveau spectacle, six chorégraphes emblématiques d’aujourd’hui ont confié à la troupe des extraits de leur pièce : Crystal Pite, Eun-Me Ahn, Akram Khan, Barak Marshall, Wim Vandekeybus et Lucy Guerin? C’est ce qu’on appelle un casting de luxe pour un programme qui met la transmission au coeur. 

Du 14 au 16 mars 2019, trois représentations à la MAC

 

Ce que tu vois de Gaëlle Bourges

Avec Ce que tu vois, la chorégraphe Gaëlle Bourges souligne le socle de sa démarche d’artiste éprise d’œuvres picturales : regarder, contempler, mais aussi détailler, extraire un éclat pour tirer sur le fil d’un récit personnel ourlé d’informations. Après la fresque Les Effets du bon et du mauvais gouvernement d’Ambrogio Lorenzetti pour le spectacle Conjurer la peur, après la grotte de Lascaux pour Revoir Lascaux (1), Gaëlle Bourges s’immobilise, avec cinq interprètes, devant la tenture de l’Apocalypse d’Angers, qu’elle met en rapport avec le texte de l’Apocalypse de Jean et la bande son du film La Jetée, de Chris Marker.

Du 20 au 24 mars 2019, cinq représentations au Théâtre des Abbesses

 

Brother de Marco Da Silva Ferreira

Jeune talent de la chorégraphie au Portugal, le travail de Marco Da Silva Ferreira est à découvrir. Dans Brother, sept personnes, occupent ensemble un espace dont ils ne connaissent ni les confins ni les abîmes. Revoilà la première communauté humaine, au cœur du monde urbain actuel. La puissance des unissons évoque rivalité, fraternité et hédonisme, en convoquant la fête, le Krump et des racines africaines. 

Du 26 au 29 mars 2019, quatre représentations au Théâtre des Abbesses

 

Soirée Jan Martens

Jan Martens est le nouveau trublions dans la catégories des chorégraphes belges inclassables. Il présente ici deux de ses pièces : Ode to The Attempt et Sweat Baby Sweat. Cette dernière pièce voit un couple transformer son engouement mutuel en séance acrobatique, dans un ralenti ultra-délicat, révélant l’effort permanent à faire l’un pour l’autre dans toute relation amoureuse. Un talent qui séduit autant qu’il peut exaspérer, mais qui ne laisse en tout cas pas indifférent. 

Du 6 au 11 mai 2019, cinq représentations au Théâtre des Abbesses

 

 

Programmation jeune public

Chotto Desh d’Akram Khan et Sue Buckmaster

Desh (« terre natale ») était l’un des derniers spectacles d’Akram Khan, un superbe et long solo où le chorégraphe revient sur son enfance et le Bangladesh (dont ses parents sont originaires), comme un conte initiatique. Chotto Desh est la version pour enfant de Desh, dansé cette fois-ci par un danseur de sa compagnie. Une poésie qui devrait séduire en particulier les 6-10 ans. 

Les 7 et 8 septembre 2018, trois représentations au Théâtre des Abbesses

 

We are Monchichi de Wang Ramirez

Le duo de chorégraphes présente sa création 2018, We are Monchichi. Shihya Peng et Marco Di Nardo sont les deux interprètes de la pièce. Elle est née à Taiwan et vit à Paris, lui est né à Naples et vit à Berlin. Comment se rencontrer quand on a de bonnes raisons de s’éviter ? Comment s’entendre quand les remparts sont hauts ? Quelle langue choisir ? Quoi faire devant l’encombrement causé par les stéréotypes culturels ? Shihya Peng et Marco Di Nardo tendent leur corps, comme deux miroirs déformants, où l’on se découvre davantage qu’on se reconnaît. Ils se portent, s’envolent, tombent, ne se supportent plus, puis se relèvent et marchent ensemble.

Du 21 au 25 novembre 2018, six représentations à l’Espace Pierre Cardin, et du 5 au 9 mars 2019, six représentations au Théâtre des Abbesses

 

Le Bain de Gaëlle Bourges

Gaëlle Bourges, artiste associée du Théâtre de la Ville, présente cette fois-ci un spectacle conçu pour le jeune public. Inspiré par deux tableaux du XVIe siècle, une Diane au bain de l’École de Fontainebleau et Suzanne au bain du Tintoret, la chorégraphe a tout simplement intitulé sa pièce Le Bain. Sur scène, trois danseuses-chanteuses, trois jeunes femmes d’aujourd’hui, jouent avec des poupées, des objets de toilette pour raconter les mille et une histoires reliées à ces deux peintures fameuses. Gaëlle Bourges y fait entendre la richesse de son point de vue descriptif sur les scènes des tableaux tout en y injectant des anecdotes personnelles, des analyses aiguisées, des associations d’idées ou d’images. 

Du 3 au 7 avril 2019, sept représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

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