Agenda Danse – Février 2020
Que vous réserve février pour les spectacles de danse ? Beaucoup de belles choses ! Giselle entre deux grèves ou Anne Teresa de Keersmaeker à Paris, le Prix de Lausanne, le cirque poétique de la compagnie XY à Lyon, le Béjart Ballet Lausanne, des créations de Strasbourg à Bayonne… Les spectacles de danse à ne pas manquer ce mois-ci, région par région.
Les spectacles de danse à ne pas manquer à Paris et sa région
Giselle de Jean Coralli et Jules Perrot – Ballet de l’Opéra de Paris
L’emblème du ballet de l’école française pourrait être donné tous les ans que l’on ne s’en lasserait pas. Au contraire, des reprises régulières de ce grand classique sont primordiales pour que le lien de la transmission ne se perde pas, tout comme pour que les Étoiles puissent prendre pleinement possession de ces personnages, ainsi que le corps de ballet. La dernière reprise avait laissé de magnifiques souvenirs avec Dorothée Gilbert ou Myriam Ould-Braham dans les rôles-titre. L’on attend là encore quelques prises de rôle de la jeune génération (Hugo Marchand, Léonore Baulac). Malgré les grèves et les tensions actuelles avec la direction, la compagnie parisienne ne cesse de faire des miracles avec Giselle.
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Du 31 janvier au 15 février au Palais Garnier
Elvedon et Ion de Christos Papadopoulos
Désormais incontournable de la danse contemporaine, le chorégraphe grec Christos Papadopoulos revient avec les deux pièces qui l’ont révélé : Elvedon créé en 2017 et Ion, vu l’année dernière avec enthousiasme. Cette dernière est un voyage hypnotique et envoûtant, déclinant un questionnement sur les rapports du groupe à l’individu après s’être plongé dans la vie des oiseaux migrateurs. La première avait été créée lors des Chantiers d’Europe 2017, avec succès. L’occasion de découvrir ou de mieux connaître l’oeuvre et ‘univers déjà denses de Christos Papadopoulos.
Chronique de Ion de Christos Papadopoulos
Elvedon de Christos Papadopoulos du 19 au 24 février au Théâtre des Abbesses
Ion de Christos Papadopoulos du 20 au 22 février au Théâtre des Abbesses
Le Béjart Ballet Lausanne et Diana Vishneva
Le Béjart Ballet Lausanne propose un programme riche lors de sa tournée parisienne. D’abord la pièce t’ M et variations de Gil Roman, un exercice de style béjartien, qui emporte par la formidable présence de ces artistes profondément modernes. Puis Béjart fête Maurice, une suite d’extraits de quelques pièces de Maurice Béjart. Pas de best-of en vue, mais toute une galerie de personnages et d’ambiance qui dresse un beau panorama de ce que peut être la danse de Maurice Béjart. Avec en final le célèbre Boléro, porté en alternance par Julien Favreau et Elisabet Ros, et en invité de luxe le 28 février la sublime Étoile russe Diana Vishneva, rare à Paris.
Julien Favreau : “Je ne sais jamais dans quel état je serai pour la dernière phrase du Boléro“
Boléro de Maurice Béjart – Quatre interprètes qui ont marqué ce ballet mythique
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Du 26 au 29 février au Palais des Congrès
Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich d’Anne Teresa de Keersmaeker – Rosas
Avec Rain, Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich peut être vue comme l’une des pièces fondatrices de l’oeuvre d’Anne Teresa de Keersameker. En 1982, la chorégraphe monte trois duos et un solo sur cette partition majeure. Les interprètes dessinent sur le sol la forme de la rosace, obsession d’Anne Teresa de Keersmaker et qui donna le nom à sa compagnie. Presque 40 ans après sa création, la pièce reprend par toute une jeune génération d’interprètes.
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Du 12 au 22 février à l’Espace Cardin
Programme George Balanchine – Ballet de l’Opéra de Paris
Chorégraphe primordial du répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, George Balanchine sied à merveille aux artistes de la troupe. Certain.e.s ont peur de sa technique sans faille, d’autres profitent de ses fantastiques ballets pour montrer toute leur personnalité et musicalité. Car dansées avec excellence, les œuvres de George Balanchine atteignent des sommets. D’autant plus que ce programme comprend trois chefs-d’oeuvre : Concerto Barocco enfin repris, le superbe Les Quatre tempéraments avec de vrais cadeaux pour les solistes et le magnifique Sérénade, qui sonne comme la relecture de Giselle. Un programme de haute volée accompagnée de jolies distributions.
Du 3 février au 1er avril à l’Opéra Bastille
La Biennale d’Art Flamenco
En trois éditions, la Biennale d’Art Flamenco du Théâtre de Chaillot, organisée avec la Biennale de Séville, est devenue un événement incontournable de la danse flamenco en France. L’idée est d’y montrer le flamenco dans toute sa diversité, entre des artistes qui aime le mêler à la danse contemporaine comme ceux qui restent dans la tradition, le flamenco dansé, joué, chanté. Cette quatrième édition invite David Coria et David Lagos, la grande Rocío Molina, la plus jeune Olga Pericet, ou une rencontre étonnante : le danseur Andrés Marín avec l’Étoile Marie-Agnès Gillot, le tout mené par Christian Rizzo. Trois semaines pour vibrer flamenco.
Olga Pericet et Rocio Molina, deux artistes puissantes sur la scène de Chaillot
Chronique du spectacle d’ouverture ¡Fandango! de David Coria et David Lagos
“Le flamenco, c’est un art de vie et de vérité, pas des robes à pois et des castagnettes“
Du 26 janvier au 13 février au Théâtre de Chaillot
13 Tongues de Cheng Tsung-lung – Cloud Gate Dance Theatre
Avec ses œuvres harmonieuses et sensibles, le Cloud Gate Dance Theatre a fait connaître la danse taïwanaise dans le monde entier. 13 Tongues s’inspire d’un personnage légendaire de Taipei, “Thirteen Tongues” (Treize Langues). Cet artiste de rue et raconteur était connu dans les années 1960. Le chorégraphe Cheng Tsung-lung a grandi avec les récits de ses exploits et fait revivre sur scène Bangka, le quartier bouillonnant dont il était issu. L’exubérance des vieilles chansons locales y rencontre les rites taoïstes et la musique électronique.
Du 12 au 15 février au Théâtre de Chaillot
The Day de Lucinda Childs
Lucinda Childs revient en France avec un projet étonnant : The Day, un duo musical et dansé entre violoncelliste Maya Beiser et la danseuse Wendy Whelan, Principal marquante du New York City Ballet dans les années 1990 et 2000, compagnie dont elle a pris la direction l’année dernière. Mais pas de Balanchine ici. Lucinda Childs, chorégraphe post-moderne, met en mouvement une histoire qui a démarré le 11 septembre 2001 à New York, un poème visuel sur le passage vers l’au-delà.
Notre interview de Maya Beiser et la danseuse Wendy Whelan
Du 24 janvier au 6 février à l’Espace Cardin
Le festival Faits d’hiver
16 compagnies se retrouvent pour cette édition 2020 du festival Faits d’hiver, un incontournable de la danse contemporaine avec beaucoup de découvertes, et pas moins de douze créations. On y verra ainsi Leïla Ka, Camille Mutel ou Georges Appaix, dans un esprit soucieux de rencontres et de diversité. Le tout réparti dans douze lieux de la capitale et sa proche banlieue.
Du 13 janvier au 8 février à Paris et sa banlieue
On n’est pas là pour sucer des glaces par la promotion 2020 du CNAC
Comme le veut la tradition, la promotion sortante du CNAC, le Centre National des Arts du Cirque, vient présenter son spectacle de fin d’étude pendant un mois à La Villette. La promotion 2020 a fait appel à Galapiat Cirque pour mettre en scène son spectacle On n’est pas là pour sucer des glaces. Un choix qui n’est pas anodin, le Galapiat Cirque s’étant formé dans les couloirs du CNAC, il y a une dizaine d’années. L’occasion de voir les jeunes talents circassiens, autour de la bascule coréenne, le corde lisse, l’acro-danse, la jonglerie, le cerceau aérien, le mât chinois, la corde volante, la roue Cyr et trapèze ballant.
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Du 22 janvier au 16 février à La Villette
Les spectacles de danse à ne pas manquer à Lyon et sa région
Möbius de la Cie XY et Rachid Ouramdane
La Cie XY, l’une des troupes les plus créatives du cirque contemporain, s’associe au chorégraphe Rachid Ouramdane pour sa création Möbius. L’y acrobatie prend corps dans un groupe fourni – une vingtaine d’artistes, plutôt rare dans le cirque même si la Cie XY en est habituée. Le résultat est à la hauteur de l’attente. Möbius développe à la fois un langage chorégraphique étonnant autour de l’acrobatie et plonge le public dans un univers poétique où le temps semble suspendu. À ne pas manquer.
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Du 4 au 8 février à la Maison de la Danse
Le Prix de Lausanne
Exceptionnellement, le Prix de Lausanne déménage à Montreux, en raison des travaux du Théâtre de Baulieu. Mais le principe ne change pas. Pendant une semaine, quatre-vingts jeunes danseurs et danseuses, entre 15 et 18 ans, suivent cours de danse classique et contemporaine et des coachings autour de leurs variations qu’ils passent tous en scène. Une vingtaine sont retenus pour la finale. Les prix : des bourses pour de grandes écoles de danse internationales ou un contrat dans une compagnie professionnelle. Un tremplin unique pour ces apprentis danseurs et danseuses, et une expérience pour le public qui peut assister à la majorité des épreuves.
Notre dossier Prix de Lausanne 2020
Toutes les infos sur le Prix de Lausanne 2020
Du 2 au 9 février à l’Auditorium Stravinski de Montreux
L’Homme à tête de chou de Jean-Claude Gallotta
Lorsqu’il crée sa pièce L’Homme à tête de chou en 2009, composé sur l’album culte de Serge Gainsbourg, Jean-Claude Gallotta comptait sur Alain Bashung pour interpréter les chansons en scène. Mais la maladie a rattrapé le chanteur, qui n’a eu que le temps d’enregistrer l’album. Dix après sa disparition, le chorégraphe rend hommage à Alain Bashung en reprenant cette pièce avec une nouvelle génération de danseurs et danseuses. Suggestive et sensuelle, la danse raconte une histoire violente et pleine d’amour sur les mots joueurs, virtuoses et érotisés de Serge Gainsbourg.
Du 11 au 14 février à la Maison de la Danse de Lyon
Le MOI de la danse
Ça bouge toujours aux Subsistances de Lyon avec le MOI de la danse, festival qui ouvre traditionnellement l’année et mélange des artistes audacieux, qu’ils soient débutants ou plus avancés dans leur parcours. On y verra ainsi Youness Aboulakoul sur les violences du corps, Marco da Silva Ferreira mêlant danse contemporaine et hip hop ou une déambulation artistique de Natacha Paquignon, sans oublier les ateliers ou les cours de “danse-minute” pour s’initier à de nouvelles façons de danser.
Du 23 janvier au 9 février aux Subsistances
aSH de Shantala Shivalingappa et Aurélien Bory
Aurélien Bory achève sa trilogie consacrée aux portraits de femmes en mettant en scène la danseuse virtuose Shantala Shivalingappa qui a popularisé en France l’art du kuchipudi, cette danse classique ancestrale indienne. Le nom du spectacle aSH reprend les initiales et la dernière lettre du nom de Shantala Shivalingappa. Mais il fait aussi référence à la signification anglaise, cendre qui apparaitra à un moment du spectacle. Dans un dispositif scénique à la géométrie impeccable, Aurélien Bory offre un écrin pertinent dans lequel Shantala Shivalingappa développe sa danse majuscule.
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Du 19 au 20 février à la Maison de la Danse
Ateliers d’hiver – Classes de danse du CNSMDL
Les classes de danse classique et contemporaine (première année, DNSP1 et DNSP2) proposent en février leur spectacle annuel, composée de pièces classiques et contemporaine du répertoire, parfois des créations. Le tout donne souvent lieu à de belles collaborations avec les élèves musicien-ne-s du Conservatoire. Un spectacle pour découvrir les futurs talents du Jeune ballet.
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Les spectacles de danse à ne pas manquer à l’Est
Yours, Virginia de Gil Carlos Harush
Le chorégraphe israélien Gil Carlos Harush avait collaboré avec succès avec le Ballet du Rhin la saison dernière, avec sa pièce The Heart of my Heart. Il revient en Alsace pour un projet ambitieux : un ballet entier autour de l’écrivaine Virginia Woolf. Cette pièce hommage à celle qui a tant marqué la littérature du XXe siècle est montée pour toute la troupe, autour des musiques de Britten, Chostakovitch, Philip Glass, Arvo Pärt ou Ralph Vaughan Williams jouées par l’Orchestre symphonique de Mulhouse. Une création alléchante.
Du 6 au 9 février à la Filature de Mulhouse ; du 18 au 21 février à l’Opéra de Strasbourg
Les spectacles de danse à ne pas manquer dans le Sud-Ouest
Eden de Fábio Lopez – Compagnie Illicite
Ancien danseur du Malandain Ballet Biarritz, Fábio Lopez est un jeune chorégraphe néo-classique à suivre, avec déjà plusieurs créations à son actif dont une pièce remarquée pour le CNSMDP. Le programme Eden marque les cinq ans de sa compagnie, avec trois pièces explorant le triptyque Enfer/Purgatoire/Paradis : la création Mad sur une musique de Philippe Hersant et les reprises de Aura (créé en 2017) et Cage of God (2019).
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Le Marchand et l’Oubli de Guillaume Debut par le Ballet de l’Opéra de Bordeaux
Danseur au Ballet de l’Opéra de Bordeaux, Guillaume Debut est aussi chorégraphe, et a créé l’année dernière un ballet pour enfants Le Marchand et l’Oubli, embarquant dans l’aventure quelques collègues de sa troupe. D’une durée resserrée (50 minutes), idéale pour le jeune public, le chorégraphe se sert du conte pour évoquer l’histoire de la danse et ses grands ballets.”Mêlant théâtre, danse, magie, anecdotes et jeux avec le public, Le Marchand et l’Oubli permettra aux petits comme aux grands de découvrir les multiples facettes de l’Histoire de la danse : des coulisses de la création à la découverte d’extraits des grandes œuvres. Le but étant de faire naître en eux l’envie de découvrir la vie de ces personnages en allant voir les ballets complets“.
En février 2020 à Agen et Fumel
Les spectacles de danse à ne pas manquer dans le Sud-Est
L’Entre-Deux Biennales des arts du cirque
La Biennale des arts du cirque de Marseille est un rendez-vous incontournable du monde circassien. Et pour patienter entre deux éditions, le festival propose son Entre-Deux Biennales, édition plus réduite mais pas moins alléchante. Pour cette édition 2020, place ainsi au magnifique Möbius, aux Sept Doigts de la main, au cirque Eloize ou au cirque plume, sans oublier Johann Le Guillerm ou les australiens de Gravity and Other Myths. Un mois de cirque de haute volée.
Du 16 janvier au 16 février à Marseille
Pas de deux & co – Ballet Nice Méditerranée
Le Ballet Nice Méditerranée en a pris l’habitude depuis plusieurs saisons : proposer en février un programme de pas de deux, des grands classiques du XIXe siècle aux plus contemporains. L’occasion d’un bel aperçu de l’évolution du ballet et de la danse, comme des talents de la compagnie tous solistes sur ce programme.
Les spectacles de danse à ne pas manquer dans le Nord
Une Maison de Christian Rizzo
Les espaces à habiter ont toujours fasciné Christian Rizzo. Concepteur de corps et d’objets depuis ses débuts, il ouvre d’autres paysages poétiques et éphémères à chaque nouvelle création. Une maison vient ponctuer sa démarche, et faire basculer les motifs de sa danse. Comme s’il s’agissait de remettre le ciel à l’endroit, sous la charpente géométrique et lumineuse d’une toiture suspendue, corps et mémoires reviennent sillonner l’espace. Autant de silhouettes, de présences, de gestes déliés qui peu à peu hantent et donnent vie, couleur, éclat à cette singulière pensée du mouvement, aux fictions énigmatiques qui la peuplent.
Les 20 et 21 février à Bruxelles, du 27 au 29 février au Théâtre de Chaillot de Paris
Les projections en France
Le Lac des cygnes de Youri Grigorovitch – Ballet du Bolchoï
Après le succès de Giselle revisitée par Alexeï Ratmansky, le Ballet du Bolchoï continue ses directs au cinéma avec le grand classique de son répertoire : Le Lac des cygnes de Youri Grigorovitch d’après Marius Petipa. Une version universelle du conte, mettant en scène la dualité de l’âme humaine. Avec les Étoiles emblématiques du Bolchoï (distribution à venir) et son corps de ballet toujours magique.
En direct au cinéma le 23 février
Soirée Marston/Robbins – Royal Ballet de Londres
Le Royal Ballet a choisi un programme mixte pour la suite de ses directs au cinéma. La soirée s’ouvre avec The Cellist, la première création de la chorégraphe Cathy Marston pour la troupe, inspirée par le destin tragique de la grande violoncelliste Jacqueline du Pré. La création de Liam Scarlett étant annulée, la troupe propose ensuite le magnifique Dances at a Gathering de Jerome Robbins. Les distributions sont encore une fois à la hauteur, avec Lauren Cuthbertson, Matthew Ball et Marcelino Sambé pour la création, Luca Acri, Marianela Nuñez, Francesca Hayward ou Yasmine Naghdi pour le Robbins.
En direct au cinéma le 25 février